Outrée par trop d’outrances, j’ai observé depuis un certain temps une diète participative, m’abstenant de tout commentaire. Mais, depuis hier, une lecture imprudente me pousse à rompre le silence. Une fois de plus je constate que la liberté d’expression, pourtant fer de lance de la com médiapartienne, est violemment mise à mal par ses « célibataires, même » pourrait-on dire.
Je résume. Une abonnée décide de commenter positivement la prestation télévisuelle de François Hollande. Ce qui est, selon moi, son droit. Mais comme sur les blogs médiapartiens le « Hollande-bashing » frôle des sommets quasiment inégalés ailleurs, forcément les réactions pleuvent. Je ne parle même pas de réactions « négatives » puisque, par simple respect de la liberté d’expression, je reconnais également ce droit aux auteurs de commentaires. Dans le cas présent, je trouve qu’il s’agit plutôt de lynchage. Mme K., l’abonnée en question, est « essentialisée » non pour ce qu’elle dit mais pour ce qu’on dit qu’elle est. Et là, c’est un florilège… on la traite de tout : bêtasse myope, menteuse, Mary Poppins de Solférino, propagandiste échevelée, sniffeuse de pissenlits, malade mentale à soigner d’urgence( à quand le goulag ?), graine de pétainiste, j’en passe et des meilleures.
Au passage ( Hollande - bashing oblige) le président réputé félon est même qualifié de « hangar à bites », auquel un autre commentateur recommande la vaseline. C’est dire le niveau.
Je remarque également que le sexisme n’est pas absent de ces tirs de snippers. A titre d’exemple, je n’ai pas trouvé d’attaques aussi virulentes s’abattant sur l’abonné masculin qui a entrepris depuis longtemps de réhabiliter Staline. A lui, on oppose des arguments, pas des propos discriminants, rien qui ait des relents de misandrie.
Reste la question de la trahison, cheval de bataille de la « vraie » gauche, celle qui de posture en posture, finirait par nous faire croire que pour être un vrai de vrai, il faudrait se nourrir aux restos du cœur, toucher les minima sociaux ou en être exclu, et faire du « tous pourris ! » le seul crédo valable. Ce qui, après un simple survol sociologique des abonnés de MDP, majoritairement composés de "cols blancs", ferait plutôt sourire.
Qui trahit qui ? Ceux qui tirent à hue et à dia et freinent toute action ? Ceux qui renient leur passé de militant et brûlent ce qu’ils ont adoré ? Ceux qui aiment la haine et ne ratent pas une occasion de brailler le grand air de la calomnie ?
Mais bon, je sors du sujet. Je voulais simplement dire qu’entre se faire l’apôtre de la liberté d’expression et la respecter dans ses actes, il reste encore un long chemin…