Car les délais d'attente pour avoir une consultation avec un médecin spécialiste ou pour réaliser un examen, de quoi sont-ils synonymes?
De maladie graves détectées "trop tard", de "perte de chance" pour les malades...
De cancer (par exemple) qui "auraient pu" être soignés, mais ne le peuvent plus...
Quant aux pénuries de médicaments, qui en parle? Combien de patients en souffrance, voire en détresse?
Alors, bien sûr, on peut annoncer la fin de la tarification à l'activité, mais si on ne donne pas plus de budget aux hôpitaux, qu'en sera-t-il?
On peut supprimer le numerus clausus, mais sans budget supplémentaire pour former des étudiants en médecine, n'est-ce pas de la poudre aux yeux?
On peut parler de lutte contre les déserts médicaux, mais dans un contexte de pénurie de médecins, cette dernière n'est-elle pas finalement synonyme de concurrence entre territoire?
On peut encourager les médecins de ville à "rentabiliser" leurs journées par une incitation financière selon le nombre de patients vus à la journée (oui, oui, ceci est une réalité, renseignez-vous)... Au risque de voir se développer des consultations baclées, dénuées de sens, véritables "pansements mal posés" sur des plaies profondes et incomprises...
Alors on développe la téléconsultation, "apogée" de cette société ubérisée promise par Macron... summum de la déshumanisation de nos sociétés hyper-connectées dans lesquelles chacun peut entrer en contact (virtuel) avec tout le monde, mais peut aussi se heurter aux murs de l'indifférence et de l'absence de sens. Aboutissement d'un monde absurde dans lequel on pense pouvoir soigner les corps à distance et apaiser les coeurs à coups d'anti-dépresseurs.
Est-ce de cette société que nous voulons?