Il y a une chose dont il faut se méfier par dessus tout : c’est l’unanimisme. Les médias ont fait en sorte que toutes et tous réagissent de la même manière en affichant le slogan « Je suis Charlie », quelques heures à peine après l’attentat. C’est Orwellien ! La pression médiatique joue une fois de plus, mais dans des proportions inégalées, son rôle de « police de la pensée » traquant la moindre objection qui vaudra l’opprobre à son auteur.
En plus, ce « tous unis contre la terreur » tue tout esprit critique : tout le monde est invité à penser la même chose. On veut faire croire à l’unité de tous, classes sociales confondues, sensibilités politiques apaisées, convictions philosophiques et religieuses mises de côté. Comme l’explique la philosophe Marie-José Mondzain dans « Mediapart » : « … c’est une fausse universalité qui opère comme slogan de communication massifiante.
Nous ne sommes pas tous pareils face à cet événement. Certains vont tenter d’en tirer parti politiquement ; d’autres le vivront d’une façon purement primaire et affective, haineuse parfois ; enfin une minorité, que je souhaite voir devenir majoritaire, entend donc réfléchir aux causes véritables et profondes de cette situation. »
Espérons-le aussi !
Et les journaux établis entretiennent cette unanimiste émotion : quand Béatrice Delvaux, l’éditorialiste « en chef » du quotidien bruxellois « Le Soir » - un peu l’équivalent belge du « Monde » - écrit ce 8 janvier : « Des kalachnikovs contre des crayons. Faut-il que certains soient devenus fous pour tuer des hommes qui, pour dénoncer la connerie universelle, de tous bords, ont choisi de la moquer d’un trait sur une feuille de papier ? ». Elle n’a rien compris ! Ou plutôt, elle sait très bien ce qu’elle écrit : elle use de ce qu’on appelle désormais l’émocratie (1) qui exploite et attise la légitime émotion causée par l’assassinat de douze personnes à l’hebdomadaire satirique parisien « Charlie Hebdo ». Et cette émotion ne permet pas de comprendre ce qui pour la plupart est indicible. En outre, elle est accompagnée de propos mensongers : ce ne sont pas des fous qui ont tué les gens de « Charlie » et – ne les oublions pas – les deux policiers qui étaient chargés de les protéger. Ce sont des djihadistes bien entraînés et qui savaient ce qu’ils faisaient.

Qu'on le veuille ou non, ce sera un autre «Charlie» après le 7 janvier.
« De plus en plus, dans un contexte économique difficile et dans des conditions de concurrence exacerbées, les choix rédactionnels des grands médias sont dictés davantage par le "marketing éditorial" que par le souci de forger l'opinion sur des bases rationnelles. La valeur d'échange de l'information l'emporte sur sa valeur d'usage. Cela n'est pas sans conséquences parfois inquiétantes pour la démocratie même. » écrit Jean-Jacques Jespers.
L’exploitation médiatique de la tragédie de Charlie Hebdo illustre parfaitement cette thèse. Mais en plus de cette marchandisation, il y a l’exploitation politique.
Nous vivons dans le contexte économique de concurrence meurtrière qui oblige la presse à se marchandiser, en perdant ainsi son indépendance. En plus, les organes de presse majeurs sont tombés entre les mains des holdings, des fonds d’investissements, voire même des banques. Comment veut-on faire une presse d’opinion dans ces conditions ?

Jean-Jacques Jespers : un des meilleurs spécialistes des médias
Les sondages plus importants que douze morts
L’exploitation politique a été poussée à son paroxysme par François Hollande qui, au lieu de s’occuper d’organiser la traque des frères Kouachi et de diligenter l’enquête, a préféré courir vers les lieux de l’attentat avec son conseiller en communication et face aux caméras. Quelle occasion unique de redorer son blason terni par sa politique désastreuse ! Les sondages sont bien plus importants que douze morts ! Et puis, il saute sur l’occasion de la « manifestation républicaine » de ce dimanche 11 janvier pour inviter la plupart des chefs d’Etat à participer. Ainsi, il sera au moins pour quelques heures, le président du monde…

