L’industrie française s’effondre un peu plus tous les jours, la balance du commerce extérieur est lamentable, la Zone Euro ne marche presque plus. Mais le gouvernement ne veut voir que la Réforme des retraites laissant au marché -libre- le soin de faire ce qu’il voudra de la France.
La « Réforme des retraites » a d’abord pour but de pouvoir baisser, dans le futur, le niveau des coûts retraite dans le PIB pour ramener ces coûts au niveau moyen européen, au moins deux points disent des économistes. -Voir à cet égard les notes de Patrick Artus N° l1029 du 11/09/17, Il paraît difficile d’échapper à une réforme des retraites et à des privatisations importantes ; et N° 140 du 31/01/19 :France : pour redresser l’économie il va falloir dépenser plus d’argent public pour la formation et l’éducation et réduire la pression fiscale sur les entreprises : comment financer ?-.
Plus rapidement, cette Réforme permettra de mettre à la charge du privé (salariés et employeurs) la démographie déclinante des « fonctionnaires » et des agents des services publics (avec ce qui restera des Régimes Spéciaux et du Régime des Fonctions Publiques).
Mais cette Réforme est bruyamment appuyée(et en fait largement conçue) par les lobbyistes de la « capitalisation ». Il suffisait de voir avec quel enthousiasme ils soutenaient le candidat Macron.
Ainsi la place qui est faite à la « capitalisation » en limitant à 3 plafonds au lieu de 8 le nouveau Régime (qui fut universel un temps !), ce qui impactera directement les cadres à haut salaire.
Sans que l’on perçoive comment mettre fin aux cotisations sur cette partie (de 3 à 8 plafonds) sans utiliser la totalité, au moins, des réserves Agirc Arrco (plus de 60 Milliards €). Ces réserves appartiennent en effet à tous les salariés du privé, elles ne peuvent être mobilisées pour les seuls cadres à haut salaire.
Ces lobbyistes ont d’ailleurs largement préparé le travail en faisant interdire par l’Autorité de la Concurrence et le Conseil Constitutionnel les Régimes professionnels de Retraite ou de Prévoyance.
Une sacrée modification-et bien curieuse- sur la situation constitutionnelle de 1945 …Qu’est ce qui a changé ?….
Ni les syndicats, ni les parlementaires ne semblent d’ailleurs avoir réalisé l’importance de cette décision.
Un déficit provoqué en grande partie volontairement
Ces lobbyistes ne mettent pas en exergue le déficit du système de retraite, déficit créé en grande partie par le gouvernement lui même (baisse de 80 000 fonctionnaires -et donc baisse des ressources-, mesures « gilets jaunes » supportées par la Sécurité Sociale mais non compensées par l’État).
(On ne pensait d’ailleurs pas que ces gens, au gouvernement, puissent avoir le culot de se livrer à une manipulation pareille ! Beaucoup de Français ne l’ont d’ailleurs pas encore réalisé et les journalistes « oublient » très souvent d’en parler).
En revanche, ces lobbyistes essayent de montrer « l’impossibilité » de la Répartition dans la « catastrophe démographique » qui viendrait.
Il faut donc, encore une fois, montrer comment joue la productivité dans le système retraite ; la productivité est un paramètre d’ailleurs employé par le Conseil d’Orientation des Retraites (COR).
Exemple (tiré d'un article de JC Seys, le Figaro du 050203)
>>Soit une première situation : Il y a quatre actifs et deux retraités.
Chaque actif a un revenu brut de 100, donc au total 400. La cotisation retraite est de 25.
Il y a 4 x 25 de cotisations, soit 100, à partager pour les deux retraités, soit 50 pour chacun.
Le revenu net des quatre actifs sera de 75 (100 moins la cotisation de 25).
>>Soit la deuxième situation : il y a trois actifs et trois retraités.
Si la cotisation reste de 25 et le revenu brut de chacun 100 (donc au total 300), il y a 3x25 de cotisations soit 75 à partager pour trois retraités, soit 25 pour chacun des retraités. La retraite de chacun des trois retraités sera donc diminuée de moitié par rapport à la situation précédente.
Si la cotisation passe à 50 et le revenu brut de chaque actif reste à 100 (au total 300), le revenu net de chaque actif devient 50 et donc baisse de moitié par rapport à la première situation. La retraite de chacun des trois retraités est toujours en revanche de 50.
Mais si le revenu brut des trois actifs ne baisse pas globalement et reste à 400 ( soit 133 chacun) et si on veut que la retraite de chacun des trois retraités reste de 50, cela nécessite une cotisation globale de 150 . Le revenu net des trois actifs est alors de 400-150 = 250, soit 250/3 pour chacun, donc 83,33. Le revenu net de chacun des trois actifs progresse de 10% par rapport aux 75 précédents.
Cette hypothèse, qui conserve un total de salaires de 400 avec trois actifs au lieu de quatre, suppose une amélioration de la productivité de 33%.
>>>>>>>>Sur plusieurs dizaines d'années, cela n'a rien d'impossible .…
Sauf si tous les gains de productivité sont accaparés par le capital…...
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