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Billet de blog 28 septembre 2016

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Frédéric et les inculpés du 49-3

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1

Frédéric Raguénès, auto-média auto-proclamé, athlète pacifique de l'opposition politique et militant infatigable qui arpente tous les terrains de la lutte contre, en autres .., la Loi Travail, Frédéric en appelle à chacun.

Depuis plusieurs années, Frédéric filme des violences policières. Est-ce que c'est la raison pour laquelle les policiers le chargent autant ?
Frédéric est accusé de menaces de mort, outrage par crachat et rébellion. Mais les nombreux manifestants témoins des faits ont une version totalement différente de celle de la police.

Frédéric est sous contrôle judiciaire depuis 3 mois.  Son procès se déroulera à la 23ème chambre

Lors du rassemblement pacifique du 5 juillet, 2 photographes munis de carte de presse ont été physiquement expulsés de la manifestation par la police et 6 vidéastes ou journalistes indépendants ont été arrêtés dont Frédéric.

Le 27 mai, Mediapart publiait un appel de vidéastes interpellés, dont Frédéric.

« Tout ceux qui me connaisse et peuvent témoigner de mon attitude non violente en manifestation, pas seulement les dernières en date à Paris mais dans tout les rassemblements où vous avez pu me rencontrer. Je vous le demande car je risque du ferme.» Frédéric

« Même les témoignage de des gens qui me connaisse pas mais qui regardent mes vidéo peux être utile pour montrer au juge l’utilité de mon travail alors à vos stylo si vous voulez m'aider. » Frédéric

Illustration 2

                                                        Frédéric en mauvaise posture 

Photo : Rémy Soubanère.

La répression « individualisée » des opposants à la loi travail

Un article du Jeudi 22 Septembre, 2016, de Marie Barbier dans L'Humanité

Six militants comparaissent à partir de ce matin pour rébellion ou violences lors des manifestations du printemps dernier. À l’opposé des versions policières, tous racontent les violences qu’ils ont subies et dénoncent des « procès politiques ». Ils risquent des peines de prison ferme.

«Oui, j’ai quelques témoignages… »  Gildo ironise. Quand le syndicaliste CGT de 43 ans glisse sa clé USB dans l’ordinateur, une foultitude de dossiers apparaît : certificats médicaux, témoins cités à l’audience, vidéos, photos... Gildo a passé l’été à préparer sa défense.

« Et à remettre du collectif, précise-t-il. Tous les militants poursuivis le sont pour la même raison : servir d’exemple. » Jugé ce matin devant le tribunal correctionnel de Paris pour rébellion, ce membre de la direction de l’union locale de Saint-Denis risque un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende. Il comparaît aux côtés de trois autres manifestants, Michel, Maxime et Valentin ; Bastien sera, lui, jugé demain à 13 h 30.

Frédéric comparaîtra jeudi prochain. Ils sont syndicalistes, militants non encartés ou simples citoyens, poursuivis pour rébellion, outrage, non-dispersion après sommation ou même violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique lors des manifestations du printemps dernier contre la loi travail, tous risquent des peines de prison ferme et de fortes amendes.

Autre point commun : à l’opposé des versions des forces de l’ordre, leurs récits, certificats médicaux et vidéos à l’appui, racontent les violences policières qu’ils ont subies.

« On m’a balancé par terre avant de me menotter »

Pour cinq d’entre eux, cela se passe le 5 juillet dernier. Après le rassemblement officiel, plusieurs centaines de manifestants se retrouvent devant l’Assemblée nationale, où le premier ministre vient d’annoncer le passage en force du projet de loi El Khomri avec l’utilisation du 49-3.

Comme dans toutes les manifestations désormais, les manifestants sont « nassés » par les forces de l’ordre. Ils sont environ 200 bloqués sur le pont de la Concorde. « La particularité de la manif du 5 juillet, c’était l’ambiance très calme, se souvient Mariana Otero, cinéaste ( Histoire d’un secret ) qui filme la commission démocratie de Nuit debout depuis le mois de mars.

Les manifestants jouaient aux cartes, chantaient, tandis qu’en face les CRS étaient très virulents. La disproportion était flagrante. Les gens qui filmaient étaient particulièrement visés, ce qui est totalement scandaleux. »

Elle-même et son équipe sont rapidement sommées d’arrêter de tourner. Valentin F. s’interpose. « J’ai juste dit “Oh du calme !”, j’étais vraiment à la cool, raconte le jeune homme de 32 ans. Deux CRS m’ont pris par les bras pour me balancer par terre avant de me menotter. » Sur les images filmées par Mariana Otero, on le voit face contre terre, menottes dans le dos, tandis que trois CRS le maintiennent au sol, l’un assis sur son dos.

Pendant ce temps, Mariana Otero et son équipe sont emmenées au commissariat du 15e arrondissement. « Nous avons été très vite relâchés, raconte la cinéaste. Le capitaine a reconnu que nous avions été victimes d’une privation de liberté abusive et que les CRS étaient “hors la loi” en nous empêchant de filmer. » L’équipe retourne immédiatement à l’Assemblée nationale pour « continuer à filmer les arrestations arbitraires ».

