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Billet de blog 13 septembre 2010

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Rassembler juifs et musulmans autour d’un projet d’entreprise

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Articuler l'efficacité entrepreneuriale et la philanthropie, en permettant à des entrepreneurs juifs et musulmans de se former ensemble ? C’est l’extraordinaire pari des Fondations Rothschild qui ont investi 1 million de dollars afin de parrainer des bourses pour deux douzaines d’entrepreneurs sociaux. Musulmans et juifs venant des États-Unis, du Royaume-Uni et de France, à l’occasion d’un programme de formation de la Columbia Business School destiné à mettre en oeuvre des projets concernant la santé, l'égalité des sexes et l’éducation, tous les participants ont bénéficié d’un cursus de deux semaines dans des domaines tels que la levée de capitaux et de la commercialisation, la politique et l'histoire des relations entre leurs communautés. Ce programme, qui s’est achevé cet été, leur a permis d’élaborer un plan pour transformer leurs organisations sans but lucratif en des entreprises durables générant des revenus.

«La mondialisation a rendu les pays plus interdépendants que jamais», note Firoz Ladak, directeur exécutif des Fondations Edmond et Benjamin de Rothschild, lui-même musulman. «Mais plutôt que de créer des liens entre les cultures, elle a provoqué un repli des identités culturelles sur elles-mêmes. Notre programme vise à résoudre les tensions entre les communautés en encourageant la collaboration pour affonter les plus grands défis actuels.»

Assumant une tradition de 200 ans d'histoire philanthropique, la baronne Ariane de Rothschild, n°2 du groupe Edmond de Rothschild, dirige cet engagement dans le dialogue interculturel et l'entrepreneuriat social.

Les boursiers de cet été ont été choisis sur la base du succès de leurs organisations déjà opérationnelles, qui vont d'une association dédiée à l'amélioration des soins oncologiques pour les jeunes adultes à un centre conseillant les femmes britanniques victimes de mariages forcés ou menacées de crimes d’honneur.

«Les entreprises peuvent influencer la façon dont une culture et la société fonctionnent, et ont un rôle politique à jouer », commente Ali Ansary, participant afghano-américain de 24 ans, qui a lancé SeventyK, un organisme qui s'emploie à obtenir des professionnels de la santé l’adoption d’une charte internationale des droits pour les jeunes atteints de cancer. Lui-même a déjà été impliqué dans plusieurs groupes interconfessionnels dont le but était d'initier un dialogue entre les peuples juif et musulman, mais il déplore que ceux-ci s’arrêtent au débat autour de la question palestinienne.

«En travaillant sur des projets à dimension sociale, sur le renforcement des relations et la création d’un réseau d’entrepreneurs, nous sommes en mesure de créer une sorte de terrain commun»,ajoute-t-il. «Lorsque les politiques ont échoué, les entreprises sociales peuvent apporter une contribution sur la résolution des conflits à long terme.»

source : Wall Street Journal

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