Le peuple syrien, oh combien estimable par le courage dont il a fait preuve tout au long de son histoire, souffre depuis maintenant de nombreuses années du blocus qui le frappe. Malgré le mode d' approvisionnement qui caractérise cette région, et, qui repose sur un transport routier incessant, en relation avec tous les pays voisins et plus lointains , toutes les infrastructures du pays pâtissent néanmoins lourdement du manque d'échanges commerciaux avec le reste du monde, - compagnie aériennes en souffrance et lignes restreintes, ... - et ce, en dépit de la position plutôt consensuelle de la politique étrangère, adoptée par le Président en exercice, qui tente ainsi d'assouplir les tenailles qui enserrent son pays.
Hormis les problèmes intérieurs, liés à la gestion des libertés dans ce pays, et à la surveillance qui s'exerce sur toute la population par les moyens classiques à sa disposition - surveillance généralisée, constante et discrète sur de nombreux endroits du territoire, et dans toutes les strates de la population - il est un élément, absolument non-négligeable, à porter au crédit du régime du Président, et qui est l'accueil fait à des populations entières, venues, entre autres, soit d'Irak, soit des territoires occupés, avec tous les problémes liés à la hausse soudaine et conséquente du prix des loyers - première immigration Irakienne issue des classes aisées, voire très favorisées, - et à la flambée de l'immobilier, organisation d'une scolarisation obligatoire des enfants émigrés, règlementation de la possibilité de fournir ou non des emplois à ces populations selon leur statut - long terme prévu ou pas - afin de ne pas pénaliser les équilibres d'une société qui tire sa force et sa santé ainsi que son équilibre de son mode d'être communautaire, et qui atténue les rudesses de la vie, dues à la pauvreté parfois extrême - populations entières qui s' établissent dans des abris de fortune, à la périphérie-nord de Damas - généralisation du travail des enfants, qui participent, très jeunes, dans les villes et campagnes, à cet effort de vie - dans toute cette région.
L'économie rurale est un facteur primordial de l'équilibre dans les campagnes, - qui irrigue substantiellement l'emploi dans les grandes villes, - et la protection et la sauvegarde de ce tissu sont impérieux pour ne pas déverser dans les ville, à la périphérie desquelles, d'ailleurs, la politique d'urbanisation de masse fait lever - en quelles prévisions ? - de quasi-nouvelles villes toutes édifiées sur le même modèle architectural, des populations entiéres, sans emplois et sans moyens réels de subsistance, de familles très nombreuses qui regroupent toutes les générations.
Les équilibres économiques sont fragiles, voire très fragiles, précaires, et les heurts provoqués par des changements de cap économique, mêmes apparemment minimes, seraient désastreux. Seule, la levée du blocus permettrait d' injecter et d'insuffler une santé nouvelle et de relancer une dynamique, depuis des années, enrayée, entravée, et dont l'image, peut-être, la plus émouvante, et la plus pathétique, est dans la courage et l'abnégation de ces myriades d'enfants, tous autant qu'ils sont, de tous âges, de toutes tailles et corpulences, tous ces corps et visages, qui souffrent et s'escriment silencieusement et abattent sans plainte et dans l'entraide générale, leur tache quotidienne, diurne jusqu'à très tard tard dans la nuit.