J'ai collecté l'essentiel des éléments de cette note en 2022. Je ne sais plus quel article ou vidéo m'avait poussé à mener cette recherche, mais les articles mauvais ne manquent malheureusement pas, comme l'indique la petite liste ci-dessous d'articles qui attribuent la formule à Pasteur.
https://lanef.net/2019/07/02/la-science-un-chemin-vers-dieu/
https://www.lnr-dz.com/2024/04/04/le-pasteur-imposteur/
https://www.la-croix.com/Debats/Louis-Pasteur-nous-decouvrons-beaucoup-science-ramene-Dieu-2022-12-27-1201248163
Pourquoi c'est faux
La formule naît sous la plume de Francis Bacon, le philosophe anglais. Il en offre plusieurs variations et la formule apparaît entre autre dans deux textes consacrés à l'athéisme. C'est dire que pour lui, c'est un argument récurrent et important de son apologétique. Ainsi en 1597, dans sa méditation sur l'athéisme :
Lastly, this I dare affirm in knowledge of nature, that a little natural philosophy, and the first entrance into it, doth dispose the opinion to atheism; but on the other side, much natural philosophy and wading deep into it, will bring about men's minds to religion; wherefore atheism every way seems to be combined with folly and ignorance, seeing nothing can can be more justly allotted to be the saying of fools than this, "There is no God"
Enfin, j’ose affirmer qu’en ce qui concerne la connaissance de la nature, qu’un peu de science et les premières découvertes qu’on y fait disposent l’opinion à l’athéisme. Mais d’un autre côté, plus on en apprend et plus on approfondit ses connaissances, plus on en revient à la religion. Ainsi donc l’athéisme, dans toutes ses manifestations, se lie à la folie et à l’ignorance, étant donné qu'aucun propos ne mérite mieux d'être considéré comme l'adage des fous que ceci : « il n'y a pas de Dieu ».
En 1605, dans Du progrès et de la promotion des savoirs :
But further, it is an assured truth, and a conclusion of experience, that a little or superficial knowledge of philosophy may incline the mind of men to atheism, but a further proceeding therein doth bring the mind back again to religion.
Mais enfin, c'est une vérité certaine et la conclusion de l'expérience, qu'un peu, ou des connaissances superficielles, en philosophie, peut conduire l'esprit des hommes vers l'athéisme, mais que des connaissances plus approfondies ramènent l'esprit vers la religion.
Puis en 1612, dans son Essai sur l'athéisme :
I had rather believe all the fables in the Legend, and the Talmud, and the Alcoran, than that this universal frame is without a mind. And therefore, God never wrought miracle, to convince atheism, because his ordinary works convince it. It is true, that a little philosophy inclineth man’s mind to atheism ; but depth in philosophy bringeth men’s minds about to religion.
Je préférerais croire toutes les fables que contiennent la Bible, la Torah et le Coran que croire que notre univers n’a pas été créé par un esprit intelligent. Ainsi Dieu n’a pas besoin de miracles extraordinaires pour vaincre l’athéisme, parce que son action ordinaire (les lois de la nature) y suffit. Parce qu’un peu de savoir incline la pensée vers l’athéisme ; mais une connaissance approfondie de la nature la ramène vers la religion.
Bien sûr, Bacon parle ici de philosophie. Mais il parle aussi de « philosophie naturelle », ce qui, à l'époque, était l'équivalent de nos sciences physiques aujourd'hui. Ainsi, la paternité de la formule revient de plein droit à Francis Bacon. Cependant, on remarque que dès le XIXe siècle, cette paternité commence à être oubliée. La formule, quand elle n'est pas paresseusement attribuée à « un sage » est, heureusement, souvent correctement attribuée. Mais on l'attribue aussi parfois à Pascal, à Rivarol, à De Bonald. Attributions que je ne suis pas parvenu à confirmer. La formule rappelle un peu Pascal en effet, mais elle contredirait les réflexion sur le « trop et trop peu ». Lire trop lentement comme lire trop vite empêche de comprendre, boire trop peu de vin comme boire trop de vin empêche de voir la vérité. Il y a bien dans la formule de Bacon l'idée qu'un effet, la foi, est causée par deux choses opposées : l'absence de science et une grande quantité de science. Mais dire cela, c'est rater l'essentiel : pour Pascal, la foi, la vérité, la compréhension se trouvent dans une juste mesure impossible à trouver, impossible à tenir et qui nous échappe donc toujours. Idée qui est absente de la formule de Bacon.
