pim

Abonné·e de Mediapart

38 Billets

0 Édition

Billet de blog 29 mars 2012

pim

Abonné·e de Mediapart

Contexte 2.0 : Bouc e-missionnaire

pim

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Entendu à la volée, hier, sur France-Culture, la radio du culte : de plus en plus de patrons font  la demande du code d’accès de leur profil fesse bouc aux demandeurs d’emploi.

Se trompent pas les trompas : on les voit ici à l’œuvre, faire leur petite pèche voyeuriste en vie privée.

On ne se demande toujours pas de quoi elle est privée, mais, manifestement, pas de public. C’est même la preuve qu’elle ne serait privée de rien que les impétrants affichent ainsi, knokant à la porte verrouillée de l’entreprise privée qui, telle une boîte de nuit dans laquelle se dérouleraient des parties fines, doit s’assurer par le judas que l’impétrant est bien doté de tout ce qui convient en ce genre d’endroit, et surtout de la fameuse patte blanche, que certains, parfois, confondent abusivement avec la patte de lapin. 

Rien à voir,  la patte blanche ne fait qu’ouvrir des portes, celles de l’embauche pour bonne conduite et c’est ainsi qu’en affichant des épisodes de sa vie, en la reconstruisant, en quelque sorte, pour la galerie, en la montrant comme objet tout à fait digne d’intérêt, comme on le ferait d’un objet de culte dans un musée, ou encore de ses dents sur le marché aux esclaves, on est quasiment certain d’entrer dans la vraie vie, celle qui, par sa limpidité même, permet de continuer d’alimenter la machine à images pour enfants sages.

C’est ainsi que ce jeune Occidental, perdu dans son parking souterrain, en mal d’une vie d’aventure - telle que la propose par exemple l’armée, qu’il prétendait rejoindre, dit-on -, a dû choisir d’autres employeurs, auxquels il a jugé bon de faire montre de certains épisodes de sa vie (1). Et, conséquemment, à tous ceux à qui il aura voulu faire la démonstration que sa vie était une marchandise admirable, privée en rien, publique - comme une bonne fille - en tout, pouvant faire le tour de la planète et rapporter, comme d’un film d'une vie signifiante - dégommant les idoles - dont chacun, dit-on, rêverait d’être la vedette. 

-.- 

___________________________________

NOTES, SOURCES & LIENS

1 - Il est significatif que la double détermination du personnage Mérah continue d'exister, alimentant le spectacle du trouble qu'elle fait naître entre au moins deux visages de sa personnalité - sans compter les éléments collatéraux -, faisant vendre donc, et surtout, c'est là, sans doute, sa principale, sinon son unique finalité, entretenant le doute et permettant ainsi de gagner du temps, un temps précieux pour ceux qui peuvent tirer parti de ce que l'on ne parle pas d'autre chose, que cette affaire continue d'occuper les esprits par son atrocité même et par le fait qu'elle aura mobilisé des signes ne laissant personne indifférent : meurtres d'enfants, de militaires, de jeunes arabes, d'enfants fréquentant une école israëlite.

En même temps, l'abandon de ce qui pourrait relever d'une manipulation d'État, quel qu'il soit, arrangerait bien certaines affaires.

Surviennent chaque jour d'autres éléments, celui qu'il est tout à fait étonnant, alors que la décision de serrer Mérah aurait été prise par les plus hautes autorités à 23h, la veille de la tentative d'assaut de son appartement à 3h du matin, que celui-ci ait pu sortir tranquillement dans la rue, à 1h du matin, pour y téléphoner d'une cabine publique à la journaliste de France 24 dont il connaissait, bien sûr, le n° de téléphone !...

De même, est-il étrange qu'une disquette vidéo soit parvenue à la chaîne arabe, postée alors qu'il était encerclé par les forces de police.L'on s'étonnera peut-être de ce que la description physique du meurtrier des militaires ne correspondent en rien à la réalité de M. Mérah.

Celui-ci, par ailleurs, au RSA, disposait d'une capacité de mouvement, de voyages, laissant supposer des revenus discrets. Son voyage de 3 jours en Israël reste peu explicable.

Non plus que certains liens de familiarité avec les agents de la DCRI qui, manifestement, laissaient à ce voyou assez connu, une grande latitude de déplacements. Enfin, rien n'explique comment il a pu se procurer un tel arsenal au nez et à la barbe de la police, alors même qu'il était dit surveillé. Des complaisances coupables dans le milieu du renseignement  ? Rien ne l'établit, mais ne le dément, non plus.

http://www.alterinfo.net/Merah-un-informateur-de-la-DCRI_a73515.html

Ainsi que le rapporte un article du monde.fr :

"nous savons que Mohamed Merah était parti au Waziristan, ce territoire du nord-ouest du Pakistan, situé à la frontalière de l'Afghanistan, peuplé par des Pachtounes. Un territoire où ne vont que deux sortes de personnes : les otages et les combattants. Même l'armée pakistanaise ne s'y aventure pas comme cela ! Comme il n'était pas otage, il ne pouvait être que combattant. Il s'agit donc d'un profil très rare. Seuls une vingtaine de Français y ont suivi des entraînements de militants djihadistes.

Première question : pourquoi, alors que Le Monde connaissait son passage au Waziristan, puisque le journal l'a révélé quelques heures seulement après avoir connu l'identité de Mohamed Merah comme auteur des tueries, n'a-t-il pas davantage attiré l'attention des services de renseignement ? (...)

Selon Bernard Squarcini, ni les services pakistanais, ni les Américains, ni la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) n'auraient alerté les services de renseignement intérieur français sur les agissements de Mohamed Merah en Afghanistan et au Pakistan... (...) D'autre part, jusqu'à un stade avancé de l'enquête, l'adresse de Mohamed Merah semblait inconnue des procureurs de Toulouse alors que celui-ci, dont la dangerosité était avérée, habitait au même endroit depuis deux ans sous son vrai nom !

http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/03/29/une-commission-d-enquete-s-impose_1677648_3232.html

Pour l'heure, rien n'établit non plus que M. Mérah n'ait été, par sa mort même mise en spectacle - avec tous ses ressorts d'un scénario de récupération politique -, le dindon de cette farce macabre .

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.