Cette fausse citation se retrouve souvent dans la presse. À de rares exceptions près, il y est toujours question des liens entre le génie, la folie et l'hérédité :
Le 21 mai 2010, le Figaro utilisait cette citation pour aborder les liens entre folie et créativité artistique.
Le Figaro récidivera le 8 novembre 2020, toujours sur le même thème.
Le 11 février 2013, on la retrouve sur le site d'information en ligne Slate, dans un article auquel elle donne son titre
Le 26 juin 2014, RTL aussi utilisait cette citation. Pour parler football et du « talent insupportable » de Luis Suarez …
En 2015, c'est au tour de PourquoiDocteur? d'interroger avec elle les liens entre génie et maladie mentale.
Télérama l'utilise en 2021 pour nous parler de Phil Spector ...
Le 12 janvier 2022, Jean-Marie Durand attribue la fausse citation à Aristote, la situant dans La Poétique. Philosophie magazine …
Quelques jours après, dans une interview donnée à Usbek et Rica, Raphaël Gaillard, qui vient de publier un livre sur le sujet, attribue lui aussi la fausse citation à Aristote et en avril, la presse régionale s'en empare.
Le 27 octobre 2022, on la retrouve dans le chapô d'un article de France Musique.
On la retrouve enfin le 22 mai 2024 sur le site ça m'intéresse. Emma Deraume n'attribue pas la citation à qui que ce soit, mais évoque Aristote et Platon et ne trouve pas étrange de livrer, à côté de ces deux noms grecs, une citation latine. On verra bientôt à quoi est due cette étrangeté.
Pourquoi c'est faux
C'est faux parce que cette phrase ne se retrouve nulle part dans l’œuvre qui nous est parvenue d'Aristote. Cependant, et de manière assez surprenante, elle date bien de l'antiquité. Elle apparaît en effet sous la plume de Sénèque, philosophe latin, à la fin de De la tranquillité de l'âme, accompagnée de deux autres citations tout aussi douteuses, l'une sans nom d'auteur, l'autre qu'il attribue à Platon :
« En effet, si nous en croyons un poète grec, Il est doux par moments de perdre la raison. Vainement il frappe au temple des Muses, l'homme qui reste de sens rassis, dit Platon; et Aristote : Point de grand génie sans un grain de déraison. L’imagination ne peut s'élever au grandiose et à la majesté du langage, si elle n'est fortement émue. C'est en dédaignant les pensées vulgaires et de tous les jours, c'est quand le souffle sacré l'exalte et la transporte, c'est alors qu'elle fait entendre des accents plus qu'humains. Elle ne peut atteindre à rien de sublime, à aucune œuvre ardue, tant qu'elle demeure en son assiette. Il faut qu'elle s'écarte de la voie commune, que toute à son élan et mordant son frein, elle entraîne son guide et le porte où il eût à lui seul désespéré de monter. »
Nam, siue graeco poetae credimus, "aliquando et insanire iucundum est"; siue Platoni, "frustra poeticas fores compos sui pepulit"; siue Aristoteli, "nullum magnum ingenium sine mixtura dementiae fuit". Non potest grande aliquid et super ceteros loqui nisi mota mens. Cum uulgaria et solita contempsit instinctuque sacro surrexit excelsior, tunc demum aliquid cecinit grandius ore mortali. Non potest sublime quicquam et in arduo positum contingere, quamdiu apud se est: desciscat oportet a solito et efferatur et mordeat frenos et rectorem rapiat suum, eoque ferat quo per se timuisset escendere.
On comprend mieux l'étrange passage de l'article d'Emma Deraume pour ça m'intéresse qui associe sans se poser de question une formule latine à des penseurs grecs : « "Nullum magnum ingenium sine mixtura dementiae fuit", soit "il n'y a pas de génie sans grain de folie", professait-on du temps de l'Antiquité, chez les Grecs comme Aristote ou Platon. Le cliché est resté, et colle à la peau des artistes. ». La faute à qui, hein ?
