Pierre Masselin

Ingénierie des industries graphiques, porteur du projet: "Développer l"économie locale à partir du patrimoine".

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Billet de blog 10 août 2022

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Pénurie d'eau et prescriptions française destructive des retenues d'eau

L'eau, plus ancien et plus précieux patrimoine, essentiel à toute vie, de virus à l'humain. Sécheresses croissantes, raréfaction d'eau, potable notamment, contredisent lois et règlements imposant abattage de retenues d'eau sur rivières, pour circulation de poissons et sédiments, et eaux dévalant sans retenue vers fleuves et océans. Quelle cohérence entre ces mesures contradictoires?

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L'eau, est le plus ancien et plus précieux patrimoine. C'est le support indispensable à toute vie. Le corps humain, constitué en poids de 2/3 d'eau, requiert pour le minimum vital d'entretien de la vie 1,5 l/jour (0,6 m3/an). Hors besoins externes au corps, pour usages domestiques; Lesquels, variables selon lieux de vie, besoins individuels de base et liés à activités diverses comme besoins accessoires non essentiels. En France selon CIEAU, pour 2021, la consommation moyenne actuelle (2021) est de 147 l/jour (53,8 m3/an) par personne. Or, si la planète comporte sur sol et sous-sol 1.400 millions de milliards de m3, stable dans le temps, hors eau atmosphérique entourant toute la terre, il n'existe que 0,7% d'eau douce indispensable pour la vie. Soit 9,8 millions de milliards de m3, dont environ moitié dans les nappes souterraines.

En France métropolitaine, le CIEAU évalue la disponibilité primitive annuelle à 191 milliards de m3/an renouvelables, et besoins d'eau douce de 32 milliards de m3 annuels. Soit 17% des ressources territoriales. 8% supplémentaires issues d'autre pays (total:48 milliards de m3). En comparaison, pour les Grandes-Eaux de Versailles au XVII° siècle, sur deux plateaux, et 14 millions de m3 de réserve d'eau retenue en nombreux étangs, des journées de fêtes consommaient jusqu'à 75.000 m3, et la consommation n'excédait pas 8% du volume stocké. Alimenté par captation des pluies, gratuitement, sans pollution.

L'eau en tant que telle, toujours identique en quantité dans un cycle immuable depuis la formation de la planète, ne connaît pas d'épuisement basique. Seulement, les variations climatiques influent sur le système des précipitations, ruissellement/absorption, évaporation, précipitation... Aussi selon périodicité (courtes précipitations torrentielles ou pluies fines régulières, continues) nature des sols réceptifs, et enfin, pollutions. Aériennes lors traversée atmosphérique, superficielles, et souterraines. L'eau captant par dissolution des matières étrangères pouvant être nocives pour la santé comme pour autres utilisations.

Présentement, nous assistons à une modification substantielle: Régine de précipitations importantes, espacées entraînant inondations et déficit d'eau temporaires, sécheresses notables, modifiant les profils de peuplement végétaux. Par ailleurs, outre les pollutions accrues, importance de ruissellements superficiels et déficit d'enfouissement souterrain, conduisant à baisse de niveau des nappes phréatiques, inondation des territoires. Enfin, augmentation importante des populations, donc des besoins proportionnels, et de plus en plus de besoins liés à la complexification des besoins accessoires ou/et non essentiels; ainsi et surtout, urbanisation considérable imperméabilisant les terres, déplaçant les nappes phréatiques. Et pollutions en conséquences.

La destruction des retenues d'eau de hauteurs modérées, telles celles naturelles réalisées par les castors depuis des siècles, conduit par périodes de sécheresse qui s'accentuent depuis plusieurs années, à réduire considérablement l'eau dans les rivières, voire créer en période d'étiage, des zones sans eau. Donc sans poissons, et condamnant la biodiversité sur les rives et environs. Par ailleurs, l'eau n'existant pas que dans le lit de rivière, mais imprégnant les nappes superficielles, son abaissement entraîne de fait des mouvements de terrains sous le bâti, préjudiciables, d'importance.

Alors, question: Comment justifier systématiquement la "renaturation" des cours d'eau par destruction des seuils d'eau sur les rivières, pour rendre leurs lits sans obstacle? Ces véritables "escaliers d'eau" naturellement construits et franchissables naturellement par les poissons, étaient des "passes à poissons" naturelles, parfois positionnées en "escalier" selon dénivelé aménagé par les animaux. L'humain détruit, et malgré connaissances et outils différents des castors, semble faire moins bien ce que les animaux avaient réalisé avec moins d'"études" et d'euros. Mais au fait, la "renaturation", ne serait ce pas l'arbre qui cache la forêt de pollutions? Pierre Masselin

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