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Billet de blog 1 mars 2015

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Marges bénéficiaires et investissements

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Les tenants du libéralisme économique (donc de la politique économique de l'offre) affirment sans arrêt que des marges bénéficiaires insuffisantes ne permettent pas d'investir. Aussi réclament-ils des baisses du salaire total des salariés (salaire brut et cotisations patronales) et montrent-ils l'Allemagne en exemple (même si les syndicats dans la métallurgie viennent d' y obtenir une substantielle hausse de salaire).

Le gouvernement actuel en France ne dit pas autre chose et met en œuvre cette idée via le pacte de responsabilité par exemple.

Alors pourquoi les entreprises allemandes n'investissent-elles pas ou peu ? (Les Échos 10/02/2015 page 6)

Leurs marges bénéficiaires sont pourtant largement plus élevées que celles des entreprises françaises.

Ainsi, la phrase répétée par nombre de tenants du libéralisme économique : « Les profits d'aujourd'hui font les investissements de demain qui font l'emploi d'après demain » ne correspond pas à la réalité.

Marges bénéficiaires et investissements bis

Patrick Artus est un célèbre économiste bancaire, fort libéral qui réclame lui aussi une baisse rapide des salaires et cotisations sociales. Pourtant, dans sa note n° 175 du 22 février 2013, il montre que les entreprises françaises, au début des années 2000, n'ont pas investi et ont décroché par rapport aux entreprises allemandes. Or, écrit-il : « les problèmes de profitabilité et de financement ne semblent pas jouer de rôle ».

En d'autres termes, moins distingués, quand elles avaient de l'argent, les entreprises françaises n'ont pas investi  alors qu 'elles le pouvaient! Elles se sont trouvées alors rapidement dépassées par les entreprises allemandes.

Les responsables, bien sûr, seraient les salariés dont il faudrait maintenant diminuer salaires et cotisations sociales pour regonfler les marges des entreprises afin que ...mais afin que quoi ? On vient de voir, via le cas allemand maintenant et le cas français au début des années 2000, que des marges fortes ne rimaient pas avec des investissements forts.

Mais nos économistes libéraux sont têtus et, surtout avec les médias, ils font en sorte impertubablement que leur pensée unique soit la pensée « commune ».

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