On ne peut évidemment pas affirmer que Sénèque a volontairement forgé un faux. Mais on aurait tort tout autant de lui faire aveuglément confiance. Un rapide mot sur la formule vaguement attribuée à « un poète grec » : elle a été rapprochée d'Anacréon (Ode 42 : Juvat otium et quies me ; Βίον ἥσυχον φέρωμεν ; les loisirs et le repos me sont utiles), de Ménandre (Les enchères : la raison ne convient pas en toute occasion ; il faut quelque-fois être un peu fou avec les fous, trad. Guizot) ou Alcée, poètes grecs, d'Horace (Odes IV, 12 : dulce est desipere in loco ; Il est doux de s'oublier par moments, dans la traduction de Leconte de Lisle), poète latin. On retrouve en effet chez ces auteurs des formules qui toutes sont proches les unes des autres, mais dont aucune n'est identique à celle donnée par Sénèque. On est donc bien incapable de dire qui il a en tête ni à quel point il s'en éloigne. Il en va de même de la formule qu'il attribue à Platon : nulle part dans son œuvre on ne trouve la formule exacte, mais on trouve bien un passage assez proche dans un de ses dialogues, le Ion (534b) :
« Car c'est une chose légère que le poète, ailée, sacrée ; il n'est pas en état de composer avant de se sentir inspiré par le dieu, d'avoir perdu la raison et d'être dépossédé de l'intelligence qui est en lui. Mais aussi longtemps qu'il garde cette possession-là, il n'y a pas un homme qui soit capable de composer une poésie ou de chanter des oracles. » (Trad. Monique Canto Sperber)
Autrement dit, un homme « de sens rassis », raisonnable, ne peut composer des poèmes, puisque pour ce faire il doit abandonner la raison pour se laisser porter par l'inspiration. Sénèque écrit : frustra poeticas fores compos sui pepulit. « Il frappe en vain aux portes de la poésie celui qui reste maître de lui-même », qui ne s'abandonne pas au délire, à l'inspiration. C'est suffisamment proche pour évoquer Platon et cela permet de dire que Sénèque l'avait lu et le cite de mémoire : il restitue l'idée et non pas la lettre. C'est probablement ce qu'il fait pour le « poète grec » et pour Aristote. La question maintenant est de savoir si nous disposons d'un texte d'Aristote relativement proche de la formule donnée par Sénèque. À lire la presse, un premier titre s'impose : la Poétique, dont tout le monde s'accorde pour dire que la formule en est tirée. Il y a bien dans La Poétique 1455a30 un passage qui met en jeu les mêmes notions que la formule de Sénèque, à savoir le génie et la folie :
C'est pourquoi il faut avoir un génie excellent, ou être un peu fou pour réussir dans la Poésie : car il passe bien des fantaisies par la tête de l'un, et le raisonnement solide fournit à l'autre une infinité de belles lumières. Trad. Sieur de Norville (modernisée), 1671
La poétique est un ouvrage technique qui a peu circulé pendant l'antiquité. Il semble être resté connu seulement des membres du Lycée, l'école fondée par Aristote, ce pourquoi il ne nous en est parvenu que peu de versions. Cette rareté du texte rend délicate la lecture des passages litigieux comme celui-ci. D'autant plus que le mot pour rendre génie est un terme rare chez Aristote, Effyis, opposé ici à Manikos, qui est un mot qui peut facilement tromper. La dernière traduction en date (Pierre Destrée, 2014) est très différente de celle que je viens de donner :
« C'est pourquoi l'art poétique appartient à un homme naturellement doué plutôt qu'à un homme exalté—les premiers étant capables de prendre des postures différentes tandis que les seconds sont portés au délire »
