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Billet de blog 10 octobre 2024

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Derrière la fausse citation Anders/Huxley, les Protocoles des Sages de Sion ?

La fausse citation attribuée à Anders et à Huxley, quand elle ne leur est pas attribuée, est souvent jugée très proche des leurs ouvrages. Et si elle était proche en réalité d'un texte que personne ne soupçonne derrière elle et bien plus dangereux ?

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Quand j'ai commencé à m'intéresser à cette fausse citation et à partager mes découvertes et réflexions, on m'a souvent rétorqué que, d'une part, le pastiche était réussi, puisque tout le monde se méprend, d'autre part, que ce n'est pas bien grave de qui est le texte puisque l'analyse est bonne.

On ne peut pas dire que le pastiche est bon puisque ceux qui se font avoir par la fausse citation n'ont pas lu L'Obsolescence de l'homme, probablement pas non plus Le Meilleur des mondes. Or on ne peut pas juger d'un pastiche sans connaître le texte imité. J'ai eu l'occasion de dire la distance qu'il y a entre L'Obsolescence de l'homme et ce texte, il serait peut-être bon de montrer la distance qui existe aussi avec Le meilleur des mondes (sur la sexualité et la corruption en particulier). Mais je vais me contenter essentiellement de montrer la proximité qui existe entre la fausse citation et Les protocoles des sages de Sion. Mais d'abord quelques questions en guise d'introduction :

  1. Peut-on imaginer Anders ou Huxley, l'un juif, l'autre ayant aidé des juifs à fuir l'Allemagne nazie, tenir des propos proches de ceux tenus dans Les protocoles ?

  2. Peut-on dire que les Protocoles des Sages de Sion est une bonne analyse de la situation actuelle et de ce qu'on vit ?

  3. S'il est démontré que la fausse citation est proche du Protocole des Sages de Sion, dira-t-on encore qu'elle est proche de la pensée de Anders ou Huxley et une bonne analyse de la situation actuelle ?

Je crois qu'on sera tous d'accord pour répondre non aux deux premières questions. Mais alors on devra répondre non à la troisième si ma démonstration est convaincante. On pourra vouloir répondre oui à la première question. Mais si ce qu'écrit Anders est proche de ce qu'écrivent les manipulateurs antisémites et anticommunistes qui se cachent derrière les Protocoles, sauf à répondre oui à la seconde question, il faudra alors fatalement rejeter l'oeuvre de Anders comme délirante. Et répondre non à la seconde branche de la troisième question. Si on répond oui à la seconde question je n'ai même pas envie d'en savoir plus et si on veut répondre oui à la troisième, maintenir coûte que coûte que la fausse citation est une bonne analyse de la situation actuelle (alors même que son auteur en récuse le sérieux quelques lignes après l'avoir livrée), il n'y a pas beaucoup de solutions : affirmer la véracité des Protocoles, rejeter la pertinence des rapprochements que je vais présenter, rejeter l'idée pourtant essentielle selon laquelle deux textes similaires disent la même chose.

À la rigueur pourquoi pas, je ne demande qu'à être convaincu et rassuré sur le phénomène que je documente ici et dans les deux notes précédentes. Mais il en faudra beaucoup pour me convaincre.

Comparaison de la fausse citation avec des passages des Protocoles

Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s’y prendre de manière violente. Les méthodes du genre de celles d’Hitler sont dépassées. Il suffit de créer un conditionnement collectif si puissant que l’idée même de révolte ne viendra même plus à l’esprit des hommes. L'idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées.
Par rapport à la fragilité actuelle de tous les pouvoirs, le nôtre est invincible parce qu’il est invisible, et qu’il restera tel jusqu’à ce qu’il ait acquis un degré de puissance tel qu’aucune ruse ne pourra plus le menacer. (...)
Nous leur avons donné comme marotte le rêve de l’absorption de l’individualité humaine par l’unité symbolique du collectivisme [les protocoles vise à discréditer les mouvements communistes et socialistes comme étant le cheval de Troie de la domination juive]. Ils n’ont pas encore démêlé et ne démêleront pas de sitôt que cette marotte est une violation évidente de la plus importante des lois de la nature, qui a créé depuis le premier jour de la création chaque être différent des autres, précisément pour qu’il affirme son individualité. Que nous ayons pu les amener à ce fol aveuglement, cela ne prouve-t-il pas avec une clarté frappante à quel point leur esprit est peu développé en comparaison du nôtre ?

Ensuite, on poursuivrait le conditionnement en réduisant de manière drastique l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle.
Chaque classe devra être éduquée selon un programme rigoureusement délimité et en rapport avec sa situation et la nature de son travail ; les génies fortuits ont toujours su pénétrer dans une caste supérieure ; mais on ne peut, pour ces rares exceptions, ouvrir l’accès des rangs élevés aux incapables et les déclasser, par une éducation qui n’est pas appropriée à la situation qui leur est destinée par leur naissance.

Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité et plus sa pensée est bornée à des préoccupations médiocres, moins il peut se révolter.
La lutte intense pour la suprématie, et les secousses économiques créeront des sociétés désenchantées, égoïstes, sans cœur, dégoûtées de la politique et de la religion. Leur seul guide sera le calcul. Elles auront pour l’or un véritable culte, à cause des jouissances matérielles qu’il procure, et c’est par là qu’elles tomberont en notre esclavage complet.

Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste. Que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif. Surtout pas de philosophie.
Nous excluons de l’enseignement le droit civique comme tout ce qui concerne les questions politiques. Ces objets seront enseignés à quelques dizaines de personnes, choisies pour leurs facultés éminentes.

Lorsque nous serons au pouvoir, nous éliminerons de l’enseignement toutes les matières susceptibles de troubler les esprits, et nous ferons des enfants une jeunesse obéissant à ses chefs et aimant le Souverain, comme un père garantissant la paix et la tranquillité. Nous remplacerons l’étude des classiques et celle de l’histoire antique — qui contient plus de mauvais exemples que de bons — par l’étude des problèmes de l’heure présente et de l’avenir. Nous effacerons de la mémoire humaine tous les faits des siècles passés, dont le souvenir nous est défavorable ; (...) Cette question présente un intérêt de la plus haute importance.

Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe : on diffusera massivement, via la télévision, des divertissements flattant toujours l’émotionnel ou l’instinctif. On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon, dans un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de penser. (…) Le conditionnement produira ainsi de lui-même une telle intégration, que la seule peur – qu’il faudra entretenir – sera celle d’être exclus du système et donc de ne plus pouvoir accéder aux conditions nécessaires au bonheur.
Les masses consentiront à rester inactives, à se reposer de leur prétendue activité politique (à laquelle nous les avons habitués nous-mêmes pour lutter par leur intermédiaire avec les gouvernements des chrétiens), à condition d’avoir de nouvelles occupations ; nous leur y indiquerons à peu près la même direction politique. Afin qu’elles n’arrivent à rien par la réflexion, nous les détournerons de la pensée par des divertissements, par des jeux, par des amusements, par des passions, par des maisons du peuple... Bientôt nous proposerons par la presse des concours en art, en sport de toutes sortes : ces intérêts détourneront définitivement les esprits des questions où il nous faudrait lutter avec eux. Les hommes, se déshabituant de plus en plus à penser par eux-mêmes, finiront par parler à l’unisson de nos idées, parce que nous serons les seuls qui proposerons de nouvelles directions à la pensée...

On mettra la sexualité au premier rang des intérêts humains. Comme tranquillisant social, il n’y a rien de mieux. En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté.
Voyez ces animaux ivres d’eau-de-vie, hébétés par le vin, auquel le droit de boire sans limites est donné en même temps que la liberté.

Nous ne pouvons permettre que les nôtres tombent à ce degré… Les peuples chrétiens sont abrutis par les liqueurs fortes ; leur jeunesse est abrutie par les études classiques et par la débauche précoce à laquelle l’ont poussée nos agents – précepteurs, domestiques, gouvernantes – dans les maisons riches, nos commis ailleurs, nos femmes dans les lieux de divertissements des chrétiens. Au nombre de ces dernières, je compte aussi ce qu’on appelle « les femmes du monde » initiatrices volontaires de leur débauche et de leur luxe.

L’homme de masse, ainsi produit, doit être traité comme ce qu’il est : un veau, et il doit être surveillé comme doit l’être un troupeau. Tout ce qui permet d’endormir sa lucidité est bon socialement, ce qui menacerait de l’éveiller doit être ridiculisé, étouffé, combattu. Toute doctrine mettant en cause le système doit d’abord être désignée comme subversive et terroriste et ceux qui la soutiennent devront ensuite être traités comme tels.
Pour ôter le prestige de la vaillance au crime politique nous le mettrons sur le banc des accusés au même rang que le vol, le meurtre et tout autre crime abominable et bas. Alors l’opinion publique confondra, dans sa pensée, cette catégorie de crimes avec l’ignominie de tous les autres et le flétrira du même mépris.

Nous voulons qu’à ce moment-là ils reconnaissent que nous sommes si forts, si invulnérables, si puissants que nous ne compterons en aucun cas avec eux ; que non seulement nous ne ferons pas attention à leurs opinions et à leurs désirs, mais que nous sommes prêts et en mesure, avec une autorité indiscutable de réprimer toute expression, toute manifestation de ces désirs et de ces opinions, que nous nous sommes emparés d’un seul coup de tout ce qui nous était nécessaire, et que nous ne partagerons en aucun cas notre pouvoir avec eux… Alors ils fermeront les yeux et attendront les événements. Les chrétiens sont un troupeau de moutons, et nous sommes pour eux des loups. Et vous savez ce qui arrive aux moutons quand les loups pénètrent dans la bergerie ? Ils fermeront encore les yeux sur tout parce que nous leur promettrons de leur rendre toutes les libertés enlevées ...