Flamby a décidément la poisse. on voit Luz, un des dessinateurs de Charlie Hebdo, qui ne peut s'empêcher d'éclater de rire, car le Président a été atteint par la fiente d'un pigeon lors de la marche du 11 janvier. Un des nombreux dégâts collatéraux...
Quand on voit défiler pour la « liberté d’expression » et « contre le terrorisme » des chefs d’Etat et de gouvernement, notamment une Merkel, un Rajoy, un Netanyahou et « son » ministre des affaires étrangères Lieberman, Bongo, Orban, Abadallah II de Jordanie, sans oublier Juncker, le président de la Commission européenne, c’est d’une indécence sans nom. Les dérives des pouvoirs « démocratiques » sont légion ces temps-ci : la participation évidente à la « surveillance globale » (2), le scandale financier de luxleaks, le dumping fiscal, les atteintes à la vie privée, les restrictions à la liberté de la presse et bien d’autres dérives sont monnaie courante.
La palme revient à Antonis Samaras, le Premier ministre conservateur renversé par le Parlement grec, qui a dit dans un discours à Chalkida: « Aujourd’hui à Paris, un massacre s’est produit avec au moins douze morts. Et ici certains encouragent encore davantage l’immigration illégale et promettent la naturalisation ». Et il attaque son adversaire Syriza sur la politique migratoire : « Le Syriza est sur une autre planète, il veut accorder massivement la nationalité, l’accès aux soins et à la couverture sociale à tous les immigrés illégaux. » Donc, il fait l’amalgame entre les attentats de Paris et l’immigration ! Cela n’a pas empêché Hollande de l’inviter à défendre les « valeurs républicaines ».

La marche des hypocrites !
En cette période de désenchantement, l’occasion était bien sûr trop belle de provoquer un électrochoc dans la population non seulement en France, mais dans toute l’Europe et même aux Etats-Unis. En plus de l’unité « retrouvée » des Français, c’est « l’Occident » avec la présence des « grands » de ce monde, qui se dresse à l’unisson contre l’obscurantisme islamique.
La colère populaire
Et il y a sans doute autre chose : l’horreur suscitée par cet attentat a provoqué un haut le cœur de dégoût au sein du peuple de France. La colère populaire est dangereuse pour le régime. Elle pourrait se muer en révolte non seulement contre les assassins, mais aussi contre la politique de régression sociale du pouvoir.
Aussi, alors que l’appel à manifester le 11 janvier a été initié dans ce qu’on appelle les réseaux sociaux, Hollande a eu l’astuce de le reprendre à son compte en y invitant aussi les chefs d’Etat et de gouvernement d’autres pays. Double objectif atteint : il a réussi à canaliser le mouvement populaire spontané – ainsi, ce mouvement ne représente plus, du moins pour le moment, un danger pour le régime – et à redorer son blason sur le plan international.
Quelle indécence ! Charlie Hebdo qui n’était plus lu que par quelques milliers de personnes, qui était en grande difficulté, s’affiche comme « le » journal « antisystème » avec des textes et des caricatures d’un esprit critique tel qu’ils ne laissaient aucune place à l’adhésion à un quelconque pouvoir. Enfin, pas tout à fait ! Tout n’a pas été rose chez Charlie dans le meilleur des mondes libertaires. Souvenons-nous du licenciement abusif de Siné par Philippe Val, alors directeur de Charlie Hebdo, parce qu’il aurait critiqué en termes « antisémites » le fils de Sarkozy. Val a été récompensé : il a intégré la direction de France Inter. Il s’est rapproché du pouvoir ! Cela a été fatal pour la crédibilité de Charlie Hebdo.
Et maintenant, le pouvoir exploite l’émotion légitime et suscite la peur. Cabu, Maris, Wolinski, Charb et les autres n’auraient certainement pas voulu ça – bien qu’il soit facile de faire parler les morts !

