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Billet de blog 13 janvier 2025

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Voeux de la Fédération PCF 92, discours du 11 janvier

L'écrivain américain James Baldwin disait : « les enfants sont toujours les nôtres, chacun d'entre eux, partout dans le monde ; et je commence à soupçonner que quiconque est incapable de le reconnaître peut être incapable de moralité. »

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Pour écrire ce discours cette année, je dois admettre que j'ai longuement hésité entre un discours politique solennel et une chronique à la Guillaume Meurice ou Pierre-Emmanuel Baré, sans en avoir bien sur le talent.

Il faut dire que l'actualité politique donne de la matière. Entre Macron, Bayrou et les commentateurs de plateaux experts en débit de conneries et bien d'autres, si « les guignols de l'info » existaient encore, ils n'auraient même plus besoin de marionnettes. Il suffit de tendre des micros.

Après la chute du gouvernement Barnier, les macronistes l'ont dit : « il faut qu'on s'ouvre. On doit entendre le message des français ». Résultat la veille du réveillon de Noël: Bayrou, Darmanin, Retailleau, Borne et Valls de nouveau au gouvernement !

Valls ? Franchement, ou ont-ils pu trouver un seul français souhaitant son retour ? Si la trahison avait un visage ce serait le sien.

Je dois me tenir à un discours solennel. Donc je ne citerai pas Jean-Noël cet auditeur de France inter qui a animé les fêtes de fin d'années en qualifiant en direct, en sa présence, Manuel Valls d'étron. Donc je ne le cite pas. Il y a parfois des petits plaisirs mesquins qu'il faut savoir apprécier par les temps qui courent.

Bayrou. J'ai 41 ans. J'étais enfant qu'il était déjà ministre. À deux reprises, ministre de l'éducation et ministre de la justice. Et avant cela, député, député européen, conseiller départemental, Président de conseil départemental, maire, triple candidat à l'élection présidentielle et enfin haut commissaire au plan.

Je ne pourrais pas finir cet entame sans évoquer le maître. Le maestro. Le champion toute catégorie, Emmanuel Macron. Lui il y a été à Mayotte. Après avoir été à Haïti dire aux Haïtiens, je cite : « qu'ils étaient complètement cons », il a fait la leçon aux habitants de Mayotte : « si c'était pas la France, vous seriez 10 000 fois plus dans la merde ! ».  Jean Dujardin aurait même dit à son entourage : « le salaud, il m'a piqué mon rôle pour le prochain OSS 117 ». Dernière en date, face au corps diplomatique il commente l’éviction de la présence française au Sénégal et au Tchad avec ses mots : "Je crois qu'on a oublié de nous dire "merci".  Ce n'est pas grave, ça viendra avec le temps. L'ingratitude, je suis bien placé pour le savoir, c'est une maladie non transmissible à l'homme ». Les descendants des tirailleurs sénégalais ont en effet appréciés cette leçon de l'ancienne puissance coloniale, qui, c'est bien connu, a fait preuve d'une énorme gratitude envers eux en les sacrifiant puis en ne leur rendant jamais les honneurs attendus.

Pour eux, il ne s'agit pas de nous faire rire. Ils sont très sérieux. Et que cela traduit il ? Certes un profond niveau de déconnexion avec les aspirations majoritaires des français. Mais surtout un mépris profond de la bourgeoisie pour le peuple, la démocratie et nos institutions. Ils sont prêts à tout pour conserver leurs privilèges de classe.

D'ailleurs je pense que nous ne dénonçons pas assez la gravité du hold-up électoral depuis juin dernier que je qualifie de coup d'état bourgeois. Sur les plateaux télé et parfois même dans le corps militant à gauche, nous entendons dire « il faut arrêter, le NFP n'a pas gagné les élections législatives, il n'a pas de majorité ». Si le NFP à gagné. Il est arrivé en tête. Et c'est à la coalition arrivée en tête que revient la fonction de premier ministre et de composer un gouvernement. Mais non, nous ne sommes pas pour autant majoritaire à l'Assemblée Nationale.

Et l'on peut disserter longtemps sur les interprétations de la Constitution. Ce qui est sur c'est que à aucun moment elle ne prévoit cette forfaiture : que les perdants d'un scrutin gouvernent le pays !

Et pour ma part, et j'ouvre la une polémique, j'ai l'intime conviction qu'en ces temps de brouillard idéologique et de perte de repères politiques, nous devrions réaffirmer des principes simples mais essentiels : il n'y a rien à négocier avec les bourreaux de la démocratie.

Le respect du suffrage universel et de la souveraineté populaire ne sont pas négociables. Ils fondent notre nation et prennent racines dans le grand élan révolutionnaire de 1789.

