L’Hôtel-Dieu est un des plus vieux hôpitaux français, il a été fondé par Saint Landry en 651. Sa construction s’est étalée du VIIème siècle au XVIIème siècle. Encore récemment c’était un hôpital complet avec de nombreuses spécialités médicales et chirurgicales, et un service d’urgence.
Premier scandale
Dans le mouvement actuel de marchandisation de la santé lancé par la droite, et continué par le Ps, on traite de la même façon les vaches, les bébés et les malades ! De même qu’il y a eu l’installation ces derniers mois d’une usine à vaches pour faire du lait et de l’électricité, la politique de santé n’admet plus que les usines à bébés, avec des taux de césariennes supérieurs parfois à 50%, et que des très grands hôpitaux !
La Mairie de Paris et le gouvernement de Hollande, veulent supprimer les urgences et les lits de l’Hôtel-Dieu. J’ai utilisé un service d’urgence, à plusieurs reprises dans ma vie (hôpital Tenon), et il me semble fondamental que les services d’urgence soient situés de telle façon que les patients puissent s’y rendre rapidement.
Ensuite dans cet hôpital, lorsqu’il n’y aura plus que des consultations et des hospitalisations de jour, le moindre déficit sera une bonne raison pour fermer cet hôpital et vendre cet immeuble. Et il est vraisemblable que certains gagneront beaucoup à cette énorme vente (voir l’affaire récente de la vente du Printemps, les montants seront encore plus importants, les acquéreurs seront sans doute de la même région, et ils ne seront pas ingrats !).
Fermer ce service d’urgence, ce qui va entraîner à terme la fermeture de cet hôpital idéalement situé au cœur de la capitale et au nœud de nombreuses liaisons (RER, métros, bus) est pour moi un scandale.
Deuxième scandale
Les urgences à l’Hôtel-Dieu sont un petit service d’urgence de proximité, en conséquence les délais d’attente pour le tri des patients et leur prise en charge sont courts. Ce qui n’est pas le cas des services d’urgence des grands hôpitaux que la politique actuelle cherche à mettre en place. Ils sont saturés (Lariboisière, La Pitié…). Un long délai d’attente n’est dans l’intérêt du patient.
Il est scandaleux de vouloir faire traiter les urgences de façon industrielle, ce n’est pas dans l’intérêt des patients.
Troisième scandale
Il est aussi scandaleux de donner comme raison de la fermeture des urgences qu’à l’Hôtel-Dieu, il n’y a pas tous les services qui correspondent aux urgences. Par exemple, dans le cas des AVC et des infarctus, pour les appels au 15, ce qui est recommandé, c’est le SAMU qui va décider du service d’urgence où il emmènera le patient. Si néanmoins le patient vient aux urgences de l’Hôtel-Dieu, le tri étant rapide, il sera rapidement dirigé sur un établissement compétent. Dans d’autre cas, l’important c’est d’être rapidement pris en charge par un médecin qui fera les examens nécessaires et prendra les décisions qui s’imposent et à l’Hôtel-Dieu tout ceci est possible.
Il est scandaleux de vouloir faire traiter les urgences que des grands hôpitaux qui ont toutes les spécialités requises. Car ces grands hôpitaux sont toujours saturés et les délais d’attente y sont longs. L’important est de voir rapidement un médecin, dans un service d’urgence de proximité c’est le cas.
Quatrième scandale
Vendre un terrain et des immeubles qui appartiennent à l’Etat français depuis plus d’un millénaire est un scandale. Cette île, ce quartier sont à l’origine de la France, de l’identité française, de la nation française, et de l’Etat français au XIIIème siècle.
Le même problème se pose pour les immeubles de l’avenue Victoria (en face de l’Hôtel de Ville).
Vendre ces terrains et ces immeubles qui appartiennent à l’Etat français depuis plus d’un millénaire est d’une rare amoralité.
Cinquième scandale
Ceux qui ont défini les nouvelles activités de l’Hôtel Dieux sont pour partie les médecins de l’hôpital Cochin. Ils ne sont pas indépendants dans cette affaire puisque ce sont eux qui reçoivent ou qui recevront une grande partie des activités de l’Hôtel-Dieu ! On demande donc aux bénéficiaires de l’affaire, de sacrifier l’Hôtel-Dieu !
Des médecins juges et parties, pour moi, c’est un scandale !
Sixième scandale
Mais le cas de l’Hôtel-Dieu n’est pas unique à Paris. Il est aussi prévu de fermer d’autres hôpitaux à Paris comme Bichat et Beaujon. Sans décision réellement démocratique des populations concernées. Pour moi ce sont des scandales de plus.