Cette leçon est plus crédible que la précédente. La Poétique semble avoir été rédigé à destination de ceux qui veulent juger du mérite des pièces de théâtre et liste en ce sens les éléments à prendre en compte dans tout jugement de valeur. Dans ce passage il est question de la cohérence du texte : une pièce sans incohérences, ni d'intrigue ni de mise en scène, sera plus agréable et plus efficace qu'une pièce qui en comporte. Or, et c'est pour ça que la leçon de Pierre Destrée doit être suivie, un dramaturge manikos, qui se laisse emporter par son mouvement, va produire des scènes fortes mais aura plus de mal à maintenir l'intérêt tout du long et à assurer la cohérence générale du récit. Ce qu'Aristote montre par un exemple un peu avant l'extrait donné. Un tel dramaturge fera donc des pièces moins bonnes qu'un dramaturge moins inspiré mais plus constant. Εὐφυής indique à la fois de bonnes dispositions naturelles et un développement heureux, on peut donc bien le traduire par « génie ». μανικοῦ, en revanche, renvoie aussi bien à la folie qu'à l'inspiration. Il traduit bien un moment où l'on ne se possède plus, mais si la folie est une maladie, on ne peut pas en dire autant de l'inspiration. On ne peut donc pas aveuglément traduire le mot par « folie » comme on a pu le faire par le passé. Ce passage compare ainsi le génie à l'inspiration et, loin d'identifier les deux, les oppose. Ajouté à la faible circulation du texte, cela nous pousse à dire que Sénèque ne tire pas sa formule d'une lecture de la Poétique. Tous ceux qui l'affirment colportent donc une erreur grossière, mais d'un autre texte : le Problème XXX.
Le Problème XXX,1 est parfois évoqué dans les articles listés plus haut. Ce Problème, dont la paternité est encore aujourd'hui soumise à discussion, semble avoir circulé hors du Lycée et avoir joui d'une grande popularité. Cicéron l'évoque dans ses Tusculanes (I,33 : Aristote dit que la mélancolie est le partage des grands génies (Aristoteles quidem ait omnis ingeniosos melancholicos esse), Plutarque, dans la Vie de Lysandre, II,6 : Aristote, en montrant que les grands caractères sont mélancoliques, comme ceux de Socrate, de Platon et d’Héraclite, raconte que même Lysandre, non pas tout de suite, mais déjà vieux, tomba dans la mélancolie. Les deux auteurs font appel au même texte que Sénèque : Le Problème XXX, qui s'ouvre sur cette question :
« Pourquoi tous ceux qui furent exceptionnels en philosophie, en politique, en poésie ou dans les arts, étaient-ils de toute évidence mélancoliques, certains au point de contracter des maladies causées par la bile noire, comme Héraclès dans les mythes héroïques ? » (Trad. Carbone et fau, ed. Allia).
Ce texte se poursuit sur un rapprochement entre la mélancolie et l'ivresse et une analyse pneumatique de leurs effets (l'ivresse, comme la mélancolie, serait un souffle qui parcourt le corps et l'âme) pour conclure que « tous les mélancoliques sont des êtres exceptionnels, non par maladie, mais par nature ». Ce passage est bien celui qui a inspiré Sénèque, mais on a tort d'attribuer à Aristote la formule de Sénèque. En raison déjà des exigences accrues qui sont les nôtres en terme de citation aujourd'hui et de l'écart entre le texte d'Aristote et ce qu'en fait dire Sénèque.
Pourquoi c'est grave
C'est grave déjà parce que c'est faux. Mais c'est grave surtout parce que le contresens ne pourrait pas être plus complet. En effet, Sénèque cite ici Aristote plutôt à la légère. Il ne parle pas du tout de folie, au sens où on l'entend aujourd'hui, au sens en tout cas où l'entendent les journalistes qui reprennent la formule, mais plutôt d'excentricités, d'écarts de conduite.
