"Les résultats de l'élection présidentielle américaine ont d'importants effets sur la santé publique, par leur influence sur la politique de santé, l'économie et par le biais de diverses décisions politiques. Nous n'avons pas connaissance d'études testant si, lors de ce scrutin, le processus électoral lui-même a un effet direct sur la santé publique. Nous émettons l'hypothèse que la mobilisation d'environ 50 à 55 % de la population, couplée à la dépendance des Américains pour l'automobile, pourrait conduire à une augmentation des accidents de la circulation fatals au cours de l'élection présidentielle aux Etats-Unis." (1)
Autrefois, on allait à la messe, tous les jours ou les dimanches, pour y recevoir le sermon, s'y confesser, et, après un tel vidage d’estomac, avaler d'un coup d'un seul le corps du christ.
Aujourd'hui on reçoit les sermons, accompagnant les promesses de ce que le paradis sera sur Terre ... après-demain.
De même n'avale-t-on plus l'hostie, cette rondelle de pain azyme consacrée représentant la victime expiatoire, mais dépose-t-on sa voix, dont on se trouve ainsi privée pendant la durée de la mission du christ de circonstance sur Terre.
Interrogée sur l'épine dans le pied de l'abstention, la sociologue Céline Braconnier y analyse le fait des jeunes et des classes non encore suffisamment éduquées.(2)
Une démocratie pour classes moyennes, donc, dont on sait le haut degré de soumission aux classes dominantes, puisque le but même de leur existence serait d'être à même de les imiter en tout. C'est donc que les classes populaires, pour avoir moins de cette culture de la soumission, auront reçu en partage davantage de discernement sur les promesses de ces nouvelles églises.
Interrogée sur la raison pour laquelle les 55-64 ans sont ceux qui s'abstiennent le moins, la sociologue n'aura pas su y discerner ce besoin ressenti, avec l'âge, de donner de sa voix au chapitre comme preuve d’avoir une existence. Une manière sans doute de compenser toutes les vexations que l'on aura subies, dans le même temps que l’on fera ainsi la preuve de sa docilité à la pression sociale, à la nécessité d'apparaître ainsi comme quelqu'un de responsable - de même qu'il en était autrefois de la fréquentation de la messe - à la mesure de sa flagornerie du rituel, même si, par ailleurs, tout nous donne des raisons de ne pas y croire réellement, de ne prendre nullement cela au sérieux.
Il est vrai que cela occupe. La distraction du dimanche - ce jour sans pain -, avec l'enjeu de se dire que sa voix "pèsera" dans la balance de l'épicier, tel le grain de sable déposé incidemment pour y corriger quelque peu les effets de la dévaluation.
Chasser l'extrême-droite, dans le genre front commun contre le fascisme, et sous le motif que l'abstention profite toujours à la droite ...
.... comme en avril 2002 ?!!!...
La droite que l'on va lui substituer aura donné tous les gages de son sérieux, y compris et surtout jusque dans les couloirs de la City !...
Cette droite là, sous d’autres couleurs, sous false flag, comme diraient nos amis les English - qui, en matière de duperie, en connaissent un rayon - saura tout mieux faire avaler les couleuvres.
Il ne saurait en manquer ... Ce sera même le plat principal à tous les repas.
Ainsi que ces grévistes, on se (re)demandera alors, encore et toujours - jusqu'à devoir prendre le veau, devenu entretemps taureau, par les cornes - : "Les décideurs politiques et économiques feraient-ils la grève de la raison ?(...)"
Certainement pas celle de la raison économique, qui se sera donc en tout substituée à la vieille et discrétionnaire Raison d'État.
Gageons donc qu'aujourd'hui, certains, déjà parvenus à ce stade avancé de mécréants, tels ces grévistes de la faim s'opposant à leur expropriation de terres cultivables au motif de la construction d'un aéroport, ne trouveront guère de raison d'accomplir leur devoir de croyants en la démocratie de l'argent et de ses grands-prêtres.(3)
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NOTES, SOURCES & LIENS
2 - http://www.france24.com/fr/20120420-celine-braconnier-democratie-abstention-election
3 - http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/04/21/la-greve-de-la-raison_1689152_3244.html