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« Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle / Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis... »
Voici, en plus du virus à combattre, notre prochaine galère qui se profile. Celle qui rentrera au port dans douze mois, après vingt ans de voyage. Un tour du monde fructueux mais toxique : Etats-Unis, Italie, Autriche, Hongrie, le vaisseau peut même mouiller sans eaux. S'ancrer en terre ferme, tant il est puissant.

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En mai 2022, beaucoup n'accepteront pas de voter en se pinçant le nez – sous couvert de préserver la démocratie – pour un homme qui l'aura tant malmenée, durant cinq ans. Alors un peu plus, un peu moins, se diront-ils...
Beaucoup ne pourront envisager de favoriser celui dont on peine à se souvenir qu’il fut de gauche, entouré d'une équipe dont on subit quotidiennement les attaques droitières. Beaucoup s'abstiendront, favorisant mécaniquement l’adversaire.
Pourtant, certains le rappellent pour se donner du courage : l’électeur aime déjouer les pronostics. Souhaitons-le. Mais l’argument est fragile, ténu. Au deuxième tour, il faudra bien choisir. Et ne pas faire le choix reviendra à voter pour elle.
Elle, dont l'envie d'en découdre ne semble pas, à ce jour, si manifeste. Qu'importe ! Ses partisans s'en moquent. Il faut quelqu’un au second tour. Quelqu'un de leur camp. Aujourd’hui, il n'y a qu'elle. Alors, au diable ses états d'âmes et ses faiblesses.

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Elle se contentera désormais de sourire, de défendre les libertés, les minorités, les opprimés, les machines à laver ou, pourquoi pas, les cafetières. Moi, Monsieur, je suis pour la liberté des cafetières et des tables à repasser.
L'histoire justement repasse les plats. « Cette fois, c'était tangent », disait De Gaulle au sortir d'un attentat. Tangent, ça le sera en 2022. Pour l'heure, elle affirme son virage social, polit son pelage et le rend plus soyeux. Mais les êtres de gauche seront nombreux, cette fois-ci, à ne pas accepter le marché truqué. Il leur sera impossible de glisser un bulletin pour celui qui aura tout cristallisé contre lui. Ça ne passera pas. Ça ne passera plus.
Alors ? Notre seule chance serait l'émergence d'une femme ou d’un homme qui puisse rendre acceptables les suffrages d'un second tour de raison. Certes, au premier, on pourra s'éclater. La menace de l'extrême droite, avérée, ne jouera plus. Mais ensuite, fini de rire. Comme on souhaiterait aujourd'hui se tromper et qu'une alternative plus jouissive se dessine... Force est cependant de le constater : après Trump aux Etats-Unis, tout est possible.
Les humains peuvent porter au pouvoir une personne qu'ils considèrent incompétente, dangereuse, limitée, simplement pour contrer un rival dont ils ne veulent plus.
Vingt ans plus tard, le problème reste entier.