Le français n'existe pas, il existe des français. La langue française n'existe pas, c'est un fantasme socio-collectif. Il existe des usages et des variétés de la langue française. La langue n'est pas un bloc monolithique figé. La langue est vivante.
Le mot est vivant. Le corps du mot est habité par l'imaginaire socio-collectif. Dans le ventre des mots, mémoires et histoires, fantômes et fantasmes se bousculent. Toute convention limitant le mot diminue sa portée. Et de subtils conditionnements, peu ou prou, maquillent, déguisent, vandalisent la charge sémantique du mot. Les maux du dire et le dire des mots.
La langue n'est pas un calque de la réalité, elle est une saisie particulière du monde.
La langue est un instrument de pouvoir. La mise en scène du mot est une force puissante. Elle provoque fascination, dépendance, soumission ou rejet d'ordre sémantique, lexical, cognitif, social. Dans les mots défilent des images et se déroulent des scenarii. Quand dire c'est faire.
Dans l'ordre des mots, sens, dérives, flous sémantiques se lit le désordre du monde. Le ventre des mots est le lit des ébats, des combats, de nos pensées, de nos passions et non le siège des prof'ânes...L'identité narrative du mot participe pleinement à la construction de notre histoire, de notre évolution.