J'évoquai le brouillage des repères idéologiques et je dois dire qu'il atteint un paroxysme avec le traitement médiatique du décès de Jean-Marie Le Pen. Les chaînes d'informations ont même interrompu les hommages à la rédaction de Charlie hebdo décimée par les terroristes djihadistes pour traiter cette information.

Il y a 10 ans, dans cette même salle, nous avions transformé nos vœux en moment d'hommage et de recueillement. Deux semaines plus tard, nous tenions un Conseil Départemental. Je me suis replongé dans le rapport de l'époque. Nous disions :

« Plus de deux semaines après les terribles assassinats, nous avons encore du mal à mesurer l’étendue de l’onde de choc dans notre société. Comme un séisme, il y a l’épicentre et les répliques. Ces assassinats, par leurs cibles, leurs auteurs, leurs revendications, jettent un coup de projecteur glacial sur l’état de notre société et l’ampleur de ses fractures. Ce qui nous bouscule, c’est que les trois ignobles assassins ne viennent pas d’ailleurs, mais d’ici, de nos quartiers. Ils ont commis ces actes au nom du Djihad, mais ils sont avant tout un produit de nos sociétés capitalistes. L’entreprise de division est à nouveau à l’œuvre et les capitalistes s’empressent déjà de se saisir de ces événements pour relancer le thème de la guerre des civilisations, fabriquer des boucs émissaires, multiplier les lois liberticides et d’exceptions. L’élan populaire gigantesque qui a suivi les attentats a réaffirmé avec force que nous voulons être un peuple libre, qui ne cédera pas à la terreur. Que nous étions viscéralement attachés à la liberté d’expression et au principe de laïcité. C’était indispensable. Nous ajoutions :

« Appeler à ne pas transiger avec le principe de laïcité, c’est fondamental. Ne rien céder sur la liberté d’expression aussi. Mais Il n’y aura pas de sortie de crise durable et de solutions aux affrontements identitaires sans égalité et démocratie réelle, pour conquérir la République véritable de demain, une République commune. C’est sur ce terreau fertile d’une République qui divise, sur fond de misère sociale saupoudré de discours sur le choc des civilisations, que pousse l’intégrisme religieux. Affirmons d’abord comme le faisaient Cabu, Charb, Tignous, Honoré et Wolinsky que les fidèles des religions ne peuvent être confondus avec leurs délinquants.»

10 ans après, voyons où nous en sommes. Indéniablement la classe dominante a pris une longueur d'avance pour fracturer la société la où nous vouons la rassembler.

Patrick Le Hyaric le rappelait dans son dernier article : « Quand des responsables de l’État qualifient « d’outrances » ou de « polémiques » des propos qui ont valu à Le Pen une vingtaine de condamnations judiciaires pour incitation à la haine raciale ou pour contestation de crimes contre l’humanité, on s'étouffe. Par quelle amnésie magique et obscurantiste, président de la République, Premier ministre, ministres et dirigeants de droite peuvent ils transformer un tortionnaire colonialiste, un raciste antisémite et islamophobe, homophobe, anticommuniste et négationniste tantôt en « une figure de la vie politique », tantôt en homme qui « a marqué son époque », ou encore, comme l’écrit l’Élysée en « figure historique dont le rôle dans la vie publique de notre pays pendant près de soixante-dix ans relève désormais du jugement de l’histoire ».

"La contamination prend une telle ampleur qu’on a pu entendre des commentateurs classés à gauche expliquer que Le Pen aurait été un visionnaire en lui « reconn[aissant] une intuition sur l’immigration » notamment. On nous vend la vieille thèse selon laquelle « il y a un problème avec l’immigration » comme le serinent le RN et la droite. Or le milliardaire de Montretout n’a toujours été qu’un souffleur de haine et de division dans un pays construit de mille strates de migrations honnies par ce nostalgique de l’Algérie française. L’histoire de la France, notre société, a été forgée de grands élans de solidarité, d’hospitalité et de fraternité – et de luttes sociales puissantes que Le Pen a toujours combattues avec rage."

Selon ces mêmes commentateurs, les vraies antisémites ne seraient plus à l’extrême droite mais dans la gauche qui soutien la Palestine. Voyez donc ou nous en sommes ! Aujourd’hui se mobiliser pour l’application du droit international et le droit pour les palestiniens à vivre dans un état libéré de la colonisation, serait antisémite. Par contre Le Pen qui qualifiait la Shoah de détail de l'histoire serait juste un excès de langage mais pas de l'antisémitisme.

Permettez moi à ce sujet de dire quelques mots sur la situation à Gaza qui continue d'agoniser dans l'indifférence générale. Ce jeudi 9 janvier, la revue « The Lancet » estime que le nombre réel de Gazaouis morts à cause des bombardements et des exactions de l’armée israélienne est sous-estimé d'environ 40 % par rapport aux chiffres diffusés.