Valentin, lui, fera 48 heures de garde à vue et 20 heures au dépôt, soit près de 70 heures derrière les barreaux. Poursuivi pour rébellion, il risque lui aussi un an de prison et 15 000 euros d’amende. L’un des CRS, qui l’accuse d’avoir arraché son insigne, a porté plainte contre lui.

« Valentin n’a rien fait, il n’a même pas protesté, le défend Mariana Otero. Ils se croient vraiment tout permis. »

Moins d’une heure plus tard, c’est au tour de Gildo d’être violemment interpellé. Sur une vidéo, on le voit ramasser un bout de tissu sur la chaussée qui s’avérera être un calot de CRS tombé au sol. L’acte, tout aussi anodin qu’il soit, fait bondir un CRS, qui se rue sur lui et le plaque violemment au sol, aidé par ses collègues.

« J’ai pris le poids de deux ou trois CRS sur le corps, se souvient Gildo. Ma tête était écrasée sur le bitume par le genou de l’un d’entre eux. »

Un autre manifestant, Maxime Goguet, tente de s’interposer. Sur les images, on le voit se faire violemment matraquer avant de répondre par un coup de pied dans le bouclier d’un CRS.

« C’était une réaction de défense, se justifie aujourd’hui ce professeur de physique de 30 ans. J’ai pris sept coups de tonfa, j’ai réagi. » Lui aussi mis au sol et menotté face contre terre, il est emmené au commissariat du 5e arrondissement où il passera 48 heures de garde à vue, puis 6 heures au dépôt.

« Face à moi, le CRS a ouvertement menti, en m’accusant de lui avoir sauté dessus. Tout ceci est une mascarade, un scandale. » Maxime est lui aussi poursuivi pour rébellion.

Hématomes au crâne, sur le dos, blessures aux deux genoux...

Pour Gildo, le bilan est lourd : hématomes au crâne, sur le dos (« je ne sais pas si j’ai pris des coups de poing, de pied ou de matraques »), blessures aux deux genoux. La médecine judiciaire lui a reconnu quatre jours d’incapacité totale de travail (ITT), auxquels un médecin a rajouté quinze jours d’arrêt de travail.

Après l’interpellation, il subit lui aussi l’épreuve de la garde à vue.

« Avant, on est dans une action collective et, tout à coup, on se retrouve dans une répression individualisée. J’avais l’impression de devoir rester sans bouger au coin, c’est complètement infantilisant. »

Il a, depuis, porté plainte pour violences par des fonctionnaires devant l’IGPN (la police des polices).

La violente interpellation de Gildo et Maxime se déroule sur le trottoir devant le pont de la Concorde, au milieu des touristes effarés et des journalistes mis à l’écart.

Frédéric Raguénès, qui filme la scène depuis un parapet, sera interpellé quelques minutes plus tard.

« Ils m’ont attrapé, matraqué, je suis tombé par terre, j’ai essayé de m’accrocher aux jambes de manifestants, ils les ont gazés. Ils me faisaient tomber et me disaient de me relever. »

Poursuivi pour « outrage par crachat, menace de mort, rébellion », Frédéric assure n’avoir « rien fait de tout cela » : « Je me considère comme un œil, je ne suis pas un protagoniste, mais un observateur. »

Celui qui se définit comme un « auto-média » filme depuis quatre ans tous les rassemblements liés aux luttes sociales et écologiques qu’il publie ensuite sur sa chaîne Youtube, Mercure Fréd.

Sous contrôle judiciaire dans l’attente de son procès, il a l’obligation d’élire domicile chez son père à Villeneuve-sur-Lot et interdiction de se rendre dans la région parisienne.

Son téléphone portable a été placé sous scellé. Les prévenus, qui se sont baptisés « les inculpés du 49-3 », sont pressés d’en finir. Mais ce n’est visiblement pas pour aujourd’hui puisque, selon nos informations, le tribunal pourrait demander le renvoi de l’audience pour avoir le temps d’étudier les nombreuses pièces du dossier.

Valentin, qui prépare le Capes de philosophie à l’université de Nanterre, voudrait pouvoir se remettre au boulot « sereinement », tout comme Maxime qui prépare lui le Capes de physique.

Des peines, même avec sursis, pourraient compromettre leur avenir : l’entrée dans la fonction publique de Valentin, le travail de Maxime.

« Si je suis condamné à du sursis, je serai radié de l’éducation nationale », rappelle t-il. Gildo craint, lui, une  « interdiction de manifester de fait » dans le cas où il serait condamné à du sursis.

Une seule chose positive dans cette histoire : leur rencontre. « On ne se connaissait ni d’Eve ni d’Adam, sourit Maxime. Ce déploiement de violences nous a rapprochés. »

Bastien Jacquesson risque encore plus gros que les cinq prévenus du 5 juillet. Cet ancien régisseur-son de 31 ans, en pleine reconversion professionnelle comme cuisinier, comparaît demain, après avoir été... relaxé lors d’une première comparution immédiate le 3 mai dernier.

