A l’heure où se déchaîne la folie meurtrière qui frappe notre pays (qui reçoit du monde entier des messages de soutien l’encourageant à poursuivre sa lutte contre ces djihadistes bien résolus à finir en «martyrs »), il est navrant de constater que de nombreux contributeurs choisissent de ramener le débat –et par là même de le limiter – à de piètres polémiques tristement franco-françaises .
Est-on vraiment obligé d’en passer par ces querelles de boutiquiers rageurs, ce prosélytisme effréné pour ou contre tel ou tel, ces procès d’intention à l’emporte-pièce ?
Que Mediapart soit infiltré par des masses d’activistes zélés ne fait plus de doute. Mais doit-on pour autant se comporter comme eux ? Ne pourrait-on tenter d’élever les débats ?
En quoi serait-il honteux, par exemple, d’en appeler à l’union républicaine ? Pas avec cette gauche tant honnie en tout cas, peut-on lire ici ou là, celle à qui, si elle n’en avait pas pris l’initiative, on reprocherait aussi sec de bafouer les principes républicains…
Le socialo-bashing fait la joie de beaucoup : du « tous pourris » au « qu’ils dégagent » chacun peut s’y fabriquer la posture qui lui permettra de se rêver autre qu’il se condamne à être. Jouer collectif ? C’est une vieille lune, plus du tout à la mode. Ce qui est furieusement tendance, aujourd’hui, c’est le dénigrement systématique de toute action avant même qu’elle n’ait lieu, les jérémiades incessantes des déçus définitifs d’une vie qu’ils n’aiment pas faute de savoir la rendre plus conforme à leurs désirs. C’est triste.
J’irai donc me joindre ce dimanche à ceux qui, comme moi, estiment plus important de lutter contre la gangrène djihadiste que de gloser inlassablement sur les décisions de tel ou tel. Et j’ajouterai même que je suis soulagée de savoir que je n’y croiserai pas Marine LePen.