On observe cependant, qu’il est très facile de corrompre un individu subversif : il suffit de lui proposer de l’argent et du pouvoir.

Il n'y a guère que sur ce point que je n'ai pas trouvé d'équivalent ; soit qu'il n'y en ait pas, soit que les passages s'en rapprochant aient échappés à mes nombreuses relectures. L'absence peut s'expliquer par le changement d'époque : Les protocoles sont un outil contre les mouvements de révolte populaires et la montée du communisme, son but est de faire croire que derrière les communistes et les révoltes se cache une manœuvre des juifs pour s'emparer du pouvoir. Le texte de Carfantan ne prend pas comme objet les révoltes, mais le conformisme. L'idée est donc non pas de faire des agents des révolutionnaires, mais de ramener dans le rang les non-conformistes. Carfantan affirme qu'il prend l'idée dans Le meilleur des mondes, mais ce n'est pas tout à fait ce qu'on y trouve : le directeur à la fin met Marx et ses deux amis face à un choix, ou s'exiler sur une île et y cultiver avec d'autres leur idiosyncrasie, vivre dans une réserve de singularités, ou prendre un poste à haute responsabilité. Ce n'est pas tout à fait corrompre, c'est mesurer la solidité du conditionnement. D'autant plus que c'est là ni plus ni moins que ce qui se passe dans la bonne société. Comme beaucoup d'autres, le directeur a été un « marginal provisoire » destiné depuis toujours à rentrer dans le rang après des incartades de jeunesse.

Remarques décousues

Ce travail de mise en parallèle des textes est laborieux, ici incomplet, mais nécessaire : c'est par un tel effort que la fausseté des Protocoles a été mise en évidence. Le texte reprend allègrement le pamphlet de Joly, Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu, cela a été montré dès 1921. Umberto Eco fait remonter à Eugène Sue l'inspiration première, qui aurait transité du Juif errant et du Mystères du Peuple aux Protocoles via Joly, qui se serait inspiré de Sue. Si Eco a raison, cela réduit les Protocoles au statut de pages arrachées d'un roman-feuilleton, ce qui n'est pas glorieux, mais on peut rétorquer qu'Eco va trop loin et que si l'origine est un pamphlet documenté, une part de sa vérité a dû se transmettre aux Protocoles et de facto à la fausse citation. À ceci près que le pamphlet de Joly a des bornes précises, la France, certes avec de l'espionnage à l'international, et surtout un acteur politique clairement identifié bien que jamais nommé. On sait ainsi qui agit exactement et comment et la chose ne paraît pas délirante puisque Napoléon III est au cœur du pouvoir, là justement où il peut agir. Retirez ça que reste-t-il ? Une dilution des acteurs, des frontières, des moyens, qui rend le texte confus et peu crédible. Mais il n'a, de toute façon, pas à l'être. Il fonctionne parce qu'il permet à certains de rapprocher le texte d'une situation qui leur déplaît, même de manière lointaine, et et d'en désigner comme cause un ennemi contre lequel ils pourront mobiliser facilement. Or, dans la fausse citation, on est bien plus proche des Protocoles que du Dialogue aux enfers. Qui place la sexualité au cœur des intérêts, qui interdit la philosophie, qui réduit l'école à une insertion professionnelle ? Qui réduit les aptitudes biologiques innées (et surtout quelles sont-t-elles?) Un même acteur ? Des acteurs ? Lesquels ? Se sont-ils coordonnés pour réduire le peuple en troupeau ? Et si le peuple a été réduit, vraiment, qui osera dire aujourd'hui que ça s'est fait sans violence ?

Mais ne perdons pas de vue le sujet qui fâche. On a, à l'heure actuelle, un parfait résumé des Protocoles des sages de Sion qui circule sur internet, sans frontières aucunes, sans contradiction digne de ce nom. Retirant tous les suffrages. Cela, je crois, doit inquiéter.