La procureure elle-même avait requis la relaxe, avant que le parquet ne fasse appel de cette décision pendant l’été. Interpellé sur la place de la Nation, à la fin du défilé du 1er Mai, le militant de Nuit debout est désormais connu comme « l’homme aux chaussures rouges ».

« Les policiers ont expliqué pendant ma garde à vue qu’ils cherchaient un homme avec des chaussures rouges qu’ils avaient vu jeter des pierres sur les CRS, j’avais des baskets bordeaux, ça a visiblement fait l’affaire. »

À son premier procès, le président du tribunal avait lui-même relevé les « incohérences du dossier ».

Lors de son interpellation, il est violemment mis au sol par des policiers en civil et casqués. Une clé à la gorge l’empêche de respirer et lui laissera un hématome pendant un mois. « Je ne faisais rien, je ne pouvais plus parler et les CRS m’insultaient “ ferme ta gueule ! ”. »

Dans le panier à salade qui l’emmène en garde à vue, les CRS lui lancent : « Alors qui c’est qu’a gagné ? C’est nous, parce que toi t’es là et, nous, on s’est fait plaisir. »

Poursuivi pour violence volontaire avec arme sur personne dépositaire de l’autorité publique, il risque trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.

© MERCURE fréd

jeudi 29 septembre 2016 à 13h30

Lieu : Paris 1e

Palais de Justice de Paris
23e chambre
Île de la Cité
4 boulevard du Palais
Métro Cité ou Châtelet

Soutien aux inculpés du mouvement contre la Loi Travail

https://paris.demosphere.eu/rv/49914

Procès de Frédéric Raguenés, interpellé le 5 juillet à Paris devant l'Assemblée Nationale.

Coordination contre la répression et les violences policières

Contact / signatures : stoprepression@riseup.net

Lien : https://paris.demosphere.eu/rv/49914
Source : message reçu le 21 septembre 16h
Source : commentaire ci-dessous


Solidarité avec les inculpés du mouvement social.

Contre toutes les répressions.

Le 5 juillet 2016, après une nouvelle manifestation « encagée » contre la « loi travaille » ET son monde, plusieurs milliers de personnes veulent manifester leur refus de voir le gouvernement à nouveau utiliser l'article 49,3 pour faire passer de force une loi que des millions récusent. Elles convergent vers l'Assemblée Nationale.

Comme depuis ces derniers mois, un dispositif policier totalement disproportionné est en place, qui contraint de manière musclée les personnes présentes a être enfermées dans une nasse géante sur le trottoir du pont de la Concorde.
Courses poursuites, violences, démonstrations de force pour entraver la liberté de circulation.

Entre 16 heures 30 et 21 heures au moins 8 personnes -à notre connaissance- vont être sauvagement attaquées par les forces de l'ordre sans sommation et sans raison autre que celle d'être présentes sur ces lieux et de vouloir y rester.

L'une d'entre elles sera blessée à la tête et saignera abondamment. Elles vont être jetées à terre, frappées, entravées et emmenées dans différents commissariats où elles seront mises en garde à vue pour 7 d'entre elles entre 30 et 48 heures.

  • 6 passent en procès au TGI de Paris (métro Cité) pour résistance avec violence, rébellion, …
  • Une le 21 septembre à 9 heures à la 29 ème chambre
  • Quatre le 22 septembre à 9 heures à la 24 ème chambre et dans la 29 ème chambre
  • Une le 29 septembre à 13 heures 30 à la 23 ème chambre.

Ils ont besoin d'être soutenus par la présence du plus grand nombre de personnes.

La répression d'exception qui frappe tout azimut les personnes qu'elles soient migrantes, réfugiées, militantes ou non, et qui sévit dans les manifestations, dans la rue, chez les gens au prétexte de l'état d'urgence, doit cesser. Soyons nombreuses et nombreux à venir dans le TGI dès 8 heures car le temps d'attente pour entrer est long en raison de la fouille - ni couteaux de poche, ni verre, etc.- surtout le 22 où 4 personnes passent.

Dans le hall des salles d'audience les gendarmes refusent souvent de laisser entrer les soutiens dans les chambres en invoquant le manque de places ou des places réservées aux familles des accusés. En réalité il reste souvent des places.

Insistons. les audiences sont publiques

Un rassemblement aura également lieu devant le Palais de justice, dans la rue (métro Cité).

Et la lutte continue ! D'autres procès auront lieu cet automne.

  • le 27 septembre (Air France)
  • le 3 octobre (appel du procès de 4 personnes soutiens et solidaires des migrants dans un foyer tenu par Emmaüs en juillet 2015 [1])
  • le 19 octobre (Good Year à Amiens)
  • En novembre (suite à l'occupation du chantier de l'hôtel Lutétia en septembre 2013)
  • le 8 décembre (suite à l'occupation du Medef en juin 2016)
  • le 13 décembre Adil (de la Poste du 92 arrêté en manifestation)

… Et tous les emprisonnés en attente de procès

document au format PDF:

Source : liste de diffusion CIP-IDF, reçu le 18 septembre 11h
Source : http://www.cip-idf.org/article.php3?id_articl...
Source : https://paris.demosphere.eu/rv/49738

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