Pierro Juillot

Technicien dessinateur/ Chômeur. Dit aussi Pierro Sanslalune.

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Billet de blog 2 décembre 2012

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Le COURAGE d'une COLERE !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

S'il me faut justifier l'explosion de cette colère, et qu'il soit entendu que ce n'est pas une complainte..., alors je vais m'y employer, moi le sans emploi. Cette irritation, restant tellement sourde malgré le partage qu'elle porte..., en est sa justification profonde. Obstruée tel un écho lointain s'enfuyant dans le brouhaha du bombardement des informations faisant une certaine actualité lissée aux oreilles de soit disant responsables du « tout »..., comme à celles d'une population engourdie et assourdie par le froid peut être...(?) et l'ankylose auditive..., elle est échangée mais aussi dissolue dans ce fatras médiatisé. Alors, je voudrais rappeler un fait. Sans faire de cours d'histoire, j'en ai pas l'ambition et encore moins les moyens intellectuels..., rappelons nous simplement que tous les acquis sociaux formant nos protections sociales, et pour une part, nos services publics..., sont issus de luttes sanglantes parfois, de combats chèrement payés par une partie de la population, et surtout d'un courage démesuré. C'est par la fusion du cœur à l'esprit lorsque des circonstances dramatiques s'y sont prêtées, tant due à une solidarité mobilisatrice, qu'à celles d'individus solitaires, de familles, d'hommes comme de femmes ayant acceptés des lourds sacrifices nécessaires, qu'elle est devenu genèse d'avancée de nos civilisations.

Alors que la solidarité s'est forgée dans l'ambition commune d'obtenir des nouveaux droits dans le travail qui se voyait de plus en plus pénible dans le temps et l'action, et de moins en moins rémunéré pour faire simple, les sacrifices personnels de familles impactées par ce manque à gagner induit par des longues grèves généralisées, des longues périodes de chômages et de misère, etc..., ont été étonnamment salvatrices... Ce sauvetage, nous le payons cher aujourd'hui, mais pas pour ces humains dit "assistés" rejoignant les luttes..., c'est juste pour sauver une monnaie, qu'ils n'ont pas d'ailleurs. Pourtant, cette cause humanitaire, celle de la solidarité est un « boosteur » phénoménale. Rien qu'a voir la multiplication des appels aux dons divers , et sa récolte, sous l'égide de solidarités d’État évanescentes, nous voyons aujourd'hui une distorsion flagrante entre le rôle de l'un, commun normalement, et celui des autres s'individualisant sous des culpabilités sans cesse renvoyées.... Ces individualités formant des assemblages disparates desfois, ces solitudes réconciliées ont compris, en leur temps et de tout temps, que l'intérêt général des combats syndicalisés, collectivisé, dans des mouvements unifiés contre un patronat comme ces "États" connivents inflexibles et autistes, était la loi du nombre. Les plus "forts", si peu nombreux, demandant toujours plus à ceux et celles qu'en avaient toujours moins, et ce malgré leur multitude, ont exacerbé inévitablement, et tout le temps, la colère des opprimés.

En dépassant leurs craintes des lendemains répressifs qu'on leur promettait..., ces derniers ont perpétuellement entrevu la dernière lueur d'espoir, qu'était aussi la seule issue possible..., dans le fait de généraliser, de mutualiser leurs intérêts si variés, en un objectif simplifié et à long terme, pour aboutir à une certaine stabilité. Parce qu'une force incommensurable, incontrôlable par moment, voir inimaginable pour certains responsables du « tout », à toutes époques, s'était dégagée de leurs rassemblements d'ouvriers-ères, de travailleurs-euses, de retaités-es, de jeunes et étudiants-es comme de lycéens-nes, de chômeuses-eurs et de pauvres maintenant et à d'autres moments et d'autres lieux, à chaque fois des spirales vertueuses ont été lancées. Ces uns et unes aux parcours si différents, formant un "tout", s'assemblant en foule devenant compactes, se voyant toujours plus grandes au fur et à mesure que leurs attentes devenaient plus fortes et nombreuses..., ont compris leur poids et leurs leviers. C'est lorsqu'elles s'harmonisaient autour de grandes lignes directrices, pour façonner une osmose de leurs aspirations personnelles fusionnées, cumulées, et synthétisées sous des slogans et actions quelques fois violentes, qu'elles se sont structurées en politiques, pour exprimer leurs colères en en faisant des lois et droits, pour transformer ces refus des réprimandes de toutes sortes contredisant un devoir d'équilibre bafoué...

C'est la somme du genre humain désespéré qui a su gagner, en toutes circonstances, ces acquis sociaux qu'on voudrait encore nous rogner aujourd'hui. Ces faits sont présents dans toute l'histoire de l'humanité, et partout où les tyrannies, anciennes ou modernes, travesties quelque fois sous le mot de démocratie, se sont exercées. Comme toujours, c'est au seul profit de richesses et de pouvoirs que pour certains-es qu'elles se sont répandues à l'encontre de l'intérêt d'un et des peuples quel-qu’ils soient. Parce que ces richesses et ces pouvoirs ne s'octroyaient que sur leurs exploitations dans tous les sens du terme, la violence comme ultime limite, dans toutes ses formes, a malheureusement été la seule et dernière alternative possible. La résignation n'est pas innée à la condition humaine, même si celle ci se dévoie par des moyens modernes de communications et de gouvernances, pour la maquiller en faux semblant de bien vivre et bien être médiatisé. Et comme toujours, lorsque les exactions injustes et méprisables conduisant le peuple à en accepter toujours plus et sans rien dire en plus..., sans autre espoir que peut être demain..., si tout va mieux..., des limites se sont vues franchies. Quand de surcroît, à chaque occasion, des sacrifices à sens unique ont été brandit en seule alternative insupportable..., les réactions ne se sont jamais fait attendre...! Alors pour conclure, en revenant d'une manifestation sur Bordeaux contre le chômage et la précarité instigués maintenant sous un programme de rigueur socialiste..., je voudrais livrer mon interprétation du courage..., vécu avec plus d'une centaine de personnes hier, pour la partager peut être... !

Le courage, en tant que fin en soi..., est une vertu qui coûte plus cher à ceux et celles n'en n'ayant pas les moyens et le trouvant quand même pour avancer..., plutôt qu'à d'autres pensant que seul l'argent peut l'acheter. Il n'est plus noble cause, plus grand courage, que celui de sacrifier ce peu qui nous coûte le plus..., quand d'autres usent d'artifices coûteux pour prouver le leur...!

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