La manifestation républicaine qui a rassemblé près de quatre millions de personnes dans toute la France a été canalisée par le pouvoir. Pour combien de temps ?
Au secours, les fachos !
Aujourd’hui, toutes les bonnes âmes et Dieu sait si elles sont nombreuses, pleurent la liberté d’expression perdue. La veille, cependant, à Bruxelles, ces mêmes champions de cette liberté sacrée débattaient pour savoir s’il fallait ou non interdire Eric Zemmour de s’exprimer. Ah ! Je les entends parler ces beaux esprits : il n’y a aucune mesure entre le carnage de Charlie Hebdo et les élucubrations réactionnaires et racistoïdes de Zemmour ! Ah bon ! Donc, la liberté pour les uns et non pour les autres. Désolé, Messieurs Dames, la liberté d’expression est indivisible, ou elle n’est pas. De même, le fameux grand rassemblement « d’union nationale » n’a plus de sens au moment où les politiques – à qui la population n’a rien demandé – au lieu de la fermer, interdisent la présence de Marine Le Pen et de ses troupes du Front national, devenu suite à leur indécrottable stupidité, premier parti de France, et puis qui, devant l’énormité de leur démarche, font marche arrière, puis, rebelote ! lui signifient qu’elle n’est pas la bienvenue. Une telle valse hésitation est pathétique ! Et puis, quelle absurdité ! Marine Le Pen qui a lancé une dizaine de procès contre Charlie avec la ferme volonté de lui faire mordre la poussière, pleure la liberté d’expression perdue ! Au secours, les fachos ! Venez défendre les Lumières !

