Que les partisans de l'Europe à 43 (du Québec à l'Oural et plus si affinités) ne se réjouissent pas trop vite à la seule lecture du titre.
Il leur faudra attendre un peu avant d'aller récupérer l'argent à Genève sans prendre de risque à la frontière. Il y a encore quelques petits détails à règler mais c'est en bonne voie.
J'en ai eu l'intuition profonde en voyant le deuxième épisode de la série sur la fraude fiscale sur France5 ici en replay et certainement bientôt visible sur youmotion ou dailytube.
Il semblerait que la Suisse se mette aux normes européennes beaucoup plus vite que prévu.
Vers la fin de ce documentaire, Jean Ziegler nous annonce en effet que les amendes payées par les banques suisses suite aux différentes affaires passées et à venir pourront être déductibles de leurs impôts versés à la Suisse. De cette manière, le peuple participera utilement à l'amende écopée par la banque. Et l'explication qu'en donne Ziegler est que la majorité des députés de droite ont, dès leur élection, une petite place au chaud prête dans une banque ou autres structure liée. La fonction de député n'étant pas à plein temps en Suisse, cela pourrait donc expliquer cette mansuétude envers les établissements bancaires qui se sont vus pris les mains dans le sac de la fraude fiscale ou de la manipulation d'indices divers et variés.
Nous avons donc là une preuve évidente d'un rapprochement entre la Suisse et l'UE dans leurs normes. En effet, il en est de même dans les institutions européennes qui se sont dotées d'un très efficace dispositif de conseils (appelés vulgairement "lobbies") qui procèdent exactement de la même manière et qui aboutissent exactement au même résultat illustré par l'image en fin de billet (on peut aussi changer le mot "fraude" par "exonération", le résultat est le même). La seule différence qui subsiste encore, c'est que les députés Suisses sont payés par les bénéfiaires, ceux de l'UE le sont par nous. Mais les Suisses y réfléchissent sérieusement.
Une autre preuve s'il en faut une: UBS (puisque c'est d'elle qu'on parle dans le documentaire) a déjà bien intégré les méthodes des grandes entreprises européennes et assimilé les avantages d'une adhésion à l'UE. Malgré les amendes infligées ou à recevoir, il se trouve qu'UBS a tout même fait un bénéfice de 577 millions de Francs suisses au troisième trimestre de cette année tout en délocalisant une partie de son personnel en... Pologne.
Voilà donc les raisons qui peuvent faire espérer une entrée prochaine de la Suisse au sein de l'UE qui l'a déjà nourrie au sein fiscal. La seule question sérieuse encore à règler est de savoir si l'UE maintient l'Euro ou passe au Franc Suisse. Grosses discussions en vue...