Oh, et d'ailleurs, si je ne vous ai pas convaincu, peut-être qu'un autre vous convaincra. Cet autre, c'est Philippe Ploncard d'Assac. Il est le fils du collaborationniste Jacques Ploncard d'Assac et, ici comme souvent, le fruit tombé ne pourrit jamais loin du tronc. Il a repris le combat et les idées paternelles et a donné pour les Cercles Nationalistes Français une conférence dans la plus stricte ligne Maurassienne (pour qui la Révolution et la république étaient des importations Suisses et Juives, certainement pas Française, qui à ses yeux était catholique et royaliste) : la démocratie pourrit tout, détruit tout, les conséquences. Dans cette conférence il croit citer Anders, et il lit la fausse citation qu'on connaît, et ajoute tout de suite après :

« Fin de la citation. Cela ne vous rappelle rien ? (une pause). Ceux qui étaient là à ma conférence sur les Protocoles des sages de Sion, vous ne trouvez pas que c’est un remarquable résumé des Protocoles des sages de Sion ? Un faux célèbre bien sûr, vous dira-t-on même dans nos milieux … C’est remarquable comme précision et comme résumé. Pas besoin de se farcir les je-ne-sais pas combien de pages des différentes éditions des Protocoles : tout est là. Tout est là et correspond tellement bien à ce que nous vivons dans nos programmes à l’école, dans ce qui est fait dans la société, que c’est la preuve absolue du complot. »

Que moi, qui suis contre cette fausse citation, qui m'oppose à ma petite échelle à ces théories du complot, je rapproche cette fausse citation des Protocoles, on peut m'accuser de forcer le trait à des fins rhétoriques. Mais là on a un type, qu'on peut toujours accuser de mauvaise foi, mais dont, je pense, on ne remettra pas en cause l'expertise en terme de textes antisémites. Il en a lus je pense assez pour les reconnaître au premier coup d’œil. Que ce texte soit antisémite ça me paraît donc posé : c'est un décalque des Protocoles

Ce qui est bizarre, c'est que ça paraît être un décalque inconscient.

Rien ne permet de dire que l'auteur de ce texte, Carfantan, en partage les idées. C'est un texte qu'il avance et qu'il récuse immédiatement, comme étant outrancier et contredit par la liberté d'information offerte par internet. Il n'y accorde donc pas foi. Il m'a affirmé ne s'être inspiré d'aucun texte, d'avoir simplement extrapolé à partir de ce qu'il voyait autour de lui. Et en extrapolant et en regardant autour de lui il réécrit, sans le savoir, les Protocoles. C'est surprenant mais c'est possible. En 2020, il compile dans une série de trois livres les articles qu'il a lu dans la complosphère covidosceptique, L'étrange affaire corona, et y colporte des fake-new teintées d'antisémitisme contre Klaus Schwab (dont le père aurait été le confident de Hitler), Georges Soros (qui aurait planifié l'éradication de toute une partie de la population mondiale), Kissinger (qui aurait affirmé en 2009 : « une fois que le troupeau a accepté la vaccination obligatoire, la partie est gagnée »), ce qui traduit une vision complotiste antisémite de la pandémie, qu'il juge lui-même avoir été une épidémie de peur orchestrée mondialement contre la santé des peuples par des "élites mondialistes" portées par une volonté satanique, mais cet antisémitisme lui a peut-être échappé. Il cite Hitler, Julius Evola, René Guénon, mais c'est vrai qu'il cite beaucoup de monde alors ça peut ne rien vouloir dire. Il semble donc bien s'être rapproché des thèses de ce texte qui n'était pour lui au départ qu'un exercice littéraire, mais rien de concluant ne permet de dire qu'il s'accorde avec son sous-texte antisémite. Mais qu'en est-il de ceux qui le reprennent? Bien sûr, tous ceux qui le diffusent ne sont pas antisémites, ni complotistes, certains le sont fatalement, mais le plus grand nombre à mon avis, non. Et c'est ce qui est étrange et inquiétant. Qu'autant de gens se sentent touchés, éclairés, par un tel texte et y voient la juste description de ce qui se passe. Qu'un siècle après l'explosion des Protocoles, l'histoire se répète d'une manière bizarre : on a de nouveau un faux antisémite qui circule, mais créé par génération spontanée sur internet : le texte n'a pas été écrit dans cette intention, le contenue du texte échappe entièrement à son auteur, les internautes l'attribuent à Huxley et Anders par erreur, et continuent à le leur attribuer par paresse. J'ai pris l'habitude de parler à ce sujet d'antisémitisme subliminal. Et l'idée que de tels contenus circulent sur internet par l'action d'internautes qui partagent sans s'y appesantir ni s'y attacher, sans y prêter attention, comme de simples opérateurs d'images et de textes dont la fonction n'est pas de se forger une culture, mais de faire circuler du contenu, dont des contenus de haine qui pour eux sont juste des contenus qui circulent mieux, contenus qui doivent bien à force laisser une empreinte en eux, cela m'effraye. Et me fascine un peu. Parce que pour le coup, cette situation, c'est du Anders, et c'est vertigineux. Mais plus vertigineux et effrayant peut-être : de combien d'autres contenus peut-on dire ce que je dis de cette fausse citation de Anders ?

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