Certains lecteurs se sont montrés septiques quant à l'inféodation de la plupart des grands quotidiens ou hebdomadaires (papiers) nationaux aux grands patrons propriétaires de ces titres. Ils pensaient que la rédaction et la conscience des journalistes pouvaient résister aux propriétaires.
Certes, cela arrive, et c'est tout à l'honneur des journalistes. En témoigne l'affaire « Swissleaks » dévoilèe par des journalistes de plusieurs quotidiens, ayant fait équipe, et qui ont montré que la banque Britannique HSBC avait aidé certains de ses clients riches à frauder le fisc sur une grande échelle.
Mais que faisait le fisc et les juges ? Ne pouvaient-ils faire ce que des journalistes ont fait ....?
Certes donc, cela arrive. Une rédaction résiste, quelque temps..... Mais les titres sont le plus souvent déficitaires et ne s'en tirent qu'avec l'apport des encarts des publicités d'entreprises. Et celles ci font attention au contenu des publications qu'elles contribuent à faire vivre. La marge de manœuvre des rédactions est donc bien faible.
Il n'existe pas de grands quotidiens de presse nationaux (hormis l'Humanité ou Politis dont les tirages et l'apport publicitaire sont limités, et bien sûr ceux qui n'utilisent pas la publicité ) qui aient une ligne éditoriale s'inscrivant contre la « pensée commune »
Pourquoi donc, en effet, un grand patron renflouerait-il un titre dont la ligne éditoriale n'irait pas dans le sens de ses intérêts ?
Il aura fallu la spectaculaire démission d'un journaliste du quotidien britannique « The Telegraph » pour que la très grande banque britannique HSBC avoue qu'elle accordait pas sa publicité aux journaux qui se montraient critiques envers elle. "The Telegraph", pour ne pas s'attirer les foudres de HSBC, et ayant eu maille à partir plusieurs fois avec de grandes entreprises qui menaçaient de couper toute publicité, avait en effet largement minoré les faits reprochés à HSBC. Mais que pouvait faire d'autre la rédaction devant la suppression d'un aliment essentiel à son quotidien ?
Le CNR (Conseil National de la Résistance) l'avait bien compris en établissant la séparation de la presse et du monde des affaires. Mais cela n'a duré qu'un temps.
Les grandes entreprises, les grands patrons ont une très grande influence sur la presse nationale.
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