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Billet de blog 29 février 2012

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Chats-huants et oiseaux de malheur !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Quatre pages de reportage sur les rapports qu'entretient une communauté humaine, décriée depuis la nuit des civilisations, avec une délinquance qui lui serait spécifique, voilà bien le résultat et la conséquence de la rencontre d'une stratégie politique de stigmatisation d'une communauté,  avec la sensibilité à fleur de peau de couches entières de population,  terreau aux strates multiples de dits-nationaux, qui n'en demandaient pas tant,  plutôt très susceptibles d'être aisément sensibilisés de ce côté là,  d'être pris à témoin d'être victimisés, ou de le devenir. Tout un devenir-victime potentiel.

Dialectique perverse qui effectue  ce double mouvement qui rassérène l'un, que, lui en soit désigné, un comme autre,  peurs et angoisses  canalisées en ce sens.  Que la communauté stigmatisée et dénoncée, comme naguère désignée à sa vindicte et à l'expression de ses frustrations,  soit ainsi, publiquement, officiellement, ostracisée, renforce  le sentiment, dans la population,  de la réalité d'appartenance au groupe, au sol historiquement national,  lui confère le sentiment d'une plus grande entièreté   - gare car toujours sécable ! -  d'appartenance, et par là, justifie  ses réactions de rejets, de peur,  et ses jugements délétères à l'emporte pièce.

 L'ostracisme à l'encontre de l'un resserre, toujours, les rangs de l'autre d'autant  plus prompt à exclure,  qu'exclure légitime,  à chaque fois un peu plus, celui qui exclue,  en ses fondements, lieux et places.

  Un excluant,  au  passé pas toujours  - sinon héroïque -  sans tache ni  bévue, une histoire que l'on découvre, à nouveau, que l'on redécouvre ...  La première fois,  c'était dans les salles de classe, et, dans les livres d'histoires   - d'où la nécessité et la cohérence  de supprimer l'histoire, ainsi que la Philo,  une certaine philo, d'en conserver, par contre, une autre, celle de  Wittgenstein, par exemple -  La deuxième fois,  c'est maintenant, c'est là tout de suite, sous nos yeux, à même nos yeux, cet article, en direct, in situ, sous nos yeux, oreilles,  partout dans la presse, les rues, de Paris et d'ailleurs,  dans le métro, dans les transports de banlieue ...

  Au cœur de notre contemporanéité,  au beau milieu de ce terrain vague de notre temps livré en pâture à, comme jadis ces grands cartels américains du crime organisé,  de redoutables cartels et bandes, qui s'en inspirent,  de prédateurs regroupés autour de chefs qui, pour leurs besognes,  les rétribuent grassement... 

Que l’on découvre,  partout, dans les colonnes, nos colonnes, et, comme si besoin était,  dans les programmes de candidat, figure de proue de l'opposition, dont on découvre, à nouveau, la propension comme naturelle,  proprement hallucinante, et, un temps, quand-même plutôt  assez  sidérante d'ainsi surfer, d'ainsi en être, d'en croquer, d'ainsi, quand même,  bien un peu, collaborationner ... Où il est question de camp, de législation quant aux déplacements de populations migrantes, qui réactualise des discours dont on pensait, bien à tort, se débarrasser...

…   Tous, finalement assez perméables à ce genre de discours, et,  avec les quelques ricochets médiatiques, qui s'imposent pour imposer le sujet,  plus loin,  tous prêts, sans même trop forcement s'en apercevoir, ni en être conscient, comme ici, tout prêt à entonner,  avec toute une panoplie de postures et partitions en crescendos malgré les  bémols d'usage et de bon teint, à entonner et à reprendre l'air du clairon qui sonne la charge,  l'hallali, qu'un jour, pourtant, juste et terrible retour des choses, - La justice a  à voir en son essence avec quelque chose de l'ordre du refoulé, mais l'inverse ne vaut pas !  - sonnera pour soi, et l'on se verra tous courir  partout et en tout sens ... Et n'importe où ...

Chat-huant, sorte de rapace qui ne bouge pas de son territoire.

http://www.mediapart.fr/journal/france/240212/delinquance-roumaine-une-journee-de-patrouille-paris

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