Marine Le Pen et l'ineffable Gilbert Collard manifestent dans le Gard le 11 janvier : Au secours, les fachos !
Et ce n’est pas tout. Derrière cette agitation médiatique, nous retrouvons aussi le fameux « choc des civilisations ». Qu’on le veuille ou non, les musulmans sont visés. On les appelle en des termes doucereux à se mobiliser contre le djihadisme.
Bien sûr, les musulmans ne sont pas responsables ! Qu’allez-vous chercher, là ? Mais ils sont un peu coupables. Et de tels propos s’appellent stigmatisation.
Le retour de Monsieur « Choc »
C’est évidemment le soi-disant « choc » entre le monde musulman et « l’Occident » qui est mis en avant, mais de manière hypocrite, afin de ne pas provoquer de heurts, du moins pour le moment. Ainsi, lisons le monument de duplicité de notre ami Bernard-Henri Lévy paru dans le « Monde » du 9 janvier sous le titre ronflant : « Le moment churchillien de la Ve République » : « A ceux d’entre nous, enfin, qui ont pour foi l’islam, il revient de clamer très haut, et en très grand nombre, leur refus de cette forme dévoyée de la passion théologico-politique. Les musulmans de France ne sont pas, comme on le dit trop, sommés de se justifier : ils sont – et c’est, là aussi, l’exact contraire – appelés à manifester leur fraternité avec leurs concitoyens massacrés et, ce faisant, à éradiquer une fois pour toutes le mensonge d’une communauté d’esprit entre leur dévotion et celle des massacreurs.
Ils ont la belle responsabilité, devant l’Histoire et devant eux-mêmes, de crier, à leur tour, le « not in our name » des musulmans britanniques conjurant l’amalgame avec les égorgeurs de James Foley : mais ils ont également celle, plus impérieuse encore, de décliner leur nom, leur vrai nom, de fils d’un islam de tolérance, de paix et de douceur. Il faut libérer l’islam de l’islamisme. Il faut dire et répéter qu’assassiner au nom de Dieu c’est faire de Dieu un assassin par procuration. Et l’on espère, non seulement des savants en religion tel l’imam de Drancy Chalghoumi, mais de l’immense foule de leurs fidèles, le courageux aggiornamento qui permettra d’énoncer enfin que le culte du sacré est, en démocratie, une atteinte à la liberté de pensée ; que les religions y sont, aux yeux de la loi, des régimes de croyance ni plus ni moins respectables que les idéologies profanes ; et que le droit d’en rire et d’en débattre est un droit de tous les hommes. »
Haro sur les musulmans
Donc, les musulmans de France et d’ailleurs sont invités à clamer leur rejet de l’islamisme radical et à manifester « leur fraternité » au nom d’une kyrielle de principes aussi confus que dénués de sens du genre « islam de tolérance, de paix et de douceur » - ce qui implique qu’il existe un islam intolérant et guerrier -. On se demande : pourquoi spécifiquement les musulmans ? Sont-ils implicitement solidaires des terroristes ? Après, il ne faudra pas pleurer si les frères Kouachi font des émules…
D’ailleurs, Mediapart observe ce 14 janvier : « Injonction leur [aux musulmans] a été faite soit de s’excuser, soit de se démarquer de l’horreur commise au nom de l’islam. Plusieurs lieux de culte ont été attaqués – des coups de feu ont été tirés contre une salle de prière à Port-la-Nouvelle dans l’Aude et à Saint-Juéry dans le Tarn, des grenades ont été lancées dans la cour de la mosquée des Sablons au Mans. Une explosion a eu lieu dans un snack près d’une mosquée à Villefranche-sur-Saône dans le Rhône. Plus d'une cinquantaine d'incidents au total ont été signalés selon l'Observatoire contre l'islamophobie du Conseil français du culte musulman (CFCM). »
Lisons ce qu’écrivait feu Cavanna, le fondateur de Charlie Hebdo dans un message testament intitulé « Lettre aux culs bénits » paru chez Albin Michel.
« Simplement, en cette veille d’un siècle que les ressasseurs de mots d’auteur pour salons et vernissages se plaisent à prédire « mystique », je m’adresse à vous, incroyants, et surtout à vous, enfants d’incroyants élevés à l’écart de ces mômeries et qui ne soupçonnez pas ce que peuvent être le frisson religieux, la tentation de la réponse automatique à tout, le délicieux abandon du doute inconfortable pour la certitude assénée, et, par-dessus tout, le rassurant conformisme. Dieu est à la mode. Raison de plus pour le laisser aux abrutis qui la suivent. […]
Un climat d'intolérance, de fanatisme, de dictature théocratique s'installe et fait tache d'huile. L'intégrisme musulman a donné le « la », mais d'autres extrémismes religieux piaffent et brûlent de suivre son exemple. Demain, catholiques, orthodoxes et autres variétés chrétiennes instaureront la terreur pieuse partout où ils dominent. Les Juifs en feront autant en Israël.
Il suffit pour cela que des groupes ultra-nationalistes, et donc s'appuyant sur les ultra-croyants, accèdent au pouvoir. Ce qui n'est nullement improbable, étant donné l'état de déliquescence accélérée des démocraties. Le vingt et unième siècle sera un siècle de persécutions et de bûchers. »

Cabu et François Cavanna à une époque où il était indispensable de se faire des illusions.
Ce texte me rappelle la discussion que j'ai eue avec Michel Warschawski en octobre dernier à Jérusalem. Je lui parlais du poids de plus en plus grand du religieux dans le conflit israélo-palestinien. Il me rétorqua qu'il pensait au contraire que le religieux est instrumentalisé dans les objectifs politiques des nationalistes des deux bords et particulièrement ceux des "colons" israéliens. A la réflexion, je pense qu'il avait raison. L'attentat du 7 janvier et le carnage de l’épicerie casher de la Porte de Vincennes n’ont la religion que comme prétexte. Elle est en fait un instrument de division des hommes et d'accomplissement d'objectifs politiques.
Karl Marx avait vu juste.
Cependant, le message religieux joue un rôle fondamental. On attribue à Karl Marx la fameuse sentence : « La religion est l’opium du peuple ». Il faut lire intégralement ce qu’il entend par là : « La misère religieuse est… l’expression de la misère réelle et aussi la protestation contre la misère réelle. La religion est le soupir de la créature accablée par le malheur, l’âme d’un monde sans cœur, de même qu’elle est l’esprit d’une situation sans esprit. C’est l’opium du peuple.

