Mea Culpa. Je prescris de l'hydroxychloroquine depuis 40 ans. A des patients atteints de lupus: c'est le médicament de référence pour un lupus de gravité moyenne. Plus rarement à des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde, où des médicaments plus modernes (biothérapies anti cytokines) sont plus efficaces.
Mea Culpa pourquoi? Parce que jusqu'à la crise du COVID-19, j'ignorais que l'hydroxychloroquine pouvait causer des troubles cardiaques. Je n'en avais jamais vu, jamais entendu parler. La grande crainte des internistes et des rhumatologues, avec l'hydroxychloroquine, c'est l'apparition au fil des années, d'altération de la vision des couleurs par surcharge. Cela nécessite une surveillance annuelle par un ophtalmologiste et l'interruption éventuelle du traitement.
Et les troubles cardiaques mortels? Dans mon coma de 40 ans, je les ai ignorés. Mes collègues et mon Vidal aussi. Mon bon vieux dictionnaire Vidal Papier de 2013 (ensuite j'ai utilisé une version online) ne les mentionne pas non plus. MonVidal online, l'opportuniste, vient de changer son chapitre hydroxychloroquine au mois de janvier 2020. Et parle maintenant du risque de troubles du rythme cardiaque.
Alors?
Alors, l'hydroxychloroquine n'est pas la chloroquine. Le virus covid-19 cause des troubles du rythme cardiaque. Tout article faisant mention de troubles du rythme lors du traitement de patients covid-19 par hydroxychloroquine devrait vérifier qu'il s'agit bien d'hydroxychloroquine et pas de chloroquine, et qu'il dispose de contrôles covid-19 qui n'en recoivent pas.
Sinon? Sinon, on hésite entre incompétence et manipulation.