La formule est également attachée, à juste titre cette fois, à un scientifique de renom. Non pas Pasteur, mais Jean-Baptiste Biot. De nombreuses sources permettent d'attacher Biot à la formule, que ce soit dans la presse ou dans les livres. Le 18 Avril 1883 dans le Figaro, à l'occasion d'un portrait à charge de Charcot, Ignotus (Félix Platel) attribue la formule à Biot :
D'ailleurs, j'ai toujours pour garants deux grands savants qui m'ont dit à moi, alors que je faisais leur portrait … Leverrier : « j'ai vu Dieu avec le télescope ! » Pasteur : « J'ai vu Dieu avec le microscope ! »
J'ai pour garant la parole du grand Biot, après le grand Bacon : « Un peu de science éloigne de Dieu—beaucoup de science y ramène. »
Et le New-York Herald Tribune le 17 Novembre 1895 :
Il n'y a aucun désaccord réel entre la science et la croyance à un ordre voulu, régnant dans la nature ; et le vrai savant sent, au fond de son intelligence, l'éternelle vérité des mots de Biot : ''Un peu de science éloigne de Dieu, beaucoup de science y ramène.''
Avant cela, dans les livres, Biot était déjà lié à la formule par René Lavollée en 1869 et en 1866 par Alphonse Gratry, dans le livre que ce dernier consacre à son collègue et ami Henri Perreyve, prêtre à l'oratoire (page 21). Ce texte semble particulièrement fiable, puisque Gratry retranscrit des notes personnelles que Perreyve avait prises tout de suite après sa rencontre avec Biot en juillet 1849 :
« Hier, j’étais au Luxembourg, travaillant la physique que je comprenais avec beaucoup de peine, quand je vis venir à moi un homme à cheveux blancs, portant sur ses traits l’empreinte d’une belle vieillesse. Il s’assit à côté de moi, essuya son front découvert, et me regardant fixement : « jeune homme, me dit-il, vous paraissez fatigué de votre travail, que lisez-vous donc ?
Je fus un instant surpris et assez mécontent de cette visite inattendue … Allais-je donc perdre mon temps à écouter quelque radotage ?… Oh ! que je bénis ce temps perdu ! Je montrai à mon visiteur mes livres de physique. Il les regarda tristement et me dit : » Prenez garde d’étudier mal les sciences naturelles. Elles sont bien belles, quand on sait en pénétrer l’esprit. Elles sont nuisibles, quand on les prend à la légère. Un peu de science éloigne de l’esprit et de Dieu, beaucoup de science y ramène. Il faut travailler d’abord pour estimer la matière, pour comprendre ce qu’elle a de beauté, de régularité mathématique, d’obéissance absolue aux lois. Et puis il faut travailler encore pour comprendre combien elle est cependant peu de choses. »
(...)
Il me quitta brusquement, et s’éloigna en me disant de prendre courage, de mettre à profit ma jeunesse, et de me consacrer au service de la vérité.
