Agrandissement : Illustration 1
Jean Michel Basquiat Philistines 1982, acrylic, crayon, canvas
Me souviens d'un type, un ami, bien né, joliment loti et hautement diplômé, dont je prisais fort le brin de folie qui, au fil du laps de temps bref que dura la chose, prit les dimensions d'un vaste champ d'expérimentation dont tout un chacun qui le connaissait devinait les tragiques abrupts qui en délimitaient la possible investigation.
Il avait fait le choix, probablement gaulois, mais le fait-on vraiment, de plonger et de vivre immergé dans la marmite aux multiples psychotropes et autres orties décapantes pour l'esprit, tant et si bien, qu'à force d’expérimentations continues aux ampleurs vertigineuses, il atteint des sommets dont peu pouvaient se prévaloir de les avoir su approcher, apprivoiser ou, ne serait-ce qu' imaginer ce sur quoi ils débouchaient.
L'homme, jeune et beau, avait sa cour. Qu'il négligeait. Et sa réputation, sa renommée. Mi dieu, mi démon, mi dément. L'impossible Équation.
Ce Basquiat des espaces intérieurs inconnus .. et certainement aussi vastes que les espaces inter-sidéraux et aussi terrifiants par la qualité de silence de leur solitude était devenu et l'expérimentateur et le tube à essai.
Position intenable, aussi sure qu'un siège éjectable mal arrimé.
Et avait acquis une très concrète, étrange et fascinante puissance d'omniscience dans, semblait-il, tous les domaines.
Alertés par probablement la rumeur, il n'était pas jusqu'à la brigade des stupéfiants, très pragmatique quant à elle, de l'entreprendre et lui dépêcher un émissaire lui proposer de participer, moyennant finance, à la formation des jeunes qui intégraient le service. Proposition bien triviale, au regard des capacités et du champ d'investigation mental du jeune homme qui utilisait son cerveau comme un pilote de course sa formule-un, qu'amusé, il refusa poliment.
Beaucoup d'adeptes, peu d'élus, et quant aux élus, ils jouent, qui leur vie, qui leur santé mentale, qui les deux en bout de course, à la roulette russe et le temps de jeu leur est, hélas, compté, et un jour, la grande case, au centre introuvable de ce jeu de l'oie des sentiers escarpées qui côtoient les vides de trop prés, se fait chausse trappe, et dessous le vide. Tout aussi inter-sidéral que la dimension de l'expérimentation chèrement payée.
Beaucoup ... Bien plutot tous ! ... Nous voilà ... Tous ! ...Tous transformés, mais sur un mode bien moins ludique et sur-humain, bien mois séduisant que celui du beau jeune homme trop téméraire et aux gouts par trop absolus, en adeptes de la grande Basquialisation industriellement généralisée à l’œuvre sur, à-peu-près, tous les continents, et qui menace de nous tous transformer, selon des modes et à des rythmes différents, de nous transformer en légumes impropres à toute consommation.
Dis-moi ce qui te consomme et je te dirai qui tu es ? ... Mais l'impropre était déjà réfractaire à la réponse et, de toute façon, ne l'aurait pas entendue.
Tremplin-sur-vide pour bien peu, grise extinction pour le nombre.
« Basquiat était fasciné par la mort, dans l'au-delà certains ont su répondre à son désir... » Blog Bichette " L'étoile a pleuré rose au cœur de tes oreilles "
Édition : « La Mort est dans le pré »