Pour Sénèque, en effet, ces écarts de conduite sont nécessaires à la sagesse et c'est donc bien être sage que de savoir quand ne pas l'être. C'est ainsi qu'il rassure Sérénus, le correspondant auquel il répond, qui s'en veut, alors qu'il est bien avancé sur la voie de la sagesse, de s'enthousiasmer parfois pour ce qu'il estime être des futilités et de ne pas pouvoir maintenir tout le temps le contrôle qu'il exerce sur lui-même. Ce contrôle, cette maîtrise de soi étant la clé de voûte de l'éthique stoïcienne. Sénèque, après avoir rappelé quelques points essentiels, rappelle à Sérénus qu'il est nécessaire, quand cela est possible, de relâcher ce contrôle et de se laisser un peu aller. Sans cela, la volonté, toujours tendue, risquerait de rompre à un moment inopportun. Relâcher cet effort quand on le décide est utile, et Sérénus ne doit donc pas tant s'en vouloir. C'est en ce sens que Sénèque rappelle que Socrate jouait à des jeux d'enfants, que d'autres aimaient boire ou danser. Il va même jusqu'à dire que l'ivresse est parfois nécessaire, du moment qu'elle ne devient pas une habitude à laquelle on ne pourrait plus résister. C'est à ce moment-là de sa réflexion que les trois citations étudiées ici interviennent. Elles disent deux choses : d'abord, comme on vient de le voir, qu'il est bon parfois de se relâcher, « de faire l'imbécile » comme on pourrait le traduire, ensuite, comme il le développe rapidement en fin de lettre, que le discours exalté mieux que le discours raisonnable peut frapper l'imagination et amener à concevoir des réalités qui sans cela seraient inaccessibles. Que l'exaltation ne doit pas être systématiquement combattue, mais qu'on peut en faire usage pour exhorter l'âme à la sagesse et lui faire connaître le but élevé qui doit être le sien.
Jusqu'à une date assez récente, personne ne se méprenait sur cette citation. Quand ils l'attribuaient à Aristote, comme Montaigne dans son Essai sur l'ivrognerie (Les Essais II, 2), qui appelle « folie tout élancement, tant louable soit-il, qui surpasse notre propre jugement et discours », ils s'accordent sur une lecture proche de celle de Sénèque, mais le plus souvent, ils attribuent la formule à Sénèque lui-même. Parmi les plus illustres : Pierre Bayle, Louis Racine. Il faudra attendre le XIXe siècle, avec les premiers balbutiements de la psychiatrie, pour que la citation change de sens. Les dictionnaires, qu'ils soient médicaux ou généralistes, participeront à enraciner cette idée selon laquelle génie et folie sont proche, en interprétant la folie non plus comme inspiration mais comme maladie. De nombreux auteurs au XIXe vont dans ce sens, Louis Francisque Lélut, qui réinterprète le démon de Socrate à la lumière de la médecine et Maurice Macario, qui en reprend les intuitions dans son essai sur les hallucinations paru en 1845 dans les Annales médico-psychologiques
Il ne faut pas croire, comme on l’a dit, que les hallucinations sont le partage des esprits faibles ; les têtes les mieux organisées n’en sont pas à l’abri, et l’histoire des hommes célèbres dans les sciences, les arts et la poésie nous montre souvent des hallucinés. Socrate avait son démon qui l’inspirait ct lui donnait de salutaires conseils ; Le Tasse au cours de son emprunt tel est souvent sur des sujets les plus relevés avec son génie familier, qui lui apprenait des choses merveilleuses inconnues ; Luther soutenait des discussions théologiques avec le diable ; Jérôme Cardan et Campanella avaient aussi leurs démons domestiques ; Pascal voyait toujours à ses côtés un précipice effrayant ; Malebranche était désespéré du boudin qui pendait à son nez ; Van-Helmont vit son âme ; Pythagore, Démocrite, Empédocle, Numa, furent des hallucinés ; il en fut de même de Swammerdam, de Swendenborg, de fra Girolamo Savonarola et du fameux fondateur de cet ordre religieux qui a dominé pendant trois siècles tous les trônes du monde et jusqu’à celui du vicaire de J.-C. — C’est donc avec raison qu’on a dit qu’il n’y a pas de grand génie sans un grain de folie. En effet, tous les grands hommes (Aristote l’avait déjà remarqué) sont doués du tempérament mélancolique, c’est-à-dire du tempérament qui prédispose le plus à la lypémanie : Dante, Alfieri, J.-J. Rousseau, Machiavel, Napoléon est en d’autres génies sublimes qui ont étonné le monde par une vaste conception de leur esprit, en sont des exemples éclatants.
