
« Moi je n'aime pas le pouvoir, je ne l'ai jamais recherché. Le pouvoir n’est rien. » Assertion liminaire énoncée haut et clair, le cœur léger, par les puissants que l’on peut rencontrer.
« Le pouvoir m'est indifférent. Ce qui compte, c'est ce qu'il permet : l’action », confirment les décideurs affables et charmants, tandis qu’ils sonnent Noémie pour deux aimables cafés.
Ne se départissent jamais d'un sourire engageant, lorsqu’un bref instant, ils vous octroient entretien.
Vous voici au sommet d’une tour orgueilleuse, à l’étage dépouillé, pendant qu'ils vous confient leur désintéressement. « Voyez, il n'y a rien. C'est monacal ici. J'aime la poésie, la nature, le vide et le plein. »
La conversation roule parmi de délicieuses et philosophiques futilités.
D’un coup, pourtant, vous les voyez se rembrunir : imprudemment vous baissâtes la garde. Et ces hommes ont senti, pour quelque raison, leur autorité atteinte, prérogatives mises en danger. Alors, le regard change, le sourire se fige, l'aménité disparaît. Des aigles surgissent.
Ils pourraient rapidement devenir impitoyables et vous jeter avec l'eau du bain, ces puissants qui n'aiment pas le pouvoir.