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Billet de blog 7 juin 2013

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Émission de C à vous du jeudi 6 juin, avec F. Barjot et F. Delapierre. Le sujet était l’agression de l’antifasciste Clément Méric.

F. B. a minimisé et excusé l’agression, en rejetant la faute sur le gouvernement.

F. B. La violence vient de la loi Taubira.

F. B. Ce jeune homme a provoqué.

On pourrait croire que je sélectionne les phrases, car par ailleurs elle condamne fermement l’agression, et ce à plusieurs reprises durant toute l’émission.

F. B. Nous avons été les premiers à séparer nos manifestations des gens d’extrême-droite.

En contradiction avec elle-même, on ne peut qu’en conclure qu’elle tient un double discours.

En effet, ce double-discours a deux aspects : d’un côté elle a condamné l’agression, de l’autre elle a insisté tout le long pour rejeter la violence sur la loi Taubira et le pouvoir.

L’animatrice. Mais vous comprenez que les premiers mouvements que vous ayez donné, aient donné le champ libre par la suite à ces gens [d’extrême-droite] ?

F. B. Certainement pas, la violence elle vient de la loi Taubira.

Ainsi, non seulement F. B. théorise la responsabilité du gouvernement dans l’agression, mais en plus, elle ose comparer une agression politique à une loi démocratiquement décidée. Elle est dans la confusion la plus totale, ce que le plateau va s’empresser de lui faire remarquer.

F. B. La violence vient du gouvernement qui n’a pas entendu un mouvement social…

Le Chroniqueur (la coupant). Vous ne pouvez pas dire ça madame.

F. B. … un mouvement social majeur […] qui veut simplement s’opposer à un changement de civilisation.

Le chroniqueur. La loi Taubira n’a tué personne. Vous ne pouvez pas dire ça.

F. B. La violence vient du simple fait qu’on a changé la filiation humaine.

Elle légitime donc la violence de l’agression fasciste. Pour elle, la loi Taubira n’est pas une loi démocratique et descendre dans la rue suffit à revenir sur un engagement de François Hollande que les Français (dont elle se réclame tout du long) ont démocratiquement élu. Ainsi, pour F. Barjot, s’il y a des groupes d’extrême droite violents, la raison en est que la loi Taubira est illégitime. Évidemment, elle fait d’elle-même le lien entre son mouvement et l’agression, sans que personne ne l’y pousse sur le plateau. Faute majeure que ce lien. Elle qui ne veut pas être amalgamée à l’extrême-droite, elle va pourtant ouvertement revendiquer le lien entre son mouvement et l’agression. Elle doit se rendre compte de son erreur face à la contestation qu’elle rencontre sur le plateau, et elle change de stratégie.

F. B. Je suis allé voir Manuel Valls. On les connaît ces gens [d’extrême-droite]. Pourquoi sont-ils encore là ? Pourquoi les a-t-on laissés approcher de nos manifestations. […] C’est un jeu délétère du pouvoir. La gauche a toujours fait ça de faire monter l’extrême-droite.

Elle revient donc à la rhétorique d’accusation du pouvoir, mais en évitant de mentionner la loi Taubira.

F. B. Ce jeune homme [antifa] a aussi provoqué […]

Sur le plateau. Les provocations verbales ne justifient pas la violence physique…

F. B. Je suis entièrement d’accord, merci, parce que moi je veux parler de la provocation verbale de M. Pierre Bergé […] alors voilà où elle est la violence, elle est là la violence.

Chassez le naturel… il revient au galop : finalement F. B. reviendra à sa stratégie première.

Le chroniqueur (citant Bergé). L’immonde Barjot avait promis du sang, le voilà qui éclabousse la démocratie et la République.

F. B.  J’ai dit “Hollande veut du sang, il en fera couler par sa faute”. […] Hollande exaspère les Français, la démocratie, […] c’est une attitude du pouvoir violent.

Ce sont quelques mots. Mais tout en faisant concis, ils sont d’une extrême gravité. F. B. théorise le renversement de la démocratie. Par inversion de valeur, la démocratie n’est plus ce qui a été décidé par l’ensemble du peuple Français lors d’élections légitimes, mais uniquement par une minorité. Et la violence est, selon elle, du fait du pouvoir élu plutôt que de ceux qui veulent installer un régime de terreur en France. F. B. s’enfonce seule, il suffit à ses contradicteurs de la relancer par des demandes d’explications pour qu’elle rajoute l’ignoble à l’horreur, acculée durant toute l’émission.

Vous pensez que j’exagère ? Pourtant :

F. B. À force de nier le nombre de manifestants, les pétitions […], et bien ça fait monter des groupuscules.

Ainsi donc, selon F. B. il faudrait satisfaire ses opinions illégitimes sous risque de voir apparaître des violences politiques. Cela a un nom. C’est une politique de la terreur : on impose des décisions politiques par la menace.

La pire chose à faire serait précisément de donner raison à la violence, de baisser la tête et d’accepter les revendications. Il faut que ces gens là sachent qu’ils seront poursuivis, que non seulement l’impunité n’existe pas, mais qu’ils n’obtiendront absolument aucune victoire politique avec leurs méthodes.

Je ne sais si F. B. est fasciste : elle prétend continuer son combat légalement et de façon républicaine. Ce qui est certain, c’est qu’elle a mis le doigt dans quelque chose qui la dépasse totalement (elle dit que plus personne ne contrôle le mouvement durant l’émission). Elle en est venu à tenir des positions contradictoires, jusqu’à sombrer dans le fascisme, sans même en avoir conscience, durant cette émission totalement surréaliste.

À voir : http://www.france5.fr/emissions/c-a-vous/videos

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