Autant l’admettre, le doute m’habite. Panthère (grise), oie (blanche), cougar (multicolorée)… qui suis-je au juste ?
Je me croyais fille d’Eve et me contentais de cette identité native jusqu’à ces temps derniers où, un scandale chassant l’autre, le sexuellement correct reprit des poils de la bête.
Brutal réveil.
Avais-je genre qu’il fallait ( le bon, qui va avec le chic ) ? Ou plutôt l’autre, le mauvais ( celui qui fait loucher ) ?
Devant ces angoissantes et existentielles questions, il me fallut tenter de me déterminer.
Pragmatique, je me soumis à de douloureuses introspections. Etais-je tendance slip, ou culotte ? String ou mawashi ?
Mais bientôt, balayant d’une poigne ferme ces minauderies vestimentaires, une première réalité s’imposa.
Comme les nocles, les nious et les cyclettes, j’étais… BI !
Et l’époque étant aux catastrophes, la loi des séries fonctionna à plein régime.
J’étais également de la famille des glottes, des games et des morphes… autrement dit POLY jusqu’au cou !
Evidemment, les bus, les vores et les scients ne manquèrent pas de me rappeler que j’étais aussi OMNI qu’ils l’étaient.
Et bien que découragée au point d’envisager de rentrer dans les ordres pour en remettre un peu dans ma vie si scandaleusement dissolue, je ne m’attendais pourtant pas au dernier coup que le sort me réservait.
Je compris tout soudain, dans un de ces moments de face à face avec soi-même auxquels il arrive qu’on soit acculé, que j’étais … ah ! que c’est dur à dur à dire… que j’avais de forts penchants zoophiles.
Car, au-delà des orgasmes esthétiques (devant les couchers ou levers du soleil), des orgasmes ménagers ( avec Mr. Propre et ses bras musculeux) ou des orgasmes néo-culinaires ( télévisuels), force m’est de reconnaître que c’est avec mon chat que je prends du plaisir.
Et pour conclure sur une note d’espoir, je lance un vibrant : Make love, not money !