Je ne le perdis pas de vue, il entra au Collège de France, où l’on m’apprit que ce vieillard était M. Biot. »
De tout le XIXe siècle, sauf à la toute fin, pas une seule fois on ne trouve la formule de Bacon directement ou indirectement associée à Pasteur. Il faut en effet attendre 1895, que Pasteur soit mort, mais pas encore enterré, pour que la formule soit utilisée à son sujet. Il faut d'ailleurs aussi attendre 1895 pour que la citation sur « la foi du paysan breton apparaisse » (Le Gaulois est le premier journal à l'évoquer) et autres anecdotes allant dans ce sens (rubrique Echos de Paris. Je rappelle que Coudereau, mis en scène ici, est mort l'année à laquelle est censée se passer l'anecdote), toujours dans des publications religieuses ou des journaux plutôt anti-républicains. Mais personne encore n'attribue à Pasteur la formule de Bacon. Bien plutôt, ceux qui la mentionnent utilisent Pasteur comme une preuve de la véracité de la formule. Il faut attendre quelques années encore pour qu'un nouveau pas soit franchi. La première occurrence d'une attribution de la formule à Pasteur que j'ai pu retrouver date de 1911. Et elle se massifiera au XX et sera quasi incontestable au XXIe siècle : Luc Ferry lui-même l'utilise dans des interviews et son livre La plus belle histoire de la philosophie ...
Pourquoi c'est grave
Bah déjà parce que c'est faux et que ce n'est pas parce qu'un faux est centenaire qu'il ne faut pas le combattre. Ensuite parce que cela amène à traiter un élément de propagande religieuse comme une vérité historique et donne une image fausse des positions les plus essentielles de Pasteur. Cette propagande cherche à faire de Pasteur un croyant, un catholique qui lie science et religion. Comme l'indique cet article de Jules Cornély pour Le Gaulois, repris tel quel par d'autres, comme dans ce prêche publié par la Revue du Clergé français, symptomatique de cette propagande :
Pasteur était un croyant, un catholique sincère, un homme en qui la science et la foi se donnaient un perpétuel baiser de paix. Il a été la démonstration vivante de cette parole si souvent citée : « peu de science éloigne de Dieu, beaucoup de science y ramène. »
Certes, Pasteur serait un athée, que la religion du Christ n'en serait pas moins vraie. (…)
Mais puisqu'on exploite contre les idées religieuses le blasphème posthume des gens notoires qui veulent s'en aller sans prières, nous avons bien le droit de montrer aux foules cet homme que les savants du monde entier reconnaissent pour leur maître et qui s'en va dormir son dernier sommeil un crucifix entre les bras.
Et de faire de ce crucifix dont ils font grand cas (https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5292645/f1.item.zoom) la preuve qu'il croyait en dieu et que nous autres, qui ne sommes pas aussi savant que lui, serions bien présomptueux de ne pas croire aussi. Ce qui s'apparente bien plus à une récupération apologétique douteuse qu'à un réel hommage.
Pasteur était-il croyant et était-il catholique ?
Cet article de Cornély, qui quelques jours plus tard regrettera que les funérailles nationales de Pasteur aient été des funérailles laïques dans lesquelles le nom de dieu n'a pas été prononcé une seule fois, n'a finalement pour l'affirmer que deux arguments : il a combattu la théorie matérialiste de la génération spontanée et tenait un crucifix. Seulement voilà, il n'a combattu cette théorie que parce que ses observations l'y amenaient, il le dit clairement dans sa conférence du 7 avril 1864 :
Il n'y a ici ni religion, ni philosophie, ni athéisme, ni matérialisme, ni spiritualisme qui tienne. Je pourrai même ajouter : comme savant, peu m'importe. C'est une question de fait ; je l'ai abordée sans idée préconçue, aussi prêt à déclarer, si l'expérience m'en avait imposé l'aveu, qu'il existe des générations spontanées, que je suis persuadé aujourd'hui que ceux qui les arrirment ont un bandeau sur les yeux.
