Quand les citoyens portent très haut la contestation, jusqu'à faire la révolution, il reste alors un grand espoir d'avenir pour la Nation. Par contre, lorsque ces mêmes citoyens n'ont plus la force et la volonté de réagir, le Pays risque à tout moment de s'effondrer, avec les dangers qu'une pareille situation comporte pour son destin : le chaos, la montée fulgurante des extrêmes et au final, une dictature provenant de mouvements internes ou de positions extérieures.
La France se meurt. Et le peuple, dans sa grande majorité, reste résigné ou indifférent. Il est vrai que les gens ne sont pas satisfaits de la situation économique, mais après tout, pour la plupart, ils continuent à vivre normalement, sans trop se priver, profitant des sorties, des vacances, des voyages et plus généralement, des nombreux loisirs existants. L'indignation est absente, bien que les médias dénoncent largement les graves problèmes qui détruisent l'économie et l'emploi.
À côté de ces français aisés et des français moyens, vivent beaucoup plus en marge, des citoyens pauvres dont le nombre augmente chaque année. Ce sont essentiellement des jeunes et des seniors et des familles monoparentales. En plein désarroi, murés dans le silence, il font partie de tous ces démunis qui souffrent de leur situation extrêmement précaire, mais qui, trop souvent, fatigués et dépressifs, n'ont plus la force de porter la contestation dans la rue.
L'insurrection naissante
Cependant, il existe une poignée de Français qui, consciente de la situation dramatique dans laquelle est plongée la Nation, se décide à manifester leur mécontentement . Nous retrouvons ces hommes et ces femmes indignés, quasiment révoltés, au sein même du Parti socialiste, dans ceux ou celles qui sont considérés comme les « frondeurs » du PS. Ce sont ces mêmes hommes et femmes qui se battent pour la démocratie et qui défendent les droits de chaque citoyen. Ce sont ces mêmes hommes et femmes qui n'hésitent pas à contrecarrer la politique de François Hollande et à contester certaines décisions prises par son gouvernement.
Aux côtés de ces républicains motivés et proches du peuple français, se manifestent aussi les écologistes qui, aujourd'hui, très déçus par les orientations à droite de Manuel Valls et de plusieurs de ses ministres, affichent un « divorce » clair avec le PS qu'ils avaient soutenu néanmoins jusqu'à ces derniers temps.
Mais, à l'exception de ces adversaires radicaux, l'opposition politique ne se manifeste guère, surtout du côté de l'UMP et même, si le FN se veut plus virulent, il n'est pas très critique envers un pouvoir qui ne contrôle plus rien.
Dans ce contexte, il est évident que François Hollande terminera son mandat jusqu'en 2017, et pour peu qu'il se reprenne dans les mois prochains, il est fort possible qu'il se représente alors et qu'il soit même réélu ! Certes, ce serait, mais en réalité parfaitement possible …
La France face aux autres pays
Voici quelques jours, lors d'un colloque à Paris, je me trouvais en discussion avec quelques observateurs étrangers, journalistes et économistes venus d'Allemagne, de Grande Bretagne, des Etats-Unis et d'Italie. Très objectifs dans leurs analyses et dans leurs commentaires, ils déclaraient tous, à l'unanimité, ne plus « reconnaître la France » depuis les élections présidentielles de 2007 ; une vision clairvoyante du paysage français que je partage volontiers, notre Pays sombrant dans la faillite, la corruption, le laxisme et même dans l'immoralité à tous les niveaux de la société.
Devant un tel désastre, comment doit-on réagir ? Faut-il se laisser enterrer par un système mondial qui écrase notre Nation ? Faut-il abandonner la France aux mains d'extrémistes ou d'une dictature militaire ? Faut-il la quitter pour d'autres cieux plus cléments et l'oublier définitivement ? Ou faut-il résister à tous ceux qui souhaitent voir la disparition de notre Pays, de ses valeurs, de son histoire et de ses traditions ?
Résistance - Indignation - Révolution
A titre personnel - et je ne suis pas le seul - je préfère pratiquer la résistance et donc, m'engager dans un combat pour sauver notre Patrie du cancer qui la ronge : un cancer qui va se généraliser, si nous sommes incapables de freiner son évolution.
Cette résistance est indispensable évidemment, si nous voulons changer les tristes horizons d'une France découragée depuis plusieurs années. Cette résistance, elle peut nous sauver et préserver nos enfants comme toutes les générations futures. Cette résistance, c'est un devoir de citoyen que de s'y rallier tout de suite. Cette résistance, c'est le salut de la République et de la démocratie. Cette résistance, c'est notre vie et l'avenir de tous …
Alors, comme le préconisait le grand Stéphane Hessel, indignez-vous et résistez ! Et si nos actions premières permettent alors de nous faire entendre et d'obtenir ainsi une avancée sociale, nous sommes prêts à soutenir le ou les projets sérieux que le gouvernement socialiste sera à même de proposer au peuple français.
