Une fois de plus, les Socialistes mettent les deux pieds dans un plat mille fois réchauffé: celui de leur désunion. L'affaire, certes picrocholine de la "contribution climat énergie" (soit tout simplement une nouvelle taxe) dont on le comprend vite, le détail est loin d'être au point, ajoute une fois de plus de la confusion à la confusion. Donnée en manière d'os à ronger à des verts tentés par de puissantes forces centrifuges, elle arrive comme un cheveu dans la soupe fiscale, jugée déjà par trop salée par un Moscovici tenu court par le Medef. Et là on se dit: nos amis Socialistes sont décidément incorrigibles: incapables de prévoir, donc d'une certaine manière de gouverner. Le couac était en effet largement prévisible!.
Pour les Socialistes, l'université de la Rochelle est un acmé. En bonne santé, ils resplendissent sous le soleil des Charentes, pâles ou désunis, le grand raout prend des allures de déroute...
Autrement plus grave est l'affaire Valls, qui révèle une fois de plus que le parti de Jaurés reste traversé par une profonde fracture intellectuelle. Purulente, enfouie sous les onguents du pouvoir elle est prompte à agiter le grand corps malade du parti, chaque fois que l'occasion se présente. C'est à dire, chaque fois que ce dernier aborde une de ces questions qui clivent et qui fâchent. En dépit des classiques éléments de langage désormais diffusés systématiquement et objectant qu'il faudrait se réjouir que le débat ait lieu au PS, il est étonnant sinon surprenant, que sur des questions aussi centrales ces débats n'aient pas eu lieu non seulement avant l'élection présidentielle, juste après des primaires, et avec TOUTES les composantes de la future majorité présidentielle...Pourtant, des perches ont été à l'époque tendues. Et à de nombreuses reprises. Mais les Socialistes sont gourmands, parfois paresseux, et surtout pressés: foin des divisions, des débats interminables, lassants et soporifiques. On verra plus tard :on fait campagne en poésie, quitte à gouverner une fois au pouvoir en prose, voire en improvisation...
Reste une dernière couche, celle du gratin: la Valls des égos, danse indémodable au PS (et ailleurs en politique, soyons justes) Inutile de développer, c'est un classique en politique sous la Vème République...
Et pendant ce temps, les Français, qui morflent déjà, vont découvrir tantôt dans leur boite aux lettres la facture fiscale de la rentrée avant de se prendre en pleine poire courant janvier la hausse de la Tva et peut-être même une pincée de Csg si le gouvernement arbitre la question épineuse des retraites dans ce sens...
La reprise est-elle au coin de la rue, comme nous prie de le croire le président? rien n'est moins sur malheureusement. Car la confiance ne se décrète pas. Or, elle est non seulement le moteur principal de l'économie mais plus profondément ce qui permet à un peuple, à une nation, de relever la tête et d'aller de l'avant. C'est ce qui nous manque le plus cruellement: un horizon de progrès, une route tracée, un espoir. Mais si la confiance, animal capricieux est parfois affaire de verbe, elle se nourrit surtout d'actes concrets, de politiques intelligibles...
Les conséquences... de ces nombreuses inconséquences sont malheureusement devant nous, et il faudra beaucoup d'énergie pour amorcer à nouveau la pompe à confiance, beaucoup d'actes forts pour convaincre nos concitoyens de s'impliquer à nouveau dans la cité.
VM