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Billet de blog 11 août 2014

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Les mauvaises réformes ou ... la dérive républicaine

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Aujourd'hui, nous vivons une époque où tout fait l'objet de réformes : une sorte de maladie qui touche la planète, mais en particulier la France, notamment depuis l'arrivée des socialistes au pouvoir.

Il faut dire que la réforme est en général le cheval de bataille du Parti socialiste. Incapable souvent de prendre des mesures sérieuses en matière d'économie et d'emploi, comme c'est le cas aujourd'hui pour François Hollande et son gouvernement, il fait diversion avec un flot de réformes qui, pour la plupart n'ont pas d'intérêt, et qui de surplus pour certaines, peuvent être dangereuses dans l'orientation de la société.

Au nom de la République, les socialistes ont voulu démontrer aux français la mise en place d'avancées sociales qui seraient susceptibles de changer leur quotidien. Les projets fort nombreux, n'ont apporté jusqu'ici aucun résultat positif.

1°/ Le mariage pour tous - Certes, ce n'est pas la réforme la plus critiquable, bien qu'elle aurait du être réalisée d'une autre manière, c'est-à-dire en créant une « union républicaine » permettant aux couples homosexuels de s'unir avec les mêmes droits que les autres couples, sans pour autant donner la dénomination de « mariage » à cette alliance, l'appellation étant réservée depuis toujours à une union célébrée entre un homme et une femme.

Mais, faut-il le préciser, le "mariage pour tous" ne représente pas évidemment un véritable danger pour la société, même s'il dérange l'esprit de certaines personnes dans leur façon de voir les choses évoluer.

Par contre, il n'en est pas de même pour les autres réformes entreprises le Président Hollande.

2°/ Adoption, PMA, GPA - Le gouvernement, certains députés et les partisans de la légalisation du mariage de même sexe, considèrent que le projet de loi portant sur l'adoption, la PMA (procréation médicalement assistée) et la GPA (gestation pour autrui) est le fruit de l'évolution des mœurs et de l'accroissement des libertés.

Pour donner une image positive de ce projet de loi, les partisans de la réforme martèlent sans cesse que la France serait en retard par rapport à certains pays de l'Europe.

Je poserai immédiatement cette question : ces pays-là sont-ils dans la vérité ? Et doit-on suivre systématiquement ce mouvement sous le prétexte de faire « comme tout le monde ? »

Je pense, qu'avant de vouloir imiter ses voisins, il faut réfléchir à toutes les conséquences d'une loi qui peut avoir des effets positifs certes, mais qui peut aussi déclencher dans l'avenir d'énormes problèmes sur le genre humain avec les conséquences dramatiques pouvant en résulter.

À titre d'exemple, je me penche exactement sur le cas de l'enfant qui, devenu adulte, recherche aujourd'hui son identité. Le cas est courant et très souvent relayé par les médias : un homme ou une femme né de père ou mère inconnu, bien qu'adopté dans l'enfance,souhaite connaître ses origines, et donc ses parents biologiques. Pour certains c'est un drame humain quand leurs investigations restent vaines.

Transposons maintenant cette situation dans le cadre de la réforme voulue par les socialistes. Il est donc facile d'imaginer les difficultés psychologiques d'un adolescent ainsi que ses douleurs ressenties, quand il est en âge de constater que ses pères ou ses mères supposés ne sont pas ses vrais parents, et qu'il est dans l'impossibilité de connaître l'identité de son géniteur ou de sa génitrice.

Ainsi, cette loi qui se veut être une ouverture sur le progrès social, est toutefois bien dangereuse pour l'humanité, entraînant un véritable flou dans la filiation, sans oublier, évidemment, le désordre moral qu'elle établira chez de nombreux individus.

A mon simple avis, cette loi est à proscrire, et aucune réforme ne doit avoir lieu dans ce sens.

3°/ Politique familiale - Le gouvernement socialiste ne ménage guère la famille. Hormis les mesures fiscales qui ne lui sont guère favorables et hormis également la diminution de certaines prestations dont elle pouvait bénéficier (ce qui est grave pour son équilibre financier), la famille aussi, est frappée de plein fouet par une manipulation politique. On ressent nettement une idéologie consistant à vouloir arracher l'enfant « à tous les déterminismes » comme l'a dit antérieurement Vincent Peillon, ce qui conduit automatiquement à l'accroissement de la main mise de l'État et des institutions publiques sur l'enfant, au détriment réel et constaté des parents.

