Le poids des mots, devant le manque de mesure, ou la démesure, ou les deux poids et les deux mesures, devrait nous inciter à mieux tempérer nos claviers.
Les trompettes de la renommée, en effet bien mal embouchées ces temps-ci, nous cacophonent aux oreilles jusqu’à en être assourdissantes. Seuls les ORL s’en réjouissent.
Sur ce fond de musique de boui-boui viennent psalmodier les béni-oui-oui, tenants d’une liberté d’expression qui fait office de bonne à tout faire, aussitôt contrés par les béni-non-non qui plaquent les accords d’un contre-chant à valeur de contrepoint.
On l’aura compris, la guerre des claviers fait rage. Et bisque, bisque rage, bien envoyé, bien renvoyé. Ah, skonsamuzici, muzici, muzici, muzici !
A la longue pourtant car l’affaire est ancienne, certains commencent à trouver lassantes ces « peccadilles importunes », dont Eric Satie aurait peut-être fait son miel. Je remercie au passage cet immense créateur de me donner l’occasion de le citer : on verra ainsi que les abonnés ne sont pas tous incultes, comme il se dit parfois. Ou trop souvent.
Revenons au poids des mots.
Il y a sur ce site des violences langagières déplacées, abusives et choquantes. Je les déplore depuis longtemps. Et, quand elles sont proférées par des membres de la rédaction, je les condamne carrément. S’il est vrai que l’agressivité fait partie intégrante de l’humaine nature, il est faux de faire croire que le combat – puisque nous sommes bel et bien sur un terrain belliqueux – se déroulerait à armes égales.
Les dés sont pipés, les parties truquées, et dans cette espèce de bonneteau, seuls les barons empochent de piètres bénéfices. Lesquels barons, par parenthèse, se signalent pour l’instant par un silence… éloquent.
Nous sommes loin de la participation, le constat est navrant mais bien réel.
Est-il encore permis d’espérer un changement ?
La question se pose. Et insiste.