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Billet de blog 11 juin 2012

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Mélenchon a-t-il raté sa campagne ?

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Un cours billet et mon modeste sentiment sur la bataille FdG/FN, en tant que sympathisant, si les militants pouvaient donner leur avis ?

Beaucoup d’interprétations vont courir sur l’échec de M. Mélenchon, tout relatif qu’il soit puisqu’il progresse malgré la campagne de calomnie. Il y a de grands risques qu’on abandonne alors toute idée de combattre le FN. Il faut dire que ça arrange bien les deux partis dominants. Mais il ne faudrait pas jetter le bébé avec l’eau du bain.

En quoi consistait cette stratégie ? Deux points indissociables :

  • L’effet vampire, mettre la lumière sur ce qu’est réellement le FN, une entreprise de rediabolisation
  • Proposer un projet alternatif fort et crédible qui puisse trouver écho

Pourquoi la stratégie a échoué ? Sur le premier point, malheureusement la calomnie contre Mélenchon lui a coupé l’herbe sous les pieds en lui enlevant toute crédibilité sur ce sujet ; encore ce soir Kosciusko-morizet a dit qu’il était antisémite et qu’il considérait Cuba comme une démocratie ou encore que les communistes étaient des extrêmes alors qu’ils ont déjà participé à des gouvernements de gauche. La droite y trouve son propre avantage en justifiant par similitude que l’UMP se rapproche du FN. Quant au second point, il a totalement été occulté par les médias. Les plus paranos estimerons peut-être que c’était volontaire. Je n’en pense pas moins, mais je pense qu’il y a aussi un autre effet : on dit que les classes populaires n’entendent pas les discours construits, argumentés, trop instruits pour eux, bref, tout ce qui pue le mépris de classe. La réalité est beaucoup moins reluisante : ce discours n’est pas entendu par les médias, car un discours construit ne convient pas du tout au format télévisuel/radio, enchaînement d’interviews rapides ou d’extraits très courts autosuffisants, donc les bons mots, les piques contre les adversaires, etc. Bref, les médias demandent souvent un format court et simpliste, avec une légère tendance au message bidon appelé « élément de langage » répétition d’un mot creux. Le « changement », nouveau mot à la mode est un parfait exemple¹, tout change pour que rien ne change, alors soit les journalistes y contribuent consciemment et ce n’est pas très glorieux pour la profession, soit ils en sont inconscients et je peux leur renvoyer le mépris de classe dans la gueule car ce sont les premiers à s’imprégner d’un discours inepte et à le relayer. Oh ! je sais ce que mes contradicteurs vont me dire, en tant que sympathisant de Mélenchon, je commençerais déjà à rejeter la faute sur d’autres. Certainement. Mais il est tout autant certain qu’il va y avoir dans les jours qui viennent une véritable volonté de tout rejeter sur lui, tout autant irrationnelle.

¹ Et hop une petite pique à Mediapart : cf. titre du dernier édito de Plenel… À quand le prochain édito sur la normalité ?

Allez, dans quelques minutes petite séance de Calvi… Pour ceux qui ne connaîtraient pas le bonhomme http://www.acrimed.org/article3838.html (piiinaise, et dire que j’aimais bien C dans l’air avant ~2006/2007).

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