Bouleversée de constater que même des personnes intelligentes, éduquées, ayant fait des études leur permettant ( a priori) de développer un sens critique se laissent bercer par les opinions véhiculées par ces médias grand public
Outrée de voir le peu de considération portée aux journalistes/lanceurs d'alerte qui ont à coeur de défendre un journalisme d'investigation et d'information - prêts à en payer le prix de leur vie, de leur santé psychique et/ou physique (enquêtes sur des terrains de guerre par exemple), de leur liberté (otages, arrestations arbirtaires, menaces) ou de leur travail (grèves, démission...)
Quand comprendra-t-on que de la qualité de l'information journalistique dépend notre démocratie, notre liberté de pensée... bref, notre vie?
Je vois ces gens anciennement ouverts d'esprit, ouverts au monde et aux autres (dans toute leurs ressemblances et différences) - ne connaissant désormais les étrangers qu'au travers du discours des médias... davantage convaincus par leurs discours naudéabondes que par le mien, française vivant dans une ville cosmopolite, et cotoyant des personnes étrangères au quotidien (travail, vie personnelle).
J'entends ma tante me dire naïvement, que malgré, les méfaits des Jeux Olympiques (dont elle estime avoir conscience), elle a entendu une personne témoigner de son regain de sentiment de sécurité... regrettant que cela n'ait pas vocation à perdurer. Quand j'ai rétorqué à ma tante que ce "sentiment de sécurité" était probablement lié au nettoyage social (sans-abri, personnes addicts) et ethnique (migrants) orchestré avant les J.O - elle a réalisé... qu'elle n'avait tout simplement "pas pensé" une seule seconde à cela.
Je pense à ma collègue, qui ne s’enquière jamais de l’actualité, et que nous (ses collègues) avons dû alerter quant à la dissolution de l’assemblée nationale et au risque imminent du passage au pouvoir de l’extrême-droite, pour l’inciter à aller voter.
Je pense à nombre de travailleurs sociaux, prônant et déployant dans leur métier des idées « sociales », mais n’allant pas voter, estimant que « cela ne sert à rien ».
Je pense à ces millions de gens qui s’« informent » (croient s’informer?) par les réseaux sociaux ou par les vidéos qui leur sont « suggérées » par leur téléphone. Encore l’autre jour, une mère de famille m’expliquait « je ne regarde pas la télé, mais je suis informée de ce qu’il se passe par ce que les actualités apparaissent directement sur mon téléphone ».
Je pense à ma grand-mère, dont toute la vie a été guidée par des idées et des actes de solidarité, d’entraide et de partage… mais séduite par le charisme de Nicolas Dupont-Aignan, ou encore par l’élégance d’Emmanuel Macron – ou encore contente de me dire qu’elle avait assisté à un (simulacre de?) débat télévisé avec un sociologue (d’extrême droite?).
Je pense à toutes ces personnes (une majorité d’entre nous?) qui ignorent que les médias et maisons d’édition sont détenues par quelques milliardaires… loin de leur indépendance de façade…
Je pense à ce que les ministres de l’éducation successifs veulent faire de l’école : retour aux fondamentaux, lire-écrire-compter. Je ne remets pas en cause l’importance de ces bases. Mais quid de la volonté d’apprendre aux enfants à réfléchir et développer une pensée critique ?
Je repense à ma propre scolarité, et aux quelques maigres heures d’éducation civique, toujours reléguées au dernier plan et rognées pour tenir la cadence de programmes d’histoire-géographie remontant à la pré-histoire. Je pense à ces réformes dans les programmes des Sciences Economiques et Sociales visant à présenter l’idéologie néo-libérale comme la seule « viables ». Je pense à la philosophie et au peu de considération qu’adultes et élèves lui prêtent.
Et je pense au combat acharné, et d’autant plus méritant qu’il apparaît(rait?) presque perdu d’avance...mené par ces lanceurs d’alerte, ces journalistes d’investigation, ces associations de défense de la liberté de la presse - ou engagées pour documenter différents champs de notre vie sociale… Alors je leur dis « merci d’être là » pour tenter de préserver le peu de démocratie et de liberté qu’il nous reste...