et n'a tenu ce crucifix que parce qu'il a été placé dans ses mains post-mortem, comme le Journal des débats nous l'apprend le 29 septembre 1895 : « A quatre heures quarante du soir, une contraction agita une dernière fois le corps. La mort avait achevé son œuvre. M. Pasteur s'était éteint. On plaça alors un crucifix dans ses mains et Mme Pasteur lui ferma les yeux. » Information que Cornély pouvait, je suppose, difficilement ignorer. Pasteur est mort sans signe religieux et sans la présence d'un prêtre. On dispose également d'éléments plus clairs sur son rejet de la religion. André Georges, reprenant les éléments donnés par Paul Dupuy, nous apprend que Pasteur, à l'Ecole Normale, quand il le pouvait, ne se rendait pas à la messe, et quand il devait s'y rendre, y restait les bras croisés à surveiller les élèves.
Paul Dupuy ajoute que le grand savant n'allait pas davantage à la messe de Saint-Jacques du Haut-Pas, quand il fut déchargé de toutes fonctions administratives à l'Ecole. Dupuy, porte à porte avec lui durant huit ans, atteste que madame et mademoiselle Pasteur se rendaient seules à l'église le dimanche. Ce jour-là, qui pour lui ne différait pas des autres, Pasteur passait la matinée dans son laboratoire. Dupuy remarque enfin que nul des collaborateurs qu'il ait connus au maître ne le considérait comme catholique. L'opinion commune était bien celle-là.
Cette opinion commune, que nous livre ici André Georges, est partagée par les descendants de Pasteur.
Donc catholique, non, chrétien, sans doute pas. N'affirme-t-il pas dans une lettre du 30 avril 1842 avoir abandonné la foi ? Croyant, oui, à condition de pouvoir définir clairement ce en quoi il croit. Sa position, ce n'est pas la religion, mais le spiritualisme. Un courant, qui a sa traduction philosophique (Pasteur était proche de certains de ses représentants), qui base la croyance en des entités métaphysiques non sur le dogme, mais sur le sentiment et la psychologie. On en trouve la trace dans cette lettre de Pasteur à Sainte-Beuve de 1865, mais sa position est mieux encore exprimée dans ce discours de 1874 :
Croyez-moi, en face de ces grands problèmes, éternels sujets des méditations solitaires des homes, il n'y a que deux états pour l'esprit : celui que crée la foi, la croyance à une solution qu'une révélation divine aurait donnée, et celui du tourment de l'âme à la poursuite de solutions impossibles, exprimant ce tourment par un silence absolu, ou, ce qui revient au même, par l'aveu de l'impuissance à rien comprendre et à rien connaître de ces mystères. Prétendre introduire la religion dans la science est d'un esprit faux. Plus faux encore est l'esprit de celui qui prétend introduire la science dans la religion, parce qu'il est tenu à un plus grand respect de la méthode scientifique. L'homme de foi ne sait pas et ne veut rien savoir. Il croit à une parole surnaturelle. C'est incompatible avec la raison humaine, direz-vous ; je suis de votre avis, mais il est plus incompatible encore avec la raison humaine de croire à la puissance de la raison sur les problèmes de l'origine et de la fin des choses. Et puis la raison n'est pas tout : il y a le sentiment ; et ce qui fera éternellement la force des convictions de l'homme de foi, c'est que les enseignements de sa croyance sont en harmonie avec les élans du cœur, tandis que la croyance du matérialiste impose à la nature humaine des répugnances invincibles. Est-ce que le bon sens, le sens intime de chacun ne proclame pas la responsabilité individuelle ? Le matérialisme, au contraire, la repousse. Est-ce qu'au chevet de l'être aimé que la mort vient de frapper vous ne sentez pas au dedans de vous quelque chose qui vous crie que l'âme est immortelle ?