De temps à autre, il est bon de se rappeler ce que Karl Marx a exactement écrit
Pour que la religion soit supprimée en tant que bonheur illusoire du peuple, il faut exiger le bonheur réel du peuple. Exiger qu’il soit renoncé aux illusions concernant notre propre situation, c’est exiger qu’il soit renoncé à une situation qui a besoin d’illusions. La critique de la religion est donc, en germe, la critique de cette vallée de larmes, dont la religion est l’auréole. » (Contribution à la critique de la philosophie du droit de Hegel)
Karl Marx avait vu juste. La religion est « l’expression de la misère réelle et aussi la protestation contre la misère réelle ». Et c’est cela qui guide les tueurs en plus, bien entendu, de la manipulation dont ils font l’objet. La religion est en effet un instrument idéal pour asseoir un pouvoir totalitaire : elle ne supporte aucune critique et elle promet aux plus démunis un sort meilleur, bien entendu ailleurs dans le temps et dans l’espace. Et cela n’a rien à voir avec le fantasme débile des vierges qui attendent les djihadistes au paradis !
Dominique de Villepin, progressiste ?
Nous laisserons la conclusion à Dominique de Villepin qui analyse ces tragiques événements dans le « Monde » du 9 janvier. Il distingue trois ennemis à éliminer : le terrorisme, la peur et le rejet de l’autre.

Dominique de Villepin a souvent une vision progressiste du monde.
« Nous avons trois adversaires redoutables à affronter.
Il y a d’abord, le plus évident, les terroristes. Nous ne pouvons tolérer que des assassins de masse circulent encore dans le pays et que les apôtres de la haine sèment leurs paroles impunément. Tous les moyens de l’Etat de droit doivent être mis en œuvre pour les appréhender et les traduire en justice. (…)
Il y a un second ennemi, c’est la peur. Le sentiment d’une violence imprévisible, omniprésente et soudaine suscite un désir de sécurité qu’il sera impossible de combler. L’expérience nous l’enseigne, les attaques terroristes favorisent le renoncement aux valeurs démocratiques, le souci de notre sécurité nous disposant à sacrifier les libertés de tiers, chez nous ou à l’étranger. La spirale de défiance créée aux Etats-Unis par le Patriot Act et la légitimation durable de la torture ou des détentions illégales a aujourd’hui plongé ce pays dans la perte de repères moraux. (…)
Il y a un troisième ennemi aujourd’hui, c’est le rejet. Notre pays se crispe de jour en jour. Ses élites se tournent chaque jour davantage vers des discours de division et d’exclusion permettant tous les amalgames. L’Histoire nous enseigne que lorsque les digues sautent, le pays risque l’effondrement. Si nous aimantons la violence, c’est parce que nous sommes divisés, faibles, repliés sur nous-mêmes ; un pays blessé qui perd son sang. Les polémiques littéraires, les démagogies partisanes, nous montrent que l’enjeu n’est pas tant de nous sauver des autres, d’invasions ou de remplacements supposés, mais de nous sauver de nous-mêmes, de notre renoncement, de notre narcissisme du déclin, de notre tentation occidentaliste et suicidaire. »
On n’entend pas souvent ce genre de propos dans le monde progressiste.
Pierre Verhas
Notes
(1) Le néologisme « émocratie » a été inventé par Jean-Jacques Jespers, l’ancien journaliste de la RTBF et professeur à l’ULB. Il part du constat que le discours actuel est guidé par l’émotion au détriment de l’analyse des faits.
(2) On prétextera que cette surveillance « globale » est indispensable pour prévenir les actes terroristes. Souvenons-nous cependant les mises en garde d’Edward Snowden. En tout cas, elle n’a pas joué en ce qui concerne « Charlie Hebdo » et les attentats neutralisés l’ont été le plus souvent par des méthodes de surveillances classiques.