Mième question: arts de la table toujours, sur les ondes radiophoniques: un crétin tire au pigeon sur les assiettes de "bobonne"; un gamin parle des assiettes de la grand-mère morte; un type raconte qu'il a simulé un cambriolage de la vaisselle, et que sa "meuf" est ravie et fait déjà les magasins.
Des milliers de personnes vont à Emmaüs ou ailleurs acheter de quoi mettre la soupe dans des assiettes, tout simplement parce que leurs moyens ne leur permettent même pas d'aller à auchan (la vie, la vraie!!!), et des crétins enrubannés veulent nous faire avaler que casser la vaisselle c'est bien, en gros que si tu ne consommes pas, en dépit de tout bon sens, pour satisfaire aux "vertus de la mode", tu n'es qu'un idiot ringard.
Ca fait combien de personnes réelles et en difficultés sociales et économiques, cette ringurdise? (excusez, tellement énervé par le propos que je ne sais pas comment on écrit ringard)
Nième question: les collègues "issus de l'immigration" protestent souvent contre le fait qu'on leur demande d'où ils viennent. Ils y voient, semble t-il, une manière raciste de les considérer. Pour ma part, quand je fais la connaissance de quelqu'un, j'ai la faiblesse de souhaiter le situer dans le champ d'origine territoriale dont il est issu; s'agit-il d'une envie canine de "sniffer" de quoi l'autre est fait, s'agit-il d'un désir de situer la culture, les références de la personne, des stigmates de son histoire, ou tout simplement de faire connaissance avec les bases existentielles de l'autre? je me le demande à présent. Pour soutenir ma manière de faire, je précise que j'aime à demander aussi bien si la personne est d'origine vosgienne (comme moi)ou bretonne (comme ma femme) que camerounaise ou antillaise; j'ajoute que si je m'intéresse de manière aigüe aux origines antillaises, c'est que, pour y avoir vécu, j'ai envie de fraternité, et non de stigmatisation.
Serait-il pensable qu'on puisse inclure l'intérêt pour l'origine des gens dans une autre sphère que celle, instrumentée à l'envi par les crétins pseudo-antiracistes, qui reprocherait à toute question de ce genre cet intérêt social de base, pratiqué durant des siècles: "qui es-tu, et qui t'envoie, que pouvons-nous faire et dire ensemble?"
Oième question: le stade de f(F)rance est désormais à Saint Denis; c'est une scène où les violences habituelles du foot-ball ont pignon sur rue, et où les défoulements agressifs des supporters font la une des journaux qui s'ennuient. Il va de soi que ces choses sont intolérables; surtout pour les gens qui, non seulement ont abdiqué l'idée de les penser, mais de surcroît paraissent de temps en temps en faire leurs choux gras, style "on vous l'avait bien dit"; quelque chose comme l'administration de la preuve qu'on a bien raison de réprimer à tout va, surtout dans des scènes qu'on a mises en exergue, comme le foot, pour prouver de manière tautologique qu'on a là des raisons essentielles de réprimer la violence...
La question qui me vient est d'ordre statistique: qui pourrait avoir intérêt à ce que les statistiques de la délinquance soient plus fortes dans le "neuf-trois" qu'à Paris? pourtant, j'entends parler en matière de foot parisien de "Boulogne et Auteuil".
Pième question: elle a encore trait au vocabulaire médiatique; l'expression "force est de constater" appelle quelques observations, à mon avis: qui donc pousse les journalistes à ces extrêmités de souffrance, qu'ils soient à ce point obligés de faire allégeance aux vérités premières auxquelles ils se disent assujettis?
Qui les force, j'ai besoin de le savoir pour dénoncer ces oppresseurs iniques, et sauver la presse d'une situation de déshérence démocratique? Quels constats se montrent à ce point arbitraires et machiavéliques que les journalistes ne puissent s'en départir pour prendre tranquillement position? quelles assertions définitives les mettent hors d'état de commenter et de critiquer une information somme toute sujette à analyse et au doute basal que requiert l'administration de la transmission mediatique?