Pasteur n'est pas un homme de systèmes, religieux ou scientifique. Il tire ses vérités de l'observation seule. Il rejette la croyance religieuse parce qu'elle est aveugle, sa seule vérité étant à ses yeux dans son accord avec le sentiment humain, seule et unique source de la spiritualité. Croit-il en l'au-delà, en l'âme ? Oui, mais parce que son cœur le lui crie, non pas parce que la bible le lui dit. C'est une croyance sans dogme et sans certitude, qui naît d'un élan du cœur et qui saute dans l'inconnu. Il accepte cet inconnu pleinement et rejette les réponses absurdes de la religion apporte aux inquiétudes humaines. De la même manière, on ne peut s'appuyer sur son discours de réception à l'Académie française pour dire qu'il croit en dieu :
La notion de l’infini dans le monde, j’en vois partout l’inévitable expression. Par elle, le surnaturel est au fond de tous les cœurs. L’idée de Dieu est une forme de l’idée de l’infini. Tant que le mystère de l’infini pèsera sur la pensée humaine, des temples seront élevés au culte de l’infini, que le Dieu s’appelle Brahma, Allah, Jehova ou Jésus. Et sur la dalle de ces temples vous verrez des hommes agenouillés, prosternés, abîmés dans la pensée de l’infini. La métaphysique ne fait que traduire au dedans de nous la notion dominatrice de l’infini. La conception de l’idéal n’est-elle pas encore la faculté, reflet de l’infini, qui, en présence de la beauté, nous porte à imaginer une beauté supérieure ? La science et la passion de comprendre sont-elles autre chose que l’effet de l’aiguillon du savoir qui met en notre âme le mystère de l’Univers ? Où sont les vraies sources de la dignité humaine, de la liberté et de la démocratie moderne, sinon dans la notion de l’infini devant laquelle tous les hommes sont égaux ?
II faut un lien spirituel à l’humanité, dit M. Littré, faute de quoi il n’y aurait dans la société que des familles isolées, des hordes et point de société véritable. » Ce lien spirituel qu’il plaçait dans une religion inférieure de l’humanité ne saurait être ailleurs que dans la notion supérieure de l’infini parce que ce lien spirituel doit être associé au mystère du monde.
Pour Pasteur, manifestement, dieu n'est qu'un nom derrière lequel les hommes ont cru pouvoir saisir l'idée d'infini et résoudre les mystères de l'univers. Qu'on ne s'y trompe pas : c'est une attaque contre la religion. Mais il attaque aussi le positivisme de Comte et de Littré, dont il prend le siège à l'Académie. S'il faut une religion, ce n'est pas une religion positiviste, matérialiste, de l'homme, telle que Comte la promeut, mais c'est ni plus ni moins que le sentiment très Pascalien d'être réduit au silence par le mystère de l'univers, d'être porté vers l'infini. C'est-à-dire que la religion doit se fonder sur le sentiment seul. Mais quelle forme doit-elle prendre ? Pasteur ne tranche pas ; il n'est pas homme de système : « La grandeur des actions humaines se mesure à l’inspiration qui les fait naître. Heureux celui qui porte en soi un dieu, un idéal de la beauté et qui lui obéit : idéal de l’art, idéal de la science, idéal de la patrie, idéal des vertus de l’Évangile ! Ce sont là les sources vives des grandes pensées et des grandes actions. Toutes s’éclairent des reflets de l’infini. » Je ne peux m'empêcher de penser que la science, en tant qu'elle prend l'infini pour objet (microbiologie, astronomie), peut à ses yeux entièrement combler l'élan religieux d'un homme, le faire agir auprès du mystère en le détournant entièrement de l’Église et de la religion sans le dessécher, il en est la preuve, et que reconnaître une valeur aux "vertus de l'évangile", ce n'est pas faire profession de foi, mais extraire de la bible des valeurs universelles en abandonnant le reste.
Je pense ainsi qu'on pourra tous s'accorder sur une chose : si on veut parler de Pasteur, il faut oublier cette formule, ne pas même l'évoquer au conditionnel ; si on veut parler de cette formule, on la rattache à Biot, qu'il ne serait pas mauvais de redécouvrir, ou à Francis Bacon, qui est loin d'être une référence honteuse, mais certainement pas à Pasteur.