Pierro Juillot

Technicien dessinateur/ Chômeur. Dit aussi Pierro Sanslalune.

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Billet de blog 29 juin 2012

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Le silence d'une bulle !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le temps est beau ce matin. Il fait doux, ici dans cette campagne à cette heure matinale. Le jardin est bariolé de couleurs plus chatoyantes les unes que les autres. Et lorsque vous vous y attardez un peu, en vous promenant, cette variété d'expression, de différenciation des formes, de pluralité de la vie du règne végétal, vous titille les sens par la délicatesse de leur essence parfumée... ! Tout cela devrait me réjouir, et y parvient fugacement par ailleurs. Mais un sentiment diffus, lourd et encombrant, surcharge et tarabuste mon esprit déjà bien trop tiraillé. « Je n'aurais pas du entendre ces paroles... ! » me dis je, comme pour répondre à ce moi même inquiet. Mais c'est fait..., et je tiens justement à tout entendre pour mieux comprendre pourquoi ce sentiment accablant cette conscience éveillée, pèse un peu plus chaque jour et en arrive à prendre toute la place de cette merveilleuse réalité florale saisonnière devant m’apaiser.

Ces mots formant des phrases..., je les ai entendus sur cette fenêtre d'un monde nous assénant en continu, une réalité de plus en plus virtualisée. J'aime pour m'informer, zapper sur certaines de ces formes d'expression, déclinant une image symbolisant l'abstrait, qui nous offrent à voir et à penser cette réalité prémachée... ! Ce n'était pas la première de celle ci..., la plus regardée à les écouter, ces icônes lissées et maculées, tournant en boucle des événements journaliers... ! C'était donc celle qui suit... ! C'était à sept heures quarante cinq, lorsque qu'un personnage arborant fièrement et certainement par provocation une écharpe rouge, que j’appellerai « le valet », interrogea un autre personnage, que je nommerai, « le grand de titre », non moins illustre, en charge, lui aussi, de s'occuper de ce qui manque à plus en plus de personnes, dans notre vraie réalité, pour continuer à avancer. Je pense que vous vous doutez que je parle de cette chose, qui à une certaine époque, quand on l'avait accompli après une longue journée harassante, que l'on franchissait le seuil de notre domicile familial, nous donnait un ressenti de satisfaction, de bien être. Cette envie de vous dire « je l'ai bien fait ». Parce que l'on savait aussi que cette chose indispensable nous permettait d'avoir cette fierté de pouvoir nourrir ceux qui dépendent de vous... ! Je ne parle pas du fruit que ce moment obligatoire vous permet de récolter maigrement parce qu'il disparaît petit à petit, pour trop de gens maintenant, ... ! Mais je parle de ce qui a inspiré certains, en y prêtant ce terme sentimental, à une tout autre époque, ce symbole d'affection..., le mot d'amour... !

Cette honorable personne, le grand de titre, de part sa fonction de responsable en charge d'une partie de nos vies de contributeur de notre vouloir bien vivre ensemble, a répondu à la question de ce valet rougeoyant son pseudo panache, dans des termes..., qui m'ont frottement heurté. Je ne parle pas de la forme, qui n'est qu'une parade à laquelle beaucoup d'entre nous sommes maintenant habitués, quoique cela mériterait aussi d'être discuté.., mais je veux m'expliquer sur le fond. En substance..., et en réponse aux propos de la veille, d'un homme, que je surnomme « le courage », se voulant défendre l'humain d'abord, qui..., parlant d'un fameux coup de pouce..., avait déclaré qu'il ne suffirait pas pour acheter cette mie quotidienne, ce morceau de fruit, pour substanter ces ventres décharnés... ! Ce Monsieur au grand titre honorifique a pirouetté, en bottant en touche, en proférant que le calcul de ce coup de pied ne devait pas être vu de la sorte mais devrait être observé à l'échelle d'un autre temps... ! Celui de la fin de l'année, celui d'un cumul sur toute cette année... ! Mais en faisant cela, qui..., il faut en convenir..., n'est pas une évidence à expliquer aux bouches affamées en pleine croissance.., elles aussi..., ce n'est même pas une miche par jour que ce coup dans l'estomac, encaisse au bout du compte de cette fameuse année..., la bas... ! Puis..., peut être que ce personnage, maintenant responsable de son grand titre..., sous forme déclarative..., pourra venir expliquer à ces foyers démunis de l'essentiel..., comment projeter..., que dis je..., engranger ces miettes à la fin de cette année lorsqu'ils n'ont même pas de quoi tenir jusqu'à la moité d'un seul mois de dur labeur... ? Ces croûtons desséchés auront un goût bien amère, dans ce bouillon fait d'une eau de pluie récupérée de toute part... ! Parce que lorsque l'eau de leur robinet , ne coulera plus, du fait d'une coupure de moyen de pouvoir se l'offrir..., seule la pluie inondant les caniveaux suffira à ce peuple qui doit accepter cette aumône... !

Ahhh... ! Mais qu'il est difficile d'équilibrer cette balance virtuelle des désirs individuels de ce monde bien réel. D'un coté..., on a quelques personnes appuyant de part leur poids, fait de décisions aléatoirement arbitraires, prises pour l'intérêt de leur propre personne..., et à l'opposé on a la masse..., pourtant si nombreuse par sa multitude et diversité de vie humaine..., mais sans aucun réel pouvoir, du point de vu de l'arbitre suprême de cette équation... ! Le coté comptant cette foule oppressée de part leur nombre (…!!), fini par déborder, sortir du cadre, de ce calcul savamment orchestré..., et de plus en plus de membres de cette fragile constitution se voient choir hors de la conscience humaine... ! Voila..., c'est de ce bas fond inexistant, que le cri qui est enfermé dans une bulle remonte des profondeurs d'un caniveau... ! Parce que l'on y déverse toute la stupidité des non sens d'un côtoiement dévoyé, la colère des misères oubliées, les vérités de fait oblitérées, et que sais je encore..., ce caniveau s’emplit d'une boue dans laquelle sombre une part de notre humanité... ! Un trop plein de sursaut de sa vitalité en provoque son bouillonnement, et lâche une flopée de bulles toutes plus gosses les unes que les autres... ! Alors..., je vous le demande en toute simplicité, Mesdames et Messieurs..., doit-on faire éclater ces bulles... ? Doit on faire émerger ces désespérances avides d'espoirs... ?

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