Pistoff

Abonné·e de Mediapart

22 Billets

0 Édition

Billet de blog 22 décembre 2012

Pistoff

Abonné·e de Mediapart

Pendant la crise les affaires continuent

Pistoff

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Santa Ben laisse monter les cours

Complètement déconnecté des données fondamentales, des prévisions économiques, du chiffre d'affaires et des bénéfices des entreprises, les indices boursiers, partout dans le monde, ne cessent de grimper. Aux Etats-Unis, le S&P500 se rapproche de son plus haut depuis 4 ans et au Japon le Nikkei 225 de son plus haut depuis neuf mois. En Europe, l'EuroStoxx 50 a atteint son meilleur niveau depuis 16 mois. Le DAX atteint un plus haut depuis cinq ans et, encore mieux, le MDAX atteint son plus haut historique. D'un autre côté, les Etats-Unis sont sous la menace d'une stagnation pour plusieurs années, à moins que ce ne soit une récession. L'économie japonaise est dans le creux de la vague depuis déjà plus de 20 ans et ne devrait pas en sortir l'année prochaine. En Grande-Bretagne, l'activité économique va se contracter cette année, et le gouvernement prévoit une faible croissance pour les prochaines années. La BCE estime que la zone euro est en récession en 2012 et le restera en 2013. En Allemagne, la Bundesbank prévoit une très faible croissance du PIB de 0,4%, qui pourrait facilement passer en territoire négatif. C'est la politique monétaire ultra-expansive des banques centrales dont la première d'entre elles, la Fed, qui rend possible la hausse des cours des actions. Il y a un tel volume de liquidité disponible que les opérateurs ne prennent même plus la peine de regarder aux fondamentaux. L'argent facile est la tentation ultime pour les traders. Ils deviennent aveugles. Que pourrait-on faire d'autre avec tout cet argent ? Les banques centrales inondent le monde de liquidité dans l'espoir de soutenir le système financier mondial et d'enclencher une reprise économique dont on n'aperçoit même pas l'ombre. Après QE1 le quantitative easing et QE2, après le ZIRP : la politique d'intérêt zéro pour ne pas dire du degrés zéro, après l'achat d'obligations pour un montant de 1 850 milliards de dollars ainsi qu'après l'opération Twist, voilà maintenant l'annonce, juste avant Noël, d'un QE3 avec des achats mensuels de bons du Trésor pour 45 milliards auxquels vont s'ajouter 40 milliards de dollars d'achat d'obligations hypothécaires. Les taux d'intérêt ne seront augmentés que si le taux du chômage passe sous la barre des 6,5% a décidé la Fed. Ainsi la stabilité du marché du travail prend le pas sur le maintien de la stabilité monétaire qui devient un objectif secondaire. Comment tout cela va-t-il finir ? La plupart des analystes prévoient qu'en 2013 les entreprises de l'EuroStoxx 50 verront une augmentation de leurs profits de 13% en moyenne. Ceci n'est rien d'autre qu'une illusion ! Conclusion : sur les marchés d'actions, ce sont les injections de liquidité qui empêchent les cours de se détériorer et les maintiennent artificiellement à flot. Cependant, les avertissements sur résultats et les déceptions qui suivront des anticipations trop optimistes pourraient amener de sévères corrections à la baisse.  66% de Français se trompent lourdement sur leur avenir financier. Enfin 66% des français qui possèdent des actions et des placements financiers. Et cette erreur pourrait leur coûter très cher. En faites-vous partie ?

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.