L'analyse d'une cette situation est trop longue pour la développer ici dans ces lignes, mais il est clair que les réformes engagées ne vont pas dans le sens de la famille, ce qui est d'autant plus

surprenant pour un gouvernement empreint de la social-démocratie ?...

François Hollande a-t-il voulu mettre en place une réforme ? A vrai dire, on ne constate rien de bien précis, et les atermoiements du Président sont toujours plus nombreux.

4°/ Retraites - Nous pouvions nous attendre à un réforme utile, voire indispensable amorcée sous le mandat présidentiel de Nicolas Sarkozy.

En fait, de leur côté, les socialistes n'ont réalisé aucune avancée sérieuse dans le système des retraites qui, à nouveau, se trouve encore une fois au bord du gouffre.

Manque de volonté ? Certainement. En fait, il faut beaucoup de courage pour s'attaquer à cette réforme, et personne jusqu'ici n'a su prendre la ferme décision de remettre tout à plat.

A quand donc cette refonte ?

Si François Hollande voulait s'affirmer réellement, et donc avoir une chance de reconquérir son électorat, il devrait s'engager dans ce difficile combat, avec peut-être pour récompense, l'estime retrouvée dans le cœur des français.

5°/ Justice - La loi présentée par Christiane Taubira n'est pas en elle-même une réforme. Et si certains la considèrent comme telle, c'est alors une mauvaise réforme.

Ici encore, la modification du système judiciaire s'avère compliquée. Et c'est en profondeur qu'il est nécessaire de changer la justice, c'est-à-dire son fonctionnement, son indépendance, sa position dans la citoyenneté, mais aussi, sa crédibilité.

Enfin, réformer la justice, c'est aussi réécrire une grande partie des lois dont certaines ne sont plus adaptées à l'évolution de notre société. Et sur ce point, il y a un très long travail à accomplir.

Ici encore, la réforme judiciaire prévue par la loi Taubira n'est pas à la hauteur des nécessités du moment.

6°/ Éducation - En voulant rénover le système éducatif, l'État socialiste n'a pas réussi ses objectifs, ou plutôt, est passé à côté des impératifs scolaires.

Il n'est pas le seul gouvernement à avoir échoué dans ce domaine. Depuis trente ans et plus peut-être, les régimes politiques qui se sont succédé au pouvoir ne sont jamais arrivés à mettre en place une forme d'éducation adaptée, d'où l'échec constaté de l'école dans son enseignement et ses résultats.

Lors de l'arrivée de chaque nouveau gouvernement, le ministre en place veut innover, mais en fait, il s'égare dans des réformes douteuses, très souvent rejetées par les enseignants eux-mêmes.

Pourtant, il serait simple de repartir sur des bases solides, et de reconstruire l'école sur le critères énoncés par la Troisième République. La conception fondamentale de l'école primaire portant sur la lecture, l'écriture et l'arithmétique était la plus parfaite des réussites pour entrer dans la vie active ou éventuellement pour continuer ses études si l'élève le désirait.

Aujourd'hui, les lacunes importantes qui atteignent les candidats au bac où les bacheliers eux-mêmes, démontrent bien l'effondrement du système éducatif français dont les conséquences seront catastrophiques pour l'avenir de la Nation.

A cette heure, le bilan du ministère socialiste de l'Éducation reste entièrement négatif. Simple constatation.

7°/ Sécurité - Elle n'a jamais été un point fort des dirigeants socialistes quand ils furent aux affaires. La France n'est pas un exemple de la sécurité publique. Bien sûr, elle ne fait pas partie des plus mauvais élèves dans ce domaine, mais elle n'est pas en tête des bons palmarès.

La seule réponse qu'a pu donner François Hollande à ce sujet, c'est la mise en place de la loi Taubira qui n'apportera certainement aucune solution au problème.

Et si la sanction n'est pas le moyen le plus efficace pour éradiquer la délinquance et la violence, c'est par la prévention que les problèmes sécuritaires devraient être résolus, et ici justement, l'Éducation a un grand rôle à jouer en désignant l'école comme un éducateur délégué pour enseigner la morale, la probité, le respect des biens et des personnes, et en particulier le civisme.

