Les politiques, les généraux, se montrent rassurants.
Oui, l’Europe entre, comme disait Mitterrand, « dans une logique de guerre ».
Oui, Poutine est menaçant, mais même pas peur.
L’Europe, comme l’Ukraine, est prise entre l’enclume Poutine et le (complètement) marteau Trump qui, dans une réédition du pacte germano–soviétique redessinent les frontières.
Le parapluie américain de l’OTAN est devenu le parapluie bulgare dont le poison se distille dans nos veines.
Dans cette situation, que peut faire une Europe divisée, de plus en plus sous l’emprise néofasciste, soumise aux nationalismes exacerbés et aux invasions de fake news ?
L’ONU est plus morte que jamais, paralysée par un Conseil de sécurité où trônent les pires anti-démocraties, avec un coq gaulois qui fait du vent en battant des ailes.
Alors, en cas d’agression ?
On va envoyer notre bombinette pour en recevoir cent sur la gueule ?
En 1917 et en 1944 les États-Unis ne sont venus nous sauver la mise que parce que c’étaient leurs intérêts qu’ils défendaient.
Aujourd’hui, ils sont ouvertement notre ennemi. Du moins celui des populations.
Car ce qu’il faut comprendre, c’est le rôle de la cinquième colonne.
L’ennemi est à l’intérieur.
On ne peut soumettre un pays qu’en s’appuyant sur une forte collaboration.
Cette collaboration a été essentielle dès le milieu des années 30., en France comme dans tous les pays occupés. Elle était aussi prête en Grande Bretagne au cas où Hitler aurait réussi à l’envahir.
Elle montre son nez dans les milieux d’extrême droite, et surtout les milieux d’affaire, les Pinault et consorts qui ne cachent pas leur proximité avec Trump, les adorateurs de la dérégulation, de l’ « anti-wokisme », du nucléaire et du pétrole jusqu’à la dernière goutte, d’un pouvoir fort allant jusqu’à la dictature.
L’armée ne nous protègera pas, elle ne servira que de prétexte à un Poutine pour se dire, comme il l’a fait avec l’Ukraine, menacé, en état de légitime défense contre notre « agressivité ».
Les dépenses militaires et en particulier notre « dissuasion » nucléaire sont non seulement inutiles mais dangereuses. Elles ne font que renforcer la propagande de Poutine, la solidarité du troupeau de moutons autour du berger qui les vendra au boucher.
La seule véritable dissuasion serait un entrainement de la population tout entière, solidaire, à une défense active non-violente. Refus de toute collaboration, grève générale, sabotage, démoralisation de l’occupant. Une résistance armée n’aurait pour effet qu’attirer des spirales de représailles.
La France que nous nous préparons est, comme celle de 40, une immense majorité apathique soumise à une destruction de toutes les valeurs démocratiques sous la férule de ploutocrates faisant leurs affaires entre Washington, Moscou et Pékin.