Si, par contre, l'exécutif continue, comme il le fait depuis deux ans et demi, une politique de déni, la résistance citoyenne se tranformera en acte de rébellion suivi d'une révolution.
La RÉVOLUTION ? Oui, en pareil cas, elle devient nécessaire. Mais, que chacun se rassure. Cette révolution peut se faire sans violence dans les conditions suivantes : blocage de la Nation suivi d'un ultimatum intimant au président de la République et à son gouvernement un changement de politique radical.
L'intimation rédigée par un Comité représentatif du peuple (Comité de salut public) sera faite par ce dernier sous la forme d'un acte officiel exigeant du pouvoir en place un ensemble de réformes urgentes dont les bases ont été préalablement définies. Le Président et son gouvernement auront alors huit jours pour répondre et pour apporter leurs conclusions.
A l'expiration de ce délai, le Comité en question délibèrera à partir des réponses ou des non-réponses du gouvernement : si ce dernier accepte de prendre les dispositions nécessaires pour rétablir une situation tolérable avec notamment l'adoption des réformes proposées, le Comité de salut public se retirera de ses actions, tout en restant vigilant sur les engagements pris par ledit gouvernement. Si par contre, le Comité considère qu'il n'a pas obtenu les avancements attendus, il pourra demander au Parlement ou à l'une des deux chambres, d'engager la procédure de destitution du Chef de l'État et faire pression sur les parlementaires
pour obtenir un départ rapide.
En cas de destitution du président de la République, le Comité de salut public pourra organiser de concert avec la Chambre des députés et le Sénat, la mise en place d'un gouvernement provisoire, en attendant de nouvelles élections et, en toute éventualité, la modification ou le changement de la Constitution.
La Révolution pacifique
Cette idée de révolution est dénuée de violence car, en fait, elle ne s'identifie pas au renversement soudain du régime politique par des opposants trop souvent irrespectueux des principales règles démocratiques. Dans ce cas de figure, la révolution sera simplement une mise à l'écart d'un pouvoir politique considéré dangereux du fait de son incapacité notoire à gérer le pays. En évidence, il entraînera très certainement un profond bouleversement des opinions, des courants de pensée et peut-être aussi des institutions présentes ; comme il sera à l'origine d'une importante transformation de l'ordre social, moral et économique.
L'intérêt de la révolution pacifique a été souvent mis en avant par de grandes personnalités politiques de la planète. Ainsi, John Fitzgerald Kennedy ne disait-il pas : « A vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes ».
La France a besoin de cette révolution pacifique pour éviter le chaos annoncé. Seule, l'union de tous les citoyens pour reprendre en mains la République abandonnée, pourra sauver notre liberté, nos acquis et notr patrimoine intellectuel.
Les Français doivent comprendre que leur pays, au bord de l'abîme, risque de basculer un jour ou l'autre dans l'horreur. Car, jamais notre Nation ne s'est trouvée aussi menacée : de l'intérieur par des mouvements extrémistes, à droite comme à gauche ; de l'extérieur, par un Islam radical soutenu par certains émirats, prêt à installer une république islamique ; de l'extérieur aussi, par des pro-nazis qui attendent le moment opportun pour répandre les plus folles idéologies hitlériennes.
Le printemps des Citoyens
Ce nouveau printemps est en train de naître, un peu partout sur le territoire français : chez les salariés dans les usines, chez les agriculteurs dans les zones rurales, chez certains politiques au sein même de l'Assemblée nationale, chez les écologistes dans les mouvements de contestation comme celui du barrage de Sivens dans le Tarn, chez les artisans, les commerçants et les professions libérales, chez les retraités lassés de voir leur pension diminuer.
Le printemps des Citoyens qui doit rester impérativement apolitique, pourra tranformer la société d'aujourd'hui et apporter à chacun, la justice, l'égalité et la solidarité nationale.
Fort de ses valeurs démocratiques, il sera à l'origine d'une Révolution Bleu Blanc Rouge, d'une nouvelle Constitution, de l'abolition définitive de tous les privilèges, et évidemment, d'une Sixième République dont l'une des principales missions s'incrira dans la restitution du pouvoir au peuple français.
Pierre Reynaud
Essayiste-historien – Auteur de Révoltez-vous !