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Billet de blog 29 décembre 2015

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Regard biaisé, la répugnance du réel

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Qu'il est donc devenu bien peu aisé de s'y retrouver dans cette nouvelle formule à l'encre numérique sympathique qui porte atteinte à la visibilité des blogs, billets, éditions ...!

J'aime cette phrase que j'ai trouvée sur un billet inspiré d'un blog non-moins inspiré  " c’est qu’il y a désormais une telle couche de propagande qui recouvre la réalité qu’aussitôt que vous dites la vérité d’une situation, eh bien c’est vous qu’on soupçonne de « folie » ou de « paranoïa ».

La propagande est désormais reine, comme jadis c'était  " le commentaire qui est le vrai prince " -J.L. Godard - Ils sont donc tout à leur sale besogne à laquelle ils excellent. Et aucun des sujets traités n'y échappent.

Et quant à certains de ceux qui pensent plus, plus fort et sensément mieux et plus loin, c'est curieux leur gamberge et leurs écrits se mettent, parfois, lorsqu'ils abordent certains sujets, à illustrer cette expérience que font les enfants du phénomène de réfraction de la lumière, lorsqu'un crayon est plongé à moitié dans un verre d'eau et semble (s') être brisé au niveau de la surface.

Leur gamberge se coule dans un moule, le leur, spécifiquement  leur, sorte de réflexe de Pavlov qui trouve ses origines dans une diffraction de leur regard sur ces choses, ces sujets qui, justement, leur diffractent le regard. Et la pensée.

Hors, le cerveau aime les choses nettes. C'est à dire que le cerveau ne prise guère - euphémisme - les informations contradictoires qu'il peut lui arriver de recevoir.

Ne serait-ce qu'au niveau du regard.

Si le cerveau reçoit deux informations visuelles contradictoires, il agit à sa façon qui est de n'en conserver qu'une, et annihile l'autre tout en ayant bien pris soin de vérifier que celle qu'il annule, choisit d'effacer, ne contient pas d'information qui le mette potentiellement en danger.

( cela se vérifie très concrètement en plaçant un miroir sur l'arrête du nez de façon à ce que l'un des deux yeux voit sur le côté ou en arrière et en demandant à quelqu'un de se placer dans le champ de vision de l’œil-au-miroir et de ne plus bouger ... la suite est éloquente )

Après, pour en revenir au pourquoi de ces surprises que réservent, par leurs propos, certaines plumes, il est toujours un moment dans la vie de tout un chacun, où il, - ou elle -  a bien pris soin de ne plus prendre en compte ce que lui aurait révélé, s'il n'avait été de la sorte obnubilé,  l'oeil-au-miroir et de tellement faire comme si ...  qu'à force de faire ainsi, c'est comme si c'était la bonne façon de voir les choses, en cyclope un peu prométhéen à vision semi-latérale.

Le cerveau enregistre donc et prend acte de ce mode de vision, de ce procédé de vision un peu prométhéenne semi-latérale, et la traite et la propose automatiquement, de façon réflexe. Sans que la réflexion s'en mêle.

Mais voilà, il est une autre spécificité du cerveau, c'est qu'il se souvient, et " qu'on ne la lui fait pas ", et qu'il risque de balancer, à tout moment - surtout lorsqu'il, ou elle, aborde certains sujets .. -  qu'il y aurait quand même, un coin bizarrement enfoncé quelque part dans ce processus en roue libre automatisé.

Et là, appelons-le comme on veut, intervient, quelque soit le type de registre auquel ressortit ce " moment psychologique ", ce subterfuge que va employer il, ou elle, bien conscient, - à un niveau inconscient - du problème qu'il va devoir affronter, cette mise en aplat des choses volontairement - toujours à un niveau inconscient - tues, escamotées, ce subterfuge que va employer il, ou elle, pour blouser son cerveau, pour le détourner de sa direction, pour lui faire prendre des vessies pour les lanternes qu'il a à charge, c'est sa fonction, sa fonction chimique, de brandir, ce subterfuge que va employer il, ou elle, histoire de le "calmer ", un temps,  de " l'embrouiller ", encore un temps, il ou elle qui va présenter une autre image que celle annihilée, une image qui ne remette pas en cause son escroquerie ontologique, intellectuelle, escroquerie qui remonte à trop loin pour ne pas être ajourée sans risque, qui ne peut plus être ajourée sans déstabiliser tout l'échafaudage.

Et cette image, cette info destinée à occuper la case vacante du cerveau qui se souvient qu'il ne voit que d'un œil, qui se demande " c'est quoi et pourquoi depuis si longtemps cette cyclopédie-prométhéenne à vision latérale ",  cette faute intellectuelle commise par il ou elle, il ou elle pense alors s'en dédouaner et s'en soulager, un temps, en chargeant un tiers, un tiers bien-sûr tout à fait judicieusement choisi ou tout indiqué ou qui a toute facilité à l'être, indiqué à tous, en en chargeant un tiers de son poids. De tout son poids.

Et au fur et à mesure du temps qui passe, parce qu'il n'est plus possible et invraisemblable de lever le coin de là où il est, de faire chemin-arrière, et qu'il n' y a de toute façon plus de chemin à rebrousser, effacé le chemin oublié, la partie de bonneteau va se poursuivre de façon à charger toujours plus la mule de ce tiers de ce fardeau accumulé à force de ne vouloir - et là très consciemment - voir les choses uniquement depuis cet œil de Caïn.

Il ou elle n'eut pas commencé et, maladivement continué, mais quand le pli est pris, à jouer à ainsi troubler l'eau des choses d'avec son bout de bâton trempé de son incurie intellectuelle, qu'eût-il, ou qu'eût-elle vu, à la surface de l'eau des choses, sinon ces sortes de petites araignées graciles et vives toujours en groupe, qui vont par bande, et qui nagent si bien la brasse dans les recoins parfois ombragés des belles ondes et les trous d'eaux aux éclats scintillants d'émeraudes et de diamants, d'opales et de saphirs, encastrés entre des pans de roches granitiques.

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