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Billet de blog 9 septembre 2009

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T'étais où, Tatie ? A Tatihou !? (3)

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Résumé du chapitre précédent, rédigé par Totor (10 ans), chargé de mission par Pointvirgule :

C'est un mec tout seul qui joue à la bataille navale et même sur une île déserte il compte les "touché/ coulé". Après, il veut se pécho une petite, alors il rentre dans un syndicat. Et aussi, sa Tatie, sûrement qu'elle est top-class chez les pipoles : y a qu'à voir comment qu'on la calcule tout le temps, et elle, elle est même pas là ! ...

.(Au marin de Gibraltar, que j'ai tant aimé. )

Ah non, ça ne va pas recommencer ! songea rageusement notre héros qui, affichant un sourire de commande, feignit de considérer le journal avec amusement.

- C'est un portrait-robot ? demanda-t-il à Mélanie, car tel était le prénom de la jolie blonde.

- Pas du tout, affirma-t-elle. C'est toi, impossible de s'y tromper !

- Bon, écoute... tu prends un café ? Je vais tout t'expliquer...

Et il lui expliqua tout.

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Depuis toujours, ou presque, notre héros rêvait de s'appeler Loïc. Et comme la chose est aussi aisée que peu coûteuse, c'est bien volontiers que nous lui ferons ce plaisir ! D'autant que, pendant qu'il s'efforçait de raconter moult salades à la crédule Mélanie, nous avons pu reconstituer l'essentiel de ce qu'il ne lui expliqua pas.

Comment ? En nous faufilant dans sa chambre, tout simplement, et en vidant le fameux sac à dos qu'il portait à l'épaule en quittant la Santé.

C'est ainsi que nous avons découvert son journal intime qui, bien que codé, nous renseigna copieusement.

Afin de brouiller les pistes, le rusé Loïc avait calligraphié sur la première page du volume : La vie criminelle d'Archibald de la Cruz. Nous avons déjoué le piège sans mot dire, sans coup férir et sans faiblir.

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Sur cette terre chacun de nous, dit-on, est doté sa vie durant d'au moins un sosie, un double ou encore ( version multimédia) un doppelgänger.

Le plus souvent ces avatars restent à leur place et ne croisent jamais notre chemin.

Pour Loïc, fort malheureusement, il n'en alla pas ainsi : il eut l'incroyable malchance de se voir pourvu d'un sosie qui, tenez-vous bien, habitait dans sa ville, dans sa rue, dans son immeuble !

Et ce triste sire, ce vil individu, ne rêvait que d'une chose : quitter son statut de double pour devenir l'unique, l'original, le premier - en rendant invivable la vie d'Yves-René Corto- Loïc...

Et il ne s'en priva pas ! Dernier en date de ses funestes exploits, qui valut à Corto son séjour à la Santé : il exécuta un cambriolage assez mirobolant dans leur immeuble et traîna sur les lieux avant de disparaître.

Dès le lendemain l'innocent Loïc fut arrêté, au motif qu'il était en possession d'un passe-partout. Après lecture de la sentence, comme on lui demandait s'il avait quelque chose à ajouter notre humoriste de Corto, se souvenant d'une anecdote célèbre, fit remarquer qu'on pourrait tout aussi bien le condamner pour adultère car, expliqua-t-il sans sourire, il portait également sur lui l'instrument du délit.

On comprend mieux, à présent, la nécessité d'une île semi-déserte, et hors-saison en outre, qui aurait dû permettre à Loïc de retrouver un peu de tranquillité.

Car de tranquillité, il en rêvait, notre Corto Loïc !

Non pas celle du long fleuve qui, passant non loin d'un coquet pavillon de banlieue, viendrait agrémenter les pique-niques dominicaux avec femme et bambins - et peut-être un chien, aussi.

Non, non, non. Pour lui, la vie c'était autre chose.

Hormis un amour immodéré des anacoluthes l'entraînant parfois dans des extases quasi- mystiques, son vrai rêve, celui qui alimentait sa passion tranquille, c'était de parvenir à maîtriser la morphologie, la phonologie et les possibles risques d' écholalie des langues à clic, parmi lesquelles le Xhosa avait sa préférence.

Dans l'espoir de s'exprimer un jour couramment dans ce bel idiome (qui, ne possédant pas d'équivalent au son "ouille", ne frôlait par conséquent jamais les trottoirs de la vulgarité), il avait appris par cœur le Click Song de Miriam Makeba et se faisait d'ailleurs un devoir de le chanter tous les matins sous la douche - ou tous les soirs, selon que la douche était matutinale ou vespérale.

Il avait également un autre rêve, un projet fou, mais comme il n'en parlait jamais nous aurions, là encore, bien du mal à vous en révéler le contenu.

Loïc avait donc un grand besoin de tranquillité.

Las ! C'était compter sans celui que, faute de mieux, nous appellerons désormais... l'abominable Fantomatik.

(A Suivre) sur le fil de Tonimaj ici

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