La cause de la maladie dont souffre l’opposition de gauche en France, c’est de se montrer très divisée sur ses objectifs et sur les moyens de les atteindre. Certains veulent gouverner la France, d’autres semblent avoir d'autres objectifs... Quelqu'en soient les raisons pour le faire, s’affirmer de gauche, et s’allier avec un parti de droite, est totalement destructeur pour l’opposition de gauche.
Lundi 28 Avril 2014 est publié dans l’Humanité 3 papiers titrés, « Quelle mobilisation, à la veille des élections européennes ? ». (Ou "Des communistes pour une refondation ambitieuse du Front de gauche")
« L’avenir du Front de gauche, sa stratégie, ses règles de vie suscitent des débats parfois vifs en son sein et dans les organisations politiques qui le composent. Nous publions ici trois tribunes de responsables du PCF. Sans tabous, elles abordent le rôle du Parti communiste et l’enjeu des élections européennes, la “forme” Front de gauche… Dans une tribune collective, quatorze dirigeants du PCF dénoncent une “bataille pour le leadership du Front de gauche” illisible pour les concitoyens et demandent le respect de “la souveraineté des composantes du Front de gauche sur leurs choix électoraux comme sur l’ensemble de leurs décisions”. »
Premier texte : … « De ce point de vue, on peut déplorer une certaine dérive de Jean-Luc Mélenchon, et du Parti de gauche en France, déséquilibrant le Front de gauche, en s’enfermant dans le « contre » systématique, flirtant avec les idées de « sortie de l’euro », et tournant le dos au programme « l’Humain d’abord » du Front de gauche. Cette dérive a d’ailleurs connu un clair désaveu aux élections municipales. L’apport du PCF dans le Front de gauche, malgré des pertes, a connu des résistances fortes aux élections municipales et repris, voire conquis certaines villes (Montreuil, Aubervilliers, Thiers). Il s’agit de renforcer et élargir le « contre » par du « pour » tout autrement, en développant des propositions radicales, précises : s’attaquer au coût du capital pour d’autres dépenses, d’emploi et d’efficacité (recherche, investissements, etc.) aussi bien pour les services publics que pour l’emploi. Pourquoi la BCE ne le fait-elle pas ?
En France, comme le dit un texte signé de 26 secrétaires fédéraux du PCF, « les négociations difficiles entre les directions nationales des partis politiques du Front de gauche ont conduit à un accord qui risque de compromettre la construction de telles alternatives. En sous-estimant l’apport des communistes par une sous-représentation de nos têtes de liste aux élections européennes au seul profit du PG, en ne laissant pas de place à des candidatures d’ouverture, la coordination nationale du Front de gauche met en danger l’avenir de notre rassemblement et risque de compromettre d’éventuelles conquêtes aux européennes ainsi que la réélection des députés sortants ».
Nous voulons continuer de construire un Front de gauche ambitieux, ouvert, élargi, rassembleur, dont le pays a besoin. C’est pourquoi nous ne pouvons approuver un « accord », qui a pu être qualifié par Pierre Laurent lui-même de « mauvais accord », avec trois têtes de liste pour le PG, deux têtes seulement pour le PCF, rejetant la tête de liste communiste dans le Centre-Auvergne, une tête de liste pour Ensemble et une tête de liste en Paca pour une candidature citoyenne issue de la société civile.
Les communistes et leurs apports doivent être respectés, en paroles et en actes.
C’est pourquoi, dès à présent, le Parti communiste doit développer son autonomie de propositions et d’initiatives dans la bataille des élections européennes, en mettant en avant les enjeux de fond concernant les objectifs sociaux, les moyens financiers et les pouvoirs. C’est une condition indispensable pour que le Front de gauche mène une campagne efficace et rassembleuse à gauche, avec sa nécessaire réorientation. »
Deuxième texte d’Alain Hayot : … « Le Front de gauche dans sa forme actuelle (cartel d’organisations), dans la cohérence de son projet (qu’oppose-t-il concrètement aux idéologies du coût du travail et de baisse de la dépense publique, ou bien encore à la dérive présidentialiste ou sur la laïcité... ?), dans l’image qu’il véhicule (trop force d’opposition et non de propositions, trop sectaire et pas assez susceptible de rassembler au-delà de lui-même des socialistes et des écologistes, des syndicalistes et des acteurs culturels, des féministes et des antiracistes...), bref le Front de gauche ne fait pas envie. »
Troisième texte : « … nous récusons l’idée que la condition de l’efficacité et de la lisibilité de notre stratégie soit l’autonomie électorale… Les oukases à répétition de Jean-Luc Mélenchon doivent cesser !... La deuxième condition est de rompre avec une visée principalement électorale et de travailler à élargir notre rassemblement par la construction de fronts d’idées et d’actions sur des objectifs politiques précis (un plan de lutte contre la finance, un nouvel essor des droits sociaux et des services publics, un nouveau mode de production humain durable, de nouveaux pouvoirs d’intervention pour les travailleurs et les citoyens, refonder l’Europe...) afin de disputer l’hégémonie culturelle à la classe dominante…. Au lendemain des élections européennes, le Front de gauche sera face à un choix : soit relancer la bataille de leadership en vue des prochaines échéances électorales, notamment de l’échéance présidentielle, soit re fonder notre rassemblement pour créer une dynamique politique capable de rendre majoritaire un projet alternatif de gauche. Ce dernier choix est notre ambition et nous la mettons aujourd’hui en débat…. »
1/ A mon humble avis personnel la cause du résultat calamiteux des listes socialistes (avec ou sans des communistes) aux élections municipales est à rechercher en premier lieu dans la politique nationale des socialistes depuis deux ans. En second lieu, il est évidement que faire le contraire de ce que l’on a promis pour se faire élire n’est jamais bon.
2/ A mon humble avis aussi, la cause des mauvais résultats des listes Front de Gauche que soulignent ces contributions (je suppose qu’il s’agit des listes formées au premier tour sans le Ps) me paraissent être évidentes. Le PCF a accepté de brouiller le message Front de Gauche en s’alliant dans plus de 50% des villes de plus de 30 000 habitants avec le Ps, le résultat n’est donc pas étonnant ! Ceci a rendu le message Front de Gauche incompréhensible.
La cause de la maladie dont souffre l’opposition de gauche en France, c’est de se montrer très divisée sur ses objectifs et sur les moyens de les atteindre.
Certains veulent gouverner la France, d’autres veulent sauver le nucléaire, l’Euro…
Quelques soient les raisons pour le faire, s’affirmer de gauche, et s’allier avec un parti de droite, est totalement destructeur pour l’opposition de gauche. Le reste c’est de l’enfumage !