Pierre Magne

Abonné·e de Mediapart

58 Billets

0 Édition

Billet de blog 23 septembre 2013

Pierre Magne

Abonné·e de Mediapart

Les chantages des accords solfériniens - polonels fabiens !

Pierre Magne

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Certains Maires utilisent le chantage aux indemnités de leurs élus communistes réticents pour les convaincre de participer aux listes PS-PCF au premier tour des élections municipales de 2014.

Remarques préalables

J’emploie le terme très particulier de solfériniens pour les barons du Ps dont le siège est rue Solferino. Je ne peux imaginer qu’il faille confondre en général les adhérents du PS avec ces solfériniens qui ont continué la politique économique de Sarkozy et qui exécutent toutes les demandes du MEDEF et de l’Allemagne.

J’emploie aussi le terme de polonels fabiens pour les barons du PCF dont le siège est place du Colonel Fabien. Que ce soit à Paris ou en province, je n’ai pas le sentiment qu’il faille confondre en général les communistes avec les polonels fabiens. Il y en a, mais ils me semblent minoritaires.

Si certains n’apprécient pas que je déforme le nom de Pierre Georges, je les renvoie à mon blog où je me suis expliqué en détail sur ce point.

L’opération lancée par Pierre Laurent

Pierre Laurent, le représentant des polonels fabiens a annoncé à la Fête de l’Humanité les 14 et 15 septembre 2013 que des accords seraient conclus avec les solfériniens dès le premier tour des municipales. L’objectif de ces accords pour les polonels fabiens est de conserver les 700 municipalités gérées par le PCF ainsi que les 7000 postes d’élus actuels et donc de stopper, ou de ralentir leur perte d’influence politique continuelle depuis 30 ans. L’objectif principal des solfériniens est de torpiller le Front de Gauche qui est leur principale menace de disparition des seconds tours.

Les impacts les plus lourds de cette annonce pour le Front de Gauche

1/ Pierre Laurent donne officiellement la ligne à suivre dans les régions par les communistes. Même si les communistes qui désiraient faire ce choix sont minoritaires, cela va les renforcer et les aider à obtenir des majorités lors des votes sur ce sujet au sein du PCF. Evidemment pour le Front de Gauche c‘est un coup très dur. C’est une décision officielle du PCF qui va à contrecourant de ce qui a prévalu pour fonder le Front de Gauche entre tous les groupes qui le composent, à commencer par le PCF !

2/ A Paris il y aura une liste Ps-PCF, si les communistes parisiens le décident. Ceci serait en contradiction complète avec la création du Front de Gauche, et l’engagement initial des communistes de ne pas s’allier au Ps. Les municipales à Paris sont des élections à retentissement national, elles seront l’objet de toutes les informations et de toutes les désinformations sur tous les médias. Et donc, même s’il y a une liste autonome, distincte de celle du PS-PCF, cela jettera la confusion la plus totale pour les électeurs, partout en France, sur le PCF et sur le Front de Gauche. Les élections municipales auront en grande partie un caractère national de referendum où les électeurs se prononceront sur l’austérité et l’acte 3 de la décentralisation voulu par le Ps  qui bouleversera la carte électorale et éloignera un peu plus l’électeur des décisions politiques pour sa commune. Les polonels fabiens voudraient faire le plus de mal  possible au Front de Gauche, ils n’agiraient pas  autrement ! A mon avis, les grands gagnants de cette opération seraient la droite et l’extrême droite !

Que se passe-t-il actuellement dans les municipalités où Ps et PCF travaillent ensemble

Déjà les discussions entre Ps et PCF dans certaines villes ont commencé depuis longtemps. A d’autres endroits des méthodes très élégantes sont utilisées par les Maires. Elles nous ont été révélées par des élus qui en ont souffert. En général les élus communistes ne veulent pas partir avec le Ps au premier tour de l’élection municipale, et ils l’ont dit à leurs Maires. Ceux-ci les ont menacés de leur retirer leur indemnité d’élu immédiatement. Evidemment perdre ses indemnités 6 ou 7 mois avant les élections, perdre ses chances d’investiture, et en cas de non réélection, perdre  tout soutien est une menace à laquelle il est souvent difficile de résister pour un élu. Mais certains nous ont néanmoins informés. Qu’ils en soient remerciés ! L’heure est grave pour certains, j’imagine que ce chantage doit être courant partout en France dans des mairies dont le Maire est communiste ou Ps.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.