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Billet de blog 7 août 2010

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Sondages du matin, pilule du lendemain (proverbe Gaulois)

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La politique, la vraie, est celle qui sait se dispenser de coller à l'air du temps, de caresser l'électorat dans le sens du poil pour garder le pouvoir à tout prix, et de se rendre capable d'affirmer quelque chose un jour et son contraire le lendemain.

Elle n'a pas besoin de sondages de pacotilles pour se justifier, et si nos dirigeants actuels accordent aux sondages l'intérêt qu'ils prétendent y accorder, il faudrait qu'ils se mettent à les traiter tous avec le même égard.

Un sondage CSA réalisé par téléphone le 31 mars auprès d'un échantillon représentatif de 813 personnes, selon la méthode des quotas a montré que 67% des personnes interrogées étaient contre le bouclier fiscal et demandait sa suppression. La politique en la matière a-t-elle changé depuis?

La politiques'enorgueillit de se placer au-dessus de la mêlée (voire de la curée) populaire, jamais en reste pour clouer l'autre, étranger, Rom ou sans-papier au pilori de la détérioration de son petit bien-être égoïste et du cercle qu'il a dessiné pour délimiter son territoire. Elle a au contraire vocation à essayer de tirer un peu tout le monde vers ce que l'homme a de plus noble en lui, et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce n'est pas ce qui est en train de se passer.

Le recours aux sondages du lendemain, c'est un peu comme le recours en urgence à la pilule du lendemain. A défaut d'avoir serré les fesses au bon moment, il faut essayer de faire passer l'avorton coûte que coûte.

Ces sondages n'ont AUCUN sens politique mais s'inscrivent dans la politique impulsive, sinon compulsive que déroule devant nous un gouvernement perdu par avance, que les classes les plus favorisées, qui serrent elles-aussi les fesses, ont beau jeu de soutenir, au nom de leurs intérêts individuels mais sûrement pas au non de l'intérêt collectif.

Ils relèvent de l'exacerbation des plus bas instincts du populisme et de l'égotisme.

Il n'est pas banal du tout que Le Figaro ait conduit ce sondage de la veille au lendemain de la nuit du 4 Août, comme pour mieux l'encadrer et brandir les privilèges et privilégiés qu'il représente.

Aujourd'hui, 70% des américains sont encore favorables à la peine de mort, et ce n'est pas sur ce sondage qu'Obama ou son successeur s'appuiera pour, inévitablement, procéder tôt ou tard à son abolition, mais sur les valeurs qu'il accorde au mot POLITIQUE.

Et ces américains-là, qui ne représentent pourtant pas le type de société auquel j'aspire mais sont néanmoins venus résister chez nous il y a demi-siècle pour les grands idéaux de l'humanité, ne se sont pas trompés en montrant du doigt notre dirigeant poly-tics qui joue de façon inquiétante avec les démons de l'Histoire.

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