Ayant dit que je quittais Mediapart, cf. mon dernier blog, je me fais l'effet d'un guignol qui ne tient pas parole.
Juste une explication à deux entrées:
-quitter mediapart procède d'un art qui requiert d'avoir fait au moins polytechnique, et donc j'ai décidé d'attendre l'échéance du mois d'Octobre.
-En attendant je suis saisi par la qualité de certaines interventions, pour lesquelles, toujours lecteur, j'éprouve une envie irraisonnée de réponse et d'approbation.
J'aimerais m'appuyer, pour reprendre langue avec vous, du blog saisissant d'"Etoile 66", si ma mémoire est bonne: il me semblerait intéressant que, à chaque fois que dans des blogs critiques (légitimement, me paraît-il), on met le nom de Sarko , on remplace ce "mot" par "les politiciens tels qu'ils sont à l'heure actuelle en France".
Oui-da, la plainte est l'art, en couple maudit avec la revendication, de ne rien vouloir changer: la dose de jouissance qui s'y attache est telle qu'il n'est pas question, pour rien au monde, de se priver de cette plage narcissique qui consiste à réclamer de l'autre ce qu'on est infichu d'entreprendre par soi-même.
Il semble avéré que la situation de gestion de la politique en France, si on peut encore parler de politique, procède de la pathologie, au "mieux" sociale, au pire psychique.
Dans le même temps, et c'est une des raisons de mon "départ" de Mediapart, ce qui a été traité ici en réponse aux dérives sécuritaires, fascistes, voire débiles du pouvoir en place, m'est apparu, comme en sinistre écho, une guerre de tranchées sur le terrain même où rien ne se peut plus, comme une enchère morbide à des pratiques qui ne valent pas un seul mot en réponse, comme une bataille d'arrière-garde sur des choses que seule la justice a encore une chance de contrer.
Lorsque j'ai écrit à Plenel pour lui suggérer qu'il y ait enfin sur Mediapart un soutien, en forme de sursaut civique, promouvant tout ce que la justice a encore à dire contre, et surtout sur les affaires de l'Etat, il n'a pas cru nécessaire de répondre à ce modeste courrier, ayant sûrement bien mieux à faire...
Bien qu'écoeuré par ce qui se fomente dans notre pays, et non seulement, puisque j'ai entendu récemment que l'Europe souscrit à l'idée que, pour rester dans un pays de l'union, il faut exciper de ressources minimales (est-ce à dire que les pauvres seront désormais apatrides?), je trouve que les commentaires qui parsèment les articles de fond édités depuis quelques semaines donnent trop de place aux jeux de "prestance" entre les abonnés, et pas beaucoup à l'élaboration qui permettrait de constituer une vraie force de proposition et de résistance.
Au fond, les débats sur Mediapart représentent très exactement ce qu'il en est du fonctionnement de notre société qui se prétend avancée (avancée vers quoi, diable?), à savoir le débinage des proches, sur des virgules dont même la dépêche d'Ems pourrait être jalouse, au détriment de la fédération des énergies devant le péril véritable: la casse de la république, casse qui commence insidieusement par tous ces sujets qui nous gênent (les Roms, les "voyoux", les pauvres, et puis les fous, les handicapés improductifs, les fainéants de Pôle- Emploi, les retraités; à quand les naïfs syndicalistes et personnes politiques qui se croient intouchables, et qui d'ailleurs ne touchent plus grand chose d'autre que le vide de leur pensée?)
Dans ma vie, j'ai longtemps cru que tout était négociable, et que la violence ne servait qu'à s'identifier à l'agresseur; aussi ai-je revu ce que Gandhi avait proposé à son peuple contre la colonisation anglaise... Je crois que nous en sommes à ce point, qu'il fait inventer des structures et des comportements de résistance contre la folie qui nous gave et nous leurre depuis quelques années (ou bien plus...), et réagir là où on ne nous attend pas, tant est monoidéîque la "pensée unique" qui nous croit moutons asservis et ilotes mendiants et serviles.
Je compte reprendre ma contribution aux "Contes de la folie ordinaire", et vous pourrez y trouver quelques analyses psychopathologiques de ce que je crois être, loin des gesticulations sécuritaires au préjudice des gens dits fous, la réelle folie d'un monde qui se prend pour dieu et s'en arroge le pouvoir.
Comme Ben Bachtouche (qu'il me pardonne si j'éborgne son nom, c'est de mémoire), je suis gêné par trop de pratiques et de discours totalitaires...
Amitié à ceux qui sauront me lire.
JCD