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Billet de blog 29 mai 2015

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Hassan Nasrallah à propos de la Syrie

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, ausculte, comme à son habitude, et avec l'habillage coutumier dont il sertit sa rhétorique, les tourments et les convulsions politiques et militaires auxquelles il est mêlé et partie prenante, qui agitent cette région du monde que des intérêts absolument divergents et pas forcement, quoi qu'ils veuillent bien en dire, quitte à le crier haut et fort,  très sensibilisés et réellement concernés par les réalités tragiques qui frappent les peuples et les meurtrissent, se déchirent en une vaste symphonie d'atrocités invraisemblables qui ne fait que prendre de l'ampleur et s'étendre, sans qu'il soit réellement possible, dans cette gigantesque partie de dupes masquées et interchangeables, d'appréhender avec justesse  quels éléments à l'inextricable hétérogénéité composent l’homogénéité des parois verticales de ce maelström, de ce vortex, trou noir géant de la paix du monde et qui maintient ce dernier dans un état de somnambulisme cataleptique aux allures de troisième guerre mondiale d'intensité variable selon que l'on soit loin, ou proche des fronts protéiformes dont la multi-pixellisation qui parsème les cinq continents, raidit le reste du monde, ankylose les systèmes politiques parlementaires et les démocraties chancelantes et apeurées, et qui lui confèrent cette dynamique mortifère dont plus aucun des acteurs en présence ne peut prédire ce à quoi il va aboutir, ce qu’il peut entrainer, de distinguer avec clarté qui joue à quoi et avec qui …

Le chef chiite, roc imperturbablement  campé sur des positions dont il n’a pas changé un iota, analyse les situations et apporte des notes assez radicalement différentes que celles qui noient notre espace médiatique à grave tendance monomaniaque.

Quoi qu’on pense de l’homme et de son mouvement, il est l’un de ceux qui semblent avoir la volonté la plus affirmée de synchroniser l’image de ses actions avec ses dires, ses propos et sa pensée.

«  Le Hezbollah incarne, à bien des égards, et, tout à la fois,  la vieille gauche radicale arabe, le réformisme religieux et le nationalisme le plus conséquent. Mixte de Nassérisme véhément et de Panarabisme respectueux de la parole du Prophéte, le Hezbollah qu'inspire et dirige l’animal politique, le chef religieux, le tacticien militaire Hassan Nasrallah, est, à lui seul, plus performant que tous les syndicats, les partis et associations de gauche du monde arabo-islamique réunis. »  

« Ils prétendaient  (soyons francs et explicites), qu’après la chute de Jisr Al-Choughour et d’Idlib, entre les mains des groupes armés, le régime était fini, et qu’on assistait à ses derniers jours, ses dernières semaines. Ils ont œuvré à propager ce scénario, car cela fait partie de leur guerre psychologique : ils prétendent que l’armée syrienne a perdu ses capacités de combat et s’effondre (…)  Dans le cadre de cette guerre (psychologique), d’autres prétendent encore que les alliés de la Syrie l’ont abandonnée, que l’Iran l’a vendue pour son accord sur le nucléaire, et que la Russie l’a également abandonnée pour je ne sais quelle raison, que tous ses alliés s’en détournent. »

Aux Syriens : « Nous étions avec vous, et nous resterons avec vous et à vos côtés, quels que soient les développements. Partout où il nous a fallu être, nous y sommes allés. Et partout où il nous faudra être, nous y serons (…) Nous ne sommes pas intervenus pour des raisons émotionnelles, personnelles, sectaires ou par esprit de parti. Nous sommes intervenus sur la base d’une vision claire qui n’a pas changé.  Au contraire, tous les événements la confirment jour après jour, à savoir la conviction que par notre intervention, nous défendons le Liban, la Palestine, la Syrie et toute la région. »

Les troupes du Hezbollah se sont affrontées victorieusement entre le Qalamoun et la chaîne-est des montagnes du Liban, une région accidentée, composée de monts et de montagnes de plus de 2 000 mètres d’altitude, de vallées arides, de pentes rocheuses au cœur du Liban,  à ce noir-simoun qui draine par tous ses pores la mort et la terreur et tous leurs cortèges de gesticulations hystériques à visée apocalyptique que représentent les armées de Daesh, El-Nosra ...

« de simples revers locaux qui ne doivent pas occulter les avancées majeures de l’Armée arabe syrienne ».
« Nous devons tous prendre conscience que tout ce qui se dit n’est rien d’autre qu’une guerre psychologique, et que cela n’est pas nouveau. Cela fait quatre ans qu’on entend que c’en est fini du régime, de l’armée, que les gens veulent se rendre, qu’ils veulent fuir ...»

 « Ce qui est dit au sujet de la position iranienne n’est pas vrai : il y a quelques jours à peine, dans un discours, Son Eminence l’imam Khamenei  (que Dieu le préserve) a évoqué précisément cette question et a affirmé :  “ Nous négocions sur le dossier nucléaire, et sur rien d’autre. Et même tandis que nous sommes occupés aux négociations sur le nucléaire, nous restons très attentifs aux intérêts de nos alliés, et absolument rien ne se fera au détriment de nos alliés” ».

« il n’y a aucun signe, pas le moindre, si infime fût-il, qui laisse à penser que les dirigeants russes sont sur le point de délaisser la situation en Syrie, ou qu’ils ont commencé à le faire ».

 Dans un entretien donné à une chaine syrienne, au sujet de la guerre au Yémen, Nasrallah  annonce la fin de la dynastie saoudienne.

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