-"Les choses sont comme ça". Ah?
C'est le texte souvent entendu à présent dans les commentaires politiques et mediatiques. Histoire de faire avaler l'illusion d'une réalité supposée inamovible? Lorsque dans mon métier quelqu'un me dit "je suis schizophrène", ou dit ses symptômes comme une fatalité, je ne suis pas capable de..., je n'arrive pas à penser..., je ne peux pas ceci..., j'ai tendance à répondre non, vous êtes Monsieur ou Madame Untel, et certes vous avez une pathologie, des symptômes, mais ça ne vous résume pas, et voyons si nous pouvons améliorer ça.
(L'espoir ne doit pas être considéré comme une attente, mais comme un projet, un "processus?")
-Ah, les saisons!
Il y a les soldes d'été et celles d'hiver; on achète alors au froid des vêtements chauds... en prévision de l'été, et inversement...
Il y a les esquimos et les marrons chauds; il semble qu'on les trouve au bon moment de l'année...
Il y a les expulsions estivales: est-ce que, outre le côté "je vire les roulottes au temps des camping cars et mobile homes", quand le pékin a l'oeil tourné vers la mer ou le cul des blondes sur la plage. (Pourquoi pensé-je à Dupont la Tristesse?), ne rappelle pas l'autre saison, celle des sans-abris glacés, sans igloos mais certes "marrons"?
Ah, les saisons: ça doit servir, finalement, à ne pas anticiper celles qui suivent...
-Il paraît que les syndicats professionnels travaillent d'arrache-pied sur la question des retraites? (Au fait, les gens en caravanes auront-ils le "minimum vieillesse?)
Je les admire: quand la perte de travail menace les salariés, ils se battent très fort, et finissent souvent par obtenir, pour des licenciés, soit un autre emploi, soit des indemnités supérieures à ce que prétend octroyer le licencieur.
J'aimerais les admirer autant quand un Etat "licencie" des gens qui gênent en les privant non seulement de leur travail, mais aussi d'un pays où poser leur existence et leur espérance... Ouais, bien sûr, il y a une indemnité de désinsertion et de rejet; 300 euros...!
-Loxapac, pesticide... Vous reprendrez bien un peu de café?
Je prétends plus haut que l'anticipation saisonnière est négligée; j'ai tort; pas toujours.
A l'occasion de faits navrants consistant à endormir le personnel d'un hôpital ou à intoxiquer des gens aux pesticides, fortement répréhensibles certes, je crains de devoir penser qu'à travers la mise en exergue négative, et mediatisée larga manu, de l'image du fou dangereux, on ne soit hardiment en train de saper toute résistance à la future loi de "sécurité" sur la psychiatrie. Va savoir?
-Juste pour rire, savez-vous compter?
J'espère, parce que j'ignore si cela vous a frappés, mais la valeur intrinsèque d'un évènement semble devoir disparaître derrière, loin derrière la comptabilité numérique des choses: 18 médailles ici, 23 là, dans le sport; premier ou deuxième rang en nombre par pays... Deux médailles Field, devenant xième rang du nombre desdites médailles par "nation", etc.
La nature de l'acte doit-elle disparaître au profit de l'illusoire notion de performance, ou de record? Comme d'ailleurs dans tous les processus évaluatifs qui sont imposés à tous les domaines, même les domaines où on s'occupe de la vie et de l'esprit des gens? Des chiffres, bon dieu, des perfs, la compétence est-elle devenue l'art de marcher sur les autres pour produire plus... de vent? (Au fait, nos médaillés Field, nos petits génies des mathématiques, ils seront aussi invités à une pizza-party?)
-petit codicille: entendu ce matin sur une radio en fond sonore, à propos des négociations à venir entre Israëliens et Palestiniens: "... les négociations vont reprendre, après dix huit mois de... trêve" !!!!