Je n’aime pas du tout ce mot de « relâchement » pour qualifier des êtres qui s’embrassent ou s’étreignent. « Les jeunes se relâchent », entend-on. A-t-on perdu la tête ?
De ma fenêtre, j’observe un groupe rassemblé dans le parc. A l’heure d’un pique-nique, peut-être improvisé mais essentiel, urgent – on le perçoit d’ici –, pendant ce déjeuner où certains sont masqués, d’autres non, tous joyeux, emplis de vie et de paroles merveilleuses, à cet instant festif, une jeune fille étreint son amie longuement, chaleureusement.
Elles ont bien raison. Comme ces gestes ont dû leur manquer ! Comme ils nous manquent encore !
Je ne parlerai jamais d’un relâchement. Dans ce contexte, le mot est cruel, inhumain.
Ils déjeunent, serrés comme des inséparables.
Blottis, unis contre une étrange société qui leur intime de vivre au ralenti.