La crise du coronavirus va provoquer un endettement considérable des états de la zone euro.
Il y a debat pour savoir qui va assumer la charge de ces dettes.
Les pays du Sud considèrent que les pays du Nord sont favorisés par un euro sous-évalué et qu'il leur doivent la solidarité.
Les pays du Nord considèrent que leur situation favorable résulte de leur sérieux et de leurs efforts. Ils veulent que les règles de la zone euro s'appliquent et que les pays du Sud soient soumis à la rigueur budgétaire et éventuellement mis sous tutelle comme le prévoit le MES.
Le peuple allemand et ses dirigeants sont viscéralement hostiles à une monétisation de la dette susceptible de générer de l'inflation.
Pour les pays du Sud il est clair qu une nouvelle purge de réformes libérales ne sera pas acceptée et risque de provoquer des mouvements sociaux incontrôlables.
Il n'est pas à exclure que l'Allemagne décide de recouvrer sa souveraineté monétaire si les pays du Sud refusent d'appliquer les règles de la zone euro.
Actuellement de nombreuses analyses souvent intéressantes d'ailleurs traitent des différentes formules possibles de mutualisation ou de monétisation des dettes. Toutes supposent des modifications des règles actuelles de fonctionnement de la zone euro qui risquent de se heurter à un veto allemand.
Il semble que la sortie de l'euro soit un sujet tabou et n'est quasiment pas abordée par les économistes alors qu' elle n'est pas totalement à exclure.
Je lis toujours avec beaucoup d'intérêt les analyses de Romaric Godin et de Martine Orange.
Puis-je me permettre de leur suggérer de produire une réflexion sur les modalités de sortie de l'euro. Je les en remercie d'avance.