Lu sur www.actuchomage.or
Les Riches poussent les Pauvres à la Révolution. Ne les décevons pas !
JEUDI, 17 AVRIL 2014 10:31
Dernièrement, Pascal Lamy s’étonnait qu’il n’y ait pas de révolution en France face à la montée du chômage. L'austérité salariale pourrait bien la provoquer.

Fut un temps où les riches gagnaient de l’argent, parfois beaucoup, énormément, en se gardant bien de reprocher aux classes populaires d’en gagner trop.
Aujourd’hui, ils sont à ce point décomplexés et puissants qu’ils se goinfrent tout en dénigrant ceux qui survivent au SMIC, considérés comme les profiteurs d’un système trop généreux.
C’est le monde à l’envers !
Dans son édition du 16 avril, Le Canard Enchaîné nous confirme que l’austérité qui s’annonce plus austère encore, n’est pas partagée par tous.
Chez M6 – la chaîne de télé – les salaires des dirigeants explosent. Et pas qu’un peu.
Nicolas de Tavernost, son patron, s’est alloué 1,68 million d’euros de rémunération en 2013, soit une hausse de 46.000 euros par rapport à 2012. Robin Leproux, le chef de M6 Publicité, est passé de 558.000 à 925.000 euros, soit 65,5% de plus en un an. Jérôme Lefébure, pour la partie administrative, grimpe de 442.000 à 540.000 euros.
Oui, nous parlons bien de salaires qui s’échelonnent de 45.000 à plus de 100.000 euros PAR MOIS. De véritables fortunes !
Les rémunérations des dirigeants de M6 ne constituent que la partie émergée de l’iceberg, mise en lumière par Le Canard Enchaîné. On ne frôle plus l’indécence, on s’y complait.
Partout ailleurs, les salaires du Top Management connaissent des progressions souvent comparables à celles de M6, confirmant l’adage selon lequel «plus on en a, plus on en veut».
Si ces niveaux de rémunération sont injustifiés tant ils dépassent l’entendement, ils pourraient être acceptables dans un contexte bien différent de celui que nous connaissons. Ils seraient plus compréhensibles si la croissance était au rendez-vous, si l’ensemble des salaires enregistraient des progressions équivalentes, du bas au haut de l’échelle. Il n’en est évidemment rien !
Au contraire, les organisations patronales appellent à la modération des bas salaires, voire à leur blocage, qui seraient une nécessité ABSOLUE pour conserver notre compétitivité internationale.
Le cynisme atteint des sommets quand les mêmes invoquent la mondialisation pour justifier les rémunérations exorbitantes des dirigeants. Le chantage est bien rôdé : Si nous ne rétribuons pas les managers à leur «juste valeur», ils iront exercer leurs talents à l’étranger, affaiblissant plus encore nos entreprises. Imparable !
On constatera que ce sont les mêmes qui brandissent cette menace et en tirent tous les avantages : les patrons et dirigeants. Et ça marche ! On n’est jamais aussi bien servi que par soi-même.