8°/ Réforme territoriale

Ici également, François Hollande a voulu se distinguer une fois de plus, comme cela lui arrive assez fréquemment. En diminuant le nombre de régions, et donc en changeant la configuration de la France, le Chef de l'État considère sans doute qu'il laissera sa trace dans l'Histoire de la Nation. Attention ! Monsieur Hollande n'est pas si modeste que l'on pourrait le croire ! Il souhaite rester dans la postérité des présidents de la République et trôner parmi les grands hommes qui ont construit la démocratie et la République.

Hélas, je ne vais pas développer ici tous les inconvénients de la réforme des régions, tant ils sont assez nombreux. Mais ce que l'on peut déjà retenir, après l'étude de cette réforme (et sur ce point, les analyses sont nombreuses), c'est l'absence quasi effective de toute économie financière dans les budgets publics.

Et puis, à une époque où l'on met actuellement à l'honneur les cultures régionales, les disparitions de certaines régions sont une atteinte même à l'histoire intérieure de la France, nos régions représentant souvent à quelques délimitations près, nos anciennes provinces où s'expriment encore toutes nos coutumes et nos traditions.

En conclusion … Alors, quelles réformes ?

Aucune de celles ci-dessus évoquées ne pourra changer la vie des Français ni modifier la vision de la société. Et pourquoi, me dira-t-on ? Tout simplement, parce que ces réformes sont timides, incomplètes, mal étudiées et souvent peu applicables.

François Hollande fait toujours semblant, comme il le fait depuis le premier jour de son quinquennat : de vagues réformes faites pour démontrer (tant bien que mal) qu'il travaille avec acharnement pour changer la France, mais qui, au final, ne sont qu'un enfumage pour faire diversion.

Souvenir … Le dimanche 22 mai 2012 au meeting du Bourget, le candidat François Hollande déclarait tout haut et très fort : « mon véritable adversaire, c'est la finance ». Aujourd'hui, cette phrase s'est envolée, comme tant d'autres, et le Président Hollande ne cherche même plus de solution pour faire redémarrer l'économie, et par ailleurs pour endiguer le chômage.

François Hollande, fataliste ? Qui peut le dire ? La certitude que l'on peut ressentir chez le Chef de l'État, c'est l'espérance du « grand miracle » qui pourrait redonner vie à la France.

La conclusion de la conclusion

D'un côté, il existe des réformes sociales qui n'apportent rien de nouveau aux citoyens, car elles sont inutiles, incomplètes ou stériles.

De l'autre, on ne peut que constater l'absencetotale de réformes indispensables dans un premier temps, pour améliorer sensiblement le pouvoir d'achat des citoyens, et dans un second temps, pour combattre le chômage et favoriser la création d'emplois en milieu urbain comme en milieu rural.

C'est ainsi qu'avec ces méthodes propres au Parti socialiste, la République est désormais en péril. A force de vouloir réformer sans discernement dans le but évoqué de renforcer soi-disant les valeurs démocratiques, on met en danger le système républicain que rejettent d'ailleurs peu à peu une multitude de citoyens mécontents, si mécontents, faut-il le dire, qu'ils ne se déplacent même plus pour aller voter au moment des élections.

La porte est donc ouverte aux arrivistes, ceux qui ont toujours espéré s'approprier le pouvoir, mais uniquement jusqu'ici dans un rêve politique un peu fou.

Aujourd'hui, comme demain, leurs ambitions enfouies dans le passé, peuvent renaître enfin, et tous les espoirs leurs sont permis.

Bien évidemment, il s'agit en particulier de l'extrême droite qui jubile de voir le Parti socialiste complètement à la dérive, et l'UMP largement empêtrée dans des affaires de corruption dont elle ne se relèvera sans doute jamais.

Sans oublier non plus, dans un coin tranquille bien cachée au fin fond des banlieues, une poignée d'extrémistes issus de l'Islam radical qui espèrent bien faire flotter un jour leur propre drapeau sur le toit de l'Élysée.

Pierre Reynaud

www.la-revolution2014.fr

www.pierre-alain-reynaud.com

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