Septième scandale
De plus, je crois savoir que les médecins de Cochin sont parmi ceux qui ont le plus de dépassement d’honoraires en France ! Parmi les recordmen du secteur 2 ! Bravo la vie est belle pour certains ! Ce sont aussi ceux qui depuis 30 ans luttent contre la carte Vitale et le fichier médical sur cette même carte du patient ! Quand on pense qu'aujourd'hui, il a encore des médecins qui, depuis 30 ans, n'ont pas à leur cabinet, un lecteur de carte Vitale ! Et évidemment ceux-ci sont tous avec des dépassements d'honoraires !
Il est totalement amoral que l’ARS, Monsieur Evin, et la directrice de l’APHP, demandent à des médecins qui sont parmi les plus grands profiteurs de la sécurité sociale, des mutuelles, et des patients, en terme de dépassements d’honoraires, de faire le projet du futur Hôtel-Dieu !
Huitième scandale
Evidemment la continuité entre la politique de Sarkozy et de Hollande est très apparente dans la région parisienne puisque celui qui y décide l’application de la Loi de Financement de la Sécurité Sociale chaque année, le grand chef d’orchestre de l’Agence Régionale de Santé, Monsieur Evin (PS) a été nommé sous Sarkozy et maintenu sous Hollande, c’est une carrière droite-gauche du type de celle de Cahuzac ! Rappelons pour la petite histoire que Cahuzac a commencé sa brillante et fructueuse carrière dans le cabinet de Monsieur Evin.
La continuité de la politique de santé, de Sarkozy à Hollande, par le même ARS, est un scandale. Monsieur Evin, sans s’occuper des besoins des usagers parisiens, ferme des hôpitaux, ferme des lits, ferme des services. Ce Monsieur Evin qui travaille une fois pour l’UMP, et ensuite pour le Ps, mais les objectifs de ces deux partis sont malheureusement les mêmes ! Ils sont quasiment entièrement interchangeables dans les faits ! Nous avons pu le vérifier à nos dépens !
Neuvième scandale
Je rappelle quelques chiffres :
Le PIB de la France est en 2012 de 1900 Milliards d’Euros,
En 2012, les dividendes, frais financiers et intérêts bancaires versés par les entreprises ont été de 309 Mds d’Euros. Le montant des investissements réalisés par ces mêmes entreprises est bien inférieur ! Je rappelle aussi que le secteur public réalise 70 % des investissements en France.
En 2012, les 500 premières fortunes en France ont augmenté leur capital de 25% !
En 2012, le montant total des dépenses de la Sécurité sociale tous régimes obligatoires confondus, et toutes branches confondus, est de 455 Md d’Euros et les recettes de 439 Md d’Euros.
En 2012, les cotisations de maladie sont de 179 Md d’Euros et les dépenses de 184 Md d’Euros, soit un déficit de 5,5 Md d’Euros pour la maladie.
Je rappelle que du côté des recettes, il y a environ 50 Md d’Euros d’exonérations diverses pour favoriser l’emploi qui ne servent à rien. Voir les Rapports de la Cour des Comptes qui reviennent régulièrement sur ce scandale depuis 20 ou 30 ans ! Et en plus, environ 80 Mds d’Euros échappent aux cotisations ! Il serait donc facile, sans supprimer toutes les exonérations, d’avoir des recettes pour la maladie qui assurent l’équilibre avec ses dépenses.
Je rappelle aussi que du côté des dépenses beaucoup d’abus existent dans de nombreux secteurs comme les médicaments, les ambulances, les cures thermales, les laboratoires, les cliniques… La liste n’est évidemment pas limitative ! Et que le montant de ces abus est bien supérieur au 5,5 Md d’Euros du déficit de 2012 !
Cette politique où l’on ferme hôpitaux, services et lits, sans s’occuper des besoins, est justifiée par les déficits de la sécurité sociale pour son régime général et pour les régimes associés, mais ce déficit est totalement artificiel. Il correspond d’une part, à des cadeaux énormes faits à certaines entreprises, les laboratoires pharmaceutiques, par exemple, mais ils ne sont pas les seuls. D’autre part, certaines dépenses correspondent aux soutiens économiques de régions, de professions, d’activités… Ces dépenses ne devraient pas relever de la sécurité sociale mais en totalité de l’Etat. La motivation de cette politique par l’existence de ces déficits artificiels est donc totalement scandaleuse.
Quand on veut tuer son chien, on trouve toujours de bonnes raisons !
Les raisons profondes sont de faire passer à terme une grande partie de la santé en France dans secteur privé. Il en est de même pour les immeubles et terrains de l’Hôtel-Dieu et de l’avenue Victoria et ceux d’autres hôpitaux à Paris et en province.
Les masses d’argent qui vont être distribuées lors de ces affaires sont énormes. Comme les revenus qu’elles vont ensuite procurer à certains, et comme les revenus que cette politique de marchandisation de la santé va permettre au secteur privé !
Cette politique n’est pas dans l’intérêt des assurés car le secteur privé d’assurance maladie a des frais de gestion de 15 à 20% alors que ceux de la Sécurité sociale sont de moins de 5% !