Dans toute la seconde moitié du XIXe siècle, d'autres réflexions de ce genre émergent en nombre qui toutes citent la formule : en 1859 dans l'essai de Devergie, La folie transitoire homicide, chez Constant Saucerotte en 1863, dans L'histoire et la philosophie dans leurs rapports avec la médecine, chez Edmond Boisseau, dans Des maladies simulées et des moyens de les reconnaître, en 1870, où on lit : « le génie semble constituer une prédisposition à la folie. Nullum magnum ingenium sine mixtura dementiae, avait dit Sénèque », chez Levillain en 1891, dans Hygiène des gens nerveux, mais c'est sans doute l'ouvrage de Jacques-Joseph Moreau, La psychologie morbide, qui aura eu la plus grande influence, pour avoir donné à cette idée la forme la plus définitive en qualifiant le génie de névrose.
Cette idée sera tellement commune qu'Albert Regnard, à la toute fin du siècle, se sentira obligé de rédiger un essai pour la réfuter et démontrer qu'on ne la trouve pas chez Aristote : Génie et folie, réfutation d'un paradoxe. Mais si ces éléments indiquent assez bien depuis quand on attribue cette formule à Aristote avec le sens qu'on lui donne aujourd'hui, cela ne dit pas depuis quand on situe cette formule précisément dans la Poétique. Sur ce point, je ne suis pas remonté plus loin qu'avril 1992. Alexis Klimov, écrivain belge, écrit dans un article pour la revue canadienne Liberté un article, Stratégies pour une dédicace :
Comme il n'y a «point de génie sans un grain de folie», c'est ARISTOTE qui le dit dans sa Poétique, je me permettrai de traiter ici d'un sujet que les pusillanimes trouveront petit, mais que les âmes généreuses sauront apprécier. En effet, la dédicace est un art qui se perd en ce siècle mesquin.
On retrouve cette même attribution à la même période dans le livre de développement personnel de Thierry Carabin, Testez vos relations interpersonnelles et Testez votre créativité. Sans qu'il me soit possible d'affirmer que ce sont là les premières ni qu'elles ont servi de sources à ceux qui les ont imités plus tard dans l'erreur et qui aujourd'hui sont beaucoup trop nombreux. Toujours est-il qu'aujourd'hui, on ne compte hélas plus les livres qui disent trouver la formule chez Aristote, voire dans La Poétique. Surtout quand ces livres espèrent nous instruire sur le génie, comme le 3 minutes pour comprendre comment pensent les génies, nous préparer aux concours ou au bac avec des citations ou expliquer les citations des artistes, nous parler de l'influence de l'ADN sur notre personnalité. Un ton plus léger n'excuse pas plus l'erreur, on peut En finir avec les idées fausses sur la psychiatrie et la santé mentale sans fausses citations : la punchline, si c'en est une, est de Sénèque, ni d'ailleurs la légèreté du sujet : Non, Mylène Farmer n'a rien emprunté à Aristote. Mais toutes ces occurrences je les déplore sans m'en étonner. Ce qui m'étonne en revanche, à quoi je ne m'attendais pas et qui est à l'origine de cette note, c'est de voir cette fausse citation vendue sous forme de stickers. Je peux vous dire que ça a été un choc, d'autant plus grand que je l'ai découvert dans un lieu où vraiment ce sticker n'avait rien à faire : le bureau de ma communauté de communes où je vais payer ma facture pour le ramassage des ordures et récupérer des sacs de tri pour l'année. Les fausses citations ont gagné internet, ont gagné nos livres et nos revues. Voilà qu'elles commencent à gagner nos murs.