La bande de Gaza n’est désormais qu’un gigantesque cimetière. Le nombre probable de tués estimé par la revue britannique est donc de 64 260 morts jusqu’à cette date mais le Bilan réel devrait être encore supérieur à ces estimations.  Cette étude remet en cause les déclarations du gouvernement israéliens et de son armée – mais aussi d’une grande partie de la presse, notamment française – qui n’ont cessé de mettre en doute la crédibilité des chiffres diffusés par le ministère de la Santé de Gaza.  Amnesty International et de nombreux experts des Nations Unies ont dénoncé les méthodes d’Israël « conformes aux caractéristiques d’un génocide ». Car il faut dire les termes : quiconque en France parmi tous les soutiens au régime de Netanyahou parle encore de soutien inconditionnel ou de droit à se défendre exerce de fait l'apologie d'un massacre en temps réel. Ce n'est pas dans les livre d'histoire, ce n'est pas dans le passé, c'est là sous nos yeux. Ceux la devraient se consacrer à un examen de conscience.

Au cours des sept premiers jours de l’année 2025, au moins 74 enfants ont été tués dans la bande de Gaza. Au mois de mars dernier, le nombre d’enfants présumés tués en seulement quatre mois à Gaza, était déjà plus élevé que le nombre d’enfants tués en quatre ans dans l’ensemble des conflits à travers le monde. Selon la directrice Générale du l'Unicef, «  Pour les enfants de Gaza, la nouvelle année a apporté davantage encore de morts et de souffrances en raison des attaques, des privations et de l’exposition croissante au froid » « Un cessez-le-feu est attendu depuis longtemps. Trop d’enfants ont été tués ou ont perdu des êtres chers en ce tragique début d’année ». Avec plus d’un million d’enfants vivant dans des tentes de fortune et de nombreuses familles déplacées ils sont confrontés à des risques extrêmes. Les quelques hôpitaux encore opérationnels sont débordés.  En raison de la destruction des infrastructures civiles, les familles peinent à accéder aux produits de première nécessité, notamment à la nourriture, à l’eau potable, à l’assainissement et aux soins de santé.  L’hôpital Kamal Adwan, qui était le seul établissement médical opérationnel et le seul hôpital du nord de Gaza doté d’une unité pédiatrique, ne fonctionne plus depuis un raid mené à la fin du mois dernier.

L'écrivain américain James Baldwin disait : « les enfants sont toujours les nôtres, chacun d'entre eux, partout dans le monde ; et je commence à soupçonner que quiconque est incapable de le reconnaître peut être incapable de moralité. »

Pour notre part nous n'avons pas d'indignation à géométrie variable. Nous nous élèverons toujours contre toutes sortes de massacres, notamment ceux qui concernent les enfants du monde indistinctement de leurs origines, qu'ils soient palestiniens ou israéliens.

Alors assez des procès en antisémitisme factices qui ne visent qu'à criminaliser la solidarité et dissimuler cette réalité. Assez des hésitations, des atermoiements pour justifier nos hésitations à signer des appels à manifester. Et je le dis, assez de cette petite musique que j'entends aussi parfois dans nos rangs qui consiste à dire que la France insoumise serait solidaire avec la Palestine par électoralisme. C'est notre humanité commune, la fraternité humaine qui est en jeu. Et quiconque la défend, peu importe ses motivations est et sera mon ou ma camarade de combat.

Et j'ai eu l'occasion de le dire dans nos débats internes. Qui parmi nous aurait idée de dire que lorsque nos maires font de Marwan Barghouti ou de Salah Hamouri les citoyens d'honneur de nos villes cela serait de l'électoralisme ou pire du « communautarisme » ? Qui aurait idée de dire cela de notre grande bataille à l'époque pour la libération de Nelson Mandela ou le soutien historique du PCF aux luttes décoloniales ?

Je crois que nous avons bien d'autres débats à mener avec les autres forces du NFP pour ne pas reprendre les arguments de la classe dominante visant à les criminaliser. Car à travers eux, ce sont nos combats communs et ceux dont les communistes ont été historiquement les porteurs, qui sont visés. Renouons au contraire avec la grande culture internationaliste qui à forgé l'identité du PCF.

Enfin, il y à un autre scandale dont nous n'entendons presque jamais parler : la presse est depuis le 7 octobre 2023 toujours interdite de tout accès à la bande de Gaza par Israël. Un génocide à huis clos contre lequel les journalistes palestiniens payent le plus lourd tribu : plus de 100 ont été assassinés depuis le 7 octobre. Voila ce que nos dirigeants occidentaux appellent la seule démocratie du Proche-Orient. Et quelle est la réponse des autorités française promise aux auteurs de ce Génocide ? L'immunité. Elle a été promise à Netanyahou le 27 novembre dernier par le Quai d'Orsay en dépit du mandat d'arrêt émis par la Cour pénale internationale. Pire, aux États-Unis, un projet de loi, adopté à une large majorité jeudi 9 janvier, vise à sanctionner la CPI en représailles à ses mandats d’arrêt. Voilà une autre bataille qui s'ouvre afin de faire respecter le droit international.

