De nombreuses études ont été publiées de par le monde, et l'on ne peut pas dire que l'on n'était pas prévenus. Pourtant, la pandémie se poursuit, après deux années de craintes, malades, et décès. En prime, malgré l'évolution des moyens en réponse à certains besoins, en tous domaines, nous sommes encore à la veille d'une guerre possible. Tandis qu'il conviendrait de s'unir, et réfléchir ensemble, au niveau international (d'où les COP) pour étudier avec réalisme l'évolution des moyens sur long terme, pour calmement, progressivement, changer de cap. Sans que chaque partenaire ressente une contrainte profonde, dans le changement des ses conditions et objectifs de fabrication et de consommation. Voici pour le moins 50 ans que l'on devait commencer de prendre en compte ces question (Club de Rome), pour ne pas dire 100 ans, avec la naissance de l'industrie lourde et puissance productive d'objets; et de pollutions. Propos rafraîchis par François de Closets (Toujours plus, 1982). Depuis 50 à 100 ans, on laisse filer... Jusqu'au jour où, l'atmosphère pour commencer, l'eau de concert, l'énergie (quelque soit la source non renouvelable), et la terre complètement dénaturée, ne pourront plus assurer une vie "normale", qui se traduira par des conflits de toutes natures, au bénéfice des" plus forts".
Pourtant dès le début du XX° siècle, la voiture électrique "jamais contente" atteignait déjà 100 km/h, et dans les années "40", des camions électriques de livraison, de la poste en particulier, fonctionnaient sur batteries. Des locomotives à air comprimé assuraient le service dans les mines, pour éviter les explosions. En 1990, lors d'un colloque sur l'hydrogène au Parlement Européen, j'ai vu circuler des voitures, camions et cars à hydrogène. En 1850, avant la vapeur et l'électricité, la France possédait 100 000 moulins, assurant l'énergie pour de nombreuses industries grâce au réseau de fleuves et rivières (équivalant 2022 à deux centrales nucléaires et plus, pour l'alimentation de besoins locaux, évitant la perte de charge des transports du courant sur longues distances). Au lieu d'une évolution paisible, où par exemples sur le marché auraient été offertes toutes les formes d'énergie les plus en adéquation aux divers usages, le choix des usagers aurait été très productif. Même principe pour le chauffage du bâti, et les productions agricoles. Un très grand professionnel de l'énergie électrique, Jean-Pierre Hauet, expliquait voici plus de dix ans déjà, qu'il fallait faire une étude de toutes les ressources disponibles (plus d'une cinquantaine), leur durée de disponibilité, le bénéfice-risque, etc. Et en tirer conclusions pour une transition en douceur et satisfaction de la demande.
L'eau par exemple, plus ancien et premier patrimoine du vivant (66% du corps humain), toujours en même quantité depuis formation du globe, compte tenu de la démographie, et de l'augmentation des besoins de chaque personne, et de l'augmentation de la consommation de matières premières comme de productions de déchets, les eaux, des rivières et fleuves notamment, deviennent des transporteurs de pollutions vers les océans. Eux même pollués sur toute la planète. La boucle est fermée, car l'évaporation vers les nuages entraine la concentration des pollutions dans les océans, et du vivant aquatique. Que nous consommons dans les produits de la mer.
Donc pour réagir à cette mort lente des espèces, c'est d'abandonner le principe de la libre concurrence, mais au contraire, de s'allier selon ses propres compétences en complémentarité d'autres initiatives, pour "travailler ensemble à", au lieu d'être "contre" ses concurrents. A propos de l'eau, précisément, ce n'est pas de prétendre répondre aux directives de l'ONU et de l'U.E. en laissant l'eau couler "naturellement" et provoquer inondations et préjudices. Il faut la gérer, et surtout, interdire tout dépôt polluant sur les sols et cours d'eau. C'est à dire, éliminer les polluants. Rapporté à la santé, l'essentiel n'est pas de soigner les maladies, mais d'entretenir l'organisme sain pour être en mesure de résister aux infections. C'est à dire entretenir préventivement au lieu de "réparer" plus ou moins bien.
Pour l'heure, c'est la voiture électrique qui est imposée pour l'avenir, quand un réseau de stations de recharge n'est pas encore en place et organisé, et de plus, ne recharge pas la batterie en 5 minutes. Tout cela ne s'improvise pas ni se décrète pour prendre des "marchés"en quelques mois, voire années. Malgré la pandémie, des secteurs économiques n'ont quasiment jamais obtenu des résultats aussi importants. Mais certains commerces ont dû définitivement "baisser le rideau".
Il apparait que certains principes de base, sous couvert de la "libre entreprise", ont été volontairement ignorés. Produire et consommer, un défaut persistant: ne considérer que l'investissement d'un système, pour un résultat immédiat théorique (d'essais codifiés). La réalité, c'est le coût de fonctionnement et des services rendus. Malgré le "modernisme" de la machine à vapeur, qui remplaça la machine de Marly au XIX° siècle, il fallait pelleter depuis la Seine jusqu'au pavillon de la pompe et sa chaudière, 10 tonnes de charbon/jour. Laquelle connut 32 ans d'activité, pour revenir à des roues à aube sur la Seine (énergie gratuite). C'est donc le coût d'exploitation qu'il convient d'étudier en détails d'abord, et adapter l'investissement au plus près possible du besoin à satisfaire. A méditer avant de couvrir la France d'éoliennes de 200 m de hauteur.
Pour contrer cette mort lente, très concrète des espèces et du vivant en général, il faut impérativement que tous les secteurs de l'économie du vivant comme, financière et technique, fonctionne en HARMONIE. C'est à dire, sans fausse note ni occlusions comme c'est le cas depuis trop longtemps déjà. Les crises se succèdent et se répètent avec leur cortège de contraintes . La solution: C'est le symbole des horloges mécaniques: Où multiplicité d'engrenages de tailles différentes, ne tournant pas à la même vitesse, ou certains ne tournent qu'a certains moments précis, mais au final, donnent l'heure exacte. L'harmonie n'est pas une affaire de goûts et de couleurs. C'est une notion mathématique qui impose une complémentarité fonctionnelle, non hasardeuse, mais condition expresse pour un fonctionnement de qualité. Par exemple, toile de maître, concert, architecture, paysage, et même l'Économie financière. En d'autres termes: que dans le grand puzzle de l'Économie, que chaque pièce soit juste, à sa place et dans le bon sens.
Avec nos moyens actuels, il est possible de rééquilibrer le système mondialement et localement. Mais il est déjà bien tard, d'où nécessité de ne pas aller trop vite, mais surtout de penser les solutions de manière systémique pérenne et cohérente. Le plus difficile, c'est d'adopter une nouvelle culture à l'inverse de ce que l'on a trop souvent enseigné: la concurrence pour vaincre coûte que coûte. Sinon, comme la grenouille indolente qui se réveille trop tard ébouillantée, notre réveil risque d'être brutal, voire mortel.
Pierre Masselin