Je vous rassure, j'en arrive à la dernière partie.

Rafael Corréa, l’ancien Président de l’Équateur disait :  « Nous ne vivons pas une époque de changements mais un changement d'époque ».  Oui, les basculements idéologiques en cours et les nouvelles configurations internationales l'attestent. Dans la guerre économique internationale avec la Russie, la Chine, les BRICS qui remettent en cause la prééminence du dollar, la toute puissance occidentale vacille. C'est pourquoi ils cherchent à enfermer le monde dans la guerre des civilisations pour justifier leurs politiques impérialistes. La figure de l'ennemi soviétique étant tombée avec le mur, il fabrique un nouvel ennemi international, les pays musulmans qui menaceraient l’identité des pays occidentaux. Une identité fantasmée, fictive et figée mais qui serait en péril, assiégée et menacée. C'est désormais dans ce contexte qu'il nous faut appréhender la bataille idéologique en cours. On ne comprend pas par exemple la récente pseudo conversion de l’extrême droite à la dénonciation de l'antisémitisme, si on ne la replace pas dans ce concept des guerre des civilisations. Pour la bourgeoisie il s'agit d'effacer le conflit de classe qui s'exacerbe par la guerre identitaire entre une prétendue civilisation judéo-chrétienne et un ennemi musulman.

La fasciation de la bourgeoisie, c'est aussi le brouillage permanent et le renversement des valeurs. Le mensonge, la promotion des « réalités alternatives » en sont les armes : la lutte contre le dérèglement climatique devient la « dictature de la norme », les combats pour les droits des minorités se transforment en « essentialisme radical », les mobilisations pour les droits sociaux sont repeintes en « rassemblement de privilégiés », la solidarité avec le peuple palestinien « une provocation antisémite ».

Pardon d'avoir été long sur ces sujets mais je crois que nous devons bien les apprécier. Les défis sont immenses mais les résistances nombreuses. Toutes nos prochaines batailles politiques décidé à la conférence nationale doivent être à ce niveau de combat idéologique.

Pour finir, je veux citer le regretté Lucien Sève : « la dialectique, c'est la maîtrise logique des contradictions pour tendre à leur dépassement ». Nous sommes au cœur de ces contradictions. Le coup d'état de macron acte la putréfaction des institutions de la 5ème République que les communistes ont toujours combattu. Une brèche s'ouvre pour refonder une nouvelle République sociale et démocratique. Comme le disait le philosophe, il y la paille des mots et le grain des choses. La nouvelle cure d'austérité qui se prépare avec le prochain budget va entrer en contradiction avec l'hyperconcentration des richesses. Rappelez vous cet été. Le magazine Forbes publiait son classement des fortunes mondiales, où l'on apprenait que désormais la fortune des 500 plus riches français dépasse 1200 milliards d'euros. Bernard Arnaud, à lui seul possède 185 milliards d'euros. On pourrait avec cette somme, quadrupler le budget de l’hôpital public au moment il n'arrive plus à faire face à l'épidémie de grippe, ou distribuer un chèque de 3500 euros à chaque Français-e.

Quelques mots pour finir sur le NFP. La lutte idéologique féroce à laquelle nous assistons est aussi une contre offensive à ces contradictions de classe qui s'aiguisent et qui explique en partie la formidable dynamique de juin dernier pour le NFP. En ce moment, les polémiques en son sein fusent. Différentes tactiques s'opposent : Attente hypothétique d'une destitution du Président de la République d'un coté et négociations sans lendemain de l'autre. Des négociations qui ressemblent d'ailleurs de plus en plus à une capitulation, puisque plusieurs responsables du PS ouvrent la voie à la retraite par point, rejeté par le mouvement social en 2019. Or, entre l'attente d'une destitution du Président et les négociations de sommets, il y a une à une grande absence : la mobilisation populaire. C'est la troisième voie que peut incarner le PCF.

Les états généraux de la gauche décidé à la conférence nationale doivent être utile à cela. Pas uniquement des lieux de débats, mais aussi une démarche utile à l'action collective. L'heure devrait être partout à des meetings communs dans toutes les villes, des réunions publiques, des expressions unitaires, à une grande ébullition militante pour appeler l'ensemble des travailleurs à rejoindre des comités de défense de la démocratie et de construction de la prise de pouvoir.

Vive le Parti communiste français, vive le nouveau front